Novak Djokovic : « Kezman est un ami »

Sur le court, l’ambiance est de plus en plus bruyante. Est-ce que cela te perturbe ? La plupart du temps, cela vient des enfants. On peut les comprendre, c’est une opportunité pour eux de voir les plus grandes stars du tennis. Alors, même si c’est parfois difficile de jouer, on ne peut que l’accepter. C’est d’ailleurs ce qui me plaît dans ce tournoi. La possibilité donnée aux enfants de vivre au plus près leur rêve (au cours d’un match en début de semaine, Novak a même fait deux échanges avec un jeune ramasseur de balles, ndlr).

La pétanque, c’est une découverte locale ? Non, j’y jouais souvent avec mon père quand j’étais petit. Apparemment, en France, vous avez plus de règles que nous. En Serbie, c’est un sport individuel. J’aime beaucoup jouer avec mon coach, notre niveau est proche, on se livre de beaux duels.

A t’écouter, la compétition rythme ta vie… Pour un joueur de tennis, je pense que c’est indispensable. Si tu n’as pas ça en toi, tu ne pourras jamais être un très grand joueur. Tu auras tendance à lâcher certains matchs, et donc à ne pas créer l’exploit qui décuplera ta confiance. De toute façon, avec tous ces matchs, tous ces tournois, la compétition est déjà partout.

Le tennis, la pétanque, tu es fan aussi de football ? La pétanque, le football, c’est vrai, ce sont deux sports très importants ici, si j’ai bien compris. Je connais bien sûr l’Olympique de Marseille. Vous savez, l’équipe que je supporte, c’est l’Etoile Rouge de Belgrade. Je suis sûr que vous vous en souvenez, pas vrai ? (Rires).

Tu vis désormais à Monaco, tu supportes l’ASM ? Oui, enfin j’essaie. Je me rends de temps en temps aux matchs, mais quand j’encourage l’équipe, les gens me regardent comme si je faisais quelque chose d’interdit. La seule rencontre où ce n’était pas comme ça, c’était contre Marseille justement. Tout d’un coup, ce n’était plus le même stade, c’était amusant. Mais je reste supporter de Monaco, j’aime bien les jeunes comme Pino.

Tu dois être un des joueurs les plus fair-play sur le court. Est-ce que c’est quelque chose auquel tu fais attention ? Non, c’est plutôt naturel, mais ça fait plaisir à entendre. Certes sur le terrain on est rivaux, mais il y a une vie après. Quand tu donnes le meilleur de toi-même sur le court, tu sais que si tu perds, c’est que celui en face était vraiment plus fort. Il ne faut pas avoir peur de le reconnaitre.

Il y a un autre sportif serbe en France, et il n’a pas toujours été fair-play, c’est Mateja Kezman… Mateja est un ami et je lui souhaite vraiment de revenir au meilleur niveau avec Paris.

Propos recueillis par Romain Canuti