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Ô Van der Wiel lumière
La vie parisienne de Gregory van der Wiel est loin d’être un long fleuve tranquille. Tout à tour grand espoir néerlandais, titulaire en puissance, tocard, erreur de casting, doublure de luxe ou victime expiatoire, Van der Wiel est finalement en train de se faire une place dans le onze de Laurent Blanc. Enfin.
On a beau chercher, on a du mal à se rappeler d’un bon match de Gregory van der Wiel l’année dernière. Allez, on est beau joueur, on va dire que le match contre l’OM en Coupe de France au Parc des Princes en février (2-0) était sa seule prestation intéressante. Avant et après, c’est le vide. À la fin, cela en devenait même un jeu : Van der Wiel, superbe tête de Turc des réseaux sociaux et d’une partie du Parc des Princes. À tel point que son nom a circulé pendant très longtemps du côté de l’Inter Milan durant la fenêtre estivale. Oui, Paris était vendeur. Et puis l’homme a préféré insister. Gregory ne voulait pas partir. Pas comme ça. Pas maintenant. L’homme s’en est même expliqué face aux médias : « L’intérêt de l’Inter était bien concret, mais j’ai finalement pris la décision de ne pas y aller. Si j’avais dû quitter le PSG après une saison, je l’aurais vécu comme un échec. J’ai voulu montrer que j’avais le niveau pour évoluer dans ce club, et je suis assez bon pour jouer au football ici. » Une pique lancée à tous ses détracteurs, et ils sont nombreux.
En zieutant le début de saison, on s’est pourtant dit que le Batave n’avait pas fait le bon choix quand Laurent Blanc lui préférait encore Christophe Jallet dans le onze parisien. Sur le banc, Van der Wiel regardait le Français se faire malmener. La roue allait tourner. Elle tourne toujours. Et elle a tourné. Titulaire pour la première fois à Nantes, l’homme n’a plus lâché son poste – sauf contre Valenciennes, pour faire tourner – et semble affûté comme jamais. Dans l’esprit de beaucoup d’observateurs, il est passé devant Jallet. « Pour moi, c’est important de travailler dur chaque jour pour être titulaire à mon poste. Je souhaite montrer aux gens de quoi je suis capable, car je sais que je peux faire encore mieux. Je sais que je vais encore progresser avec le temps » , déclarait-il au milieu du mois de septembre sur le site officiel du club. Nouvelle preuve que le joueur est en forme, il vient d’être rappelé en sélection après plus d’un an à la cave.
Isolé et unique
Les Oranjes, parlons-en justement. C’est sa plus belle ligne sur le CV. À 25 ans, VdW peut se vanter d’être le seul Parisien à avoir disputé une finale de Coupe du monde. Ce n’est pas rien. « C’était l’un des plus grands moments de ma carrière. Jouer cette finale, c’était vraiment incroyable pour moi. Mais ce fut également très dur de s’incliner. Cela reste malgré tout un bon souvenir, car c’était vraiment une belle compétition. J’ai adoré la disputer » , se souvient le tatoué sur le site du club. Dès lors, comment un mec affichant plus de trente sélections avec les Pays-Bas, formé à l’école de l’Ajax, peut-il être parfois aussi frêle ? L’an dernier, ses difficultés ont très vite sauté aux yeux : marquage lâche, toujours à la rue quand un attaquant partait dans son dos, cette manie de défendre les jambes écartées et une présence offensive très limitée. Ça fait beaucoup pour un seul joueur.
Un homme seul, qui plus est, si on se fie aux propos de Javier Pastore dans le magazine Surface : « Je prends l’exemple de Van der Wiel. Le pauvre ne parle presque à personne… Il est toujours tout seul, silencieux… Je voudrais bien aller discuter avec lui, mais je ne parle ni anglais ni néerlandais, donc je ne peux pas. » Mine de rien, il faut être suffisamment costaud dans la tronche pour ne pas flancher. Un homme seul qui ne lâche rien. Tout l’inverse de ce qu’il a démontré sur le pré l’an dernier. Et pour l’instant, les faits donnent raison au latéral droit. Sans faire de bruit et sans jamais se plaindre, VdW vient de valider sa place dans le back four parisien. Tout le monde le sait, c’est le poste le plus faiblard dans la capitale. Daniel Alves faisait partie des priorités estivales, mais le Brésilien régale toujours le Nou Camp. Malgré des sondes envoyées aux quatre coins de l’Europe, le PSG n’a pas trouvé sa perle rare. Faute de mieux, Laurent Blanc est reparti avec la même doublette. Sauf que la hiérarchie s’est inversée. Il y a un an, personne ne l’aurait cru. Aujourd’hui, c’est une évidence.
Par Mathieu Faure