- Espagne
- Liga
- 22e journée
- Atlético/Sociedad (4-0)
Nouveau leader, l’Atlético rend hommage à Aragones
En deuil après la disparition de Luis Aragonés, l’Atlético de Madrid fait pourtant la fête. Car après sa large victoire face à la Real Sociedad (4-0), l'équipe de Diego Simeone se retrouve seul leader de Liga. La fin de saison s’annonce trépidante, le derby madrilène de ce mercredi également.
Atlético de Madrid – Real Sociedad : 4-0Buts : Villa (37e), Diego Costa (71e), Miranda (73e) et Diego (86e) pour l’Atlético.
Luis Aragonés n’aurait pu rêver meilleur hommage : une place de leader pour l’Atlético de Madrid. Avec leur victoire 4-0 face à la Real Sociedad, les Colchoneros prennent seuls les commandes de la Liga. Une grande nouveauté pour un championnat qui n’avait connu que le leadership du FC Barcelone depuis une cinquantaine de semaines. Mais plus qu’une simple victoire et une place de numero uno, cet Atlético a rendu hommage à son ancien joueur et entraîneur. De la porte 8 – son numéro – jusqu’à une affiche à son effigie dans la tribune du Frente Atlético, en passant par un vibrant hommage d’une dizaine de minutes avant le coup d’envoi, Luis a été salué, fêté et aimé. Tout au long des 90 minutes de la rencontre, des chants à son honneur ont accompagné les poulains de Diego Simeone. Des poulains qui ont eu plus de mal que le score ne veut bien le faire croire à se défaire de la Real Sociedad. Les Basques, prisonniers de leur système défensif en première mi-temps, ont accéléré après la pause. De quoi faire courir quelques sueurs froides sur l’échine des Madrilènes. Mais trop peu pour faire craquer le cadenas du nouveau leader de la Liga.
Huit minutes dans une cathédrale
En hommage au numéro huit de Luis Aragonés, le Vicente Calderón décide de rester muet autant de minutes. Ce silence, pesant et inhabituel dans la bouillonnante antre des Colchoneros, bloque les hommes de Diego Simeone. Malgré une incursion précoce de Diego Costa, le rythme manque. La Real Sociedad, bien en place, joue bas. Le bloc défensif coulisse, le milieu gêne son vis-à-vis madrilène, alors que la triplette offensive Prieto-Vela-Griezmann alterne. Les actions se font rares, au contraire des contacts qui se succèdent. Viril mais correct, ce match prend une toute autre tournure lorsque Godín cisaille Griezmann. Lancé dans la profondeur, le Français réussit un grand pont-coup du sombrero sur l’Uruguayen. L’arbitre siffle un coup franc. Les 56 000 aficionados respirent, eux qui regardaient déjà le point de penalty. En confiance, la Real devient plus entreprenante. À l’image de José Angel, les latéraux montent d’un cran et les trois offensifs participent un peu plus. Que du bonus pour l’Atlético. Avec des espaces, et donc des décalages, le jeu offensif des Matelassiers prend tout son sens. Diego Costa, seul sur le côté droit, profite du relâchement basque pour trouver David Villa, seul dans les six mètres. Les filets tremblent, et le Guaje se retrouve doigt en l’air, genoux au sol, à dédier ce but au défunt Aragonés. Quelques secondes avant la mi-temps, il prendra même le chemin des vestiaires. Blessé ou trop ému, c’est selon.
Diego Costa, la bête est de retour
Changement de physionomie dès la reprise. Alors qu’elle avait délaissé le cuir durant tout le premier acte – un schéma qui lui avait permis de s’imposer l’an dernier sur ce même terrain – la Real Sociedad prend la possession à son compte. De suite, l’Atlético de Madrid recule. Il ne concède pas d’occasions, mais les corners s’enchaînent. Vela, trop esseulé durant les 45 premières minutes, dézone et descend toucher des ballons. Sa technique fait le reste et élimine ses adversaires. Son onze bousculé, Diego Simeone sort de son chapeau son homonyme et ancien chouchou du Vicente Calderón. Cette entrée ne va pourtant pas bousculer les plans de la bande de Xabi Prieto. Toujours avec le pied sur le ballon, elle récite ses gammes sans mettre en danger Courtois. Erreur fatale. Car en deux minutes, l’Atlético de Madrid va tuer tout espoir basque. D’abord Diego Costa, profitant d’une erreur de relance adverse, s’en va crucifier Bravo. Sa première réalisation de l’année en championnat amène dans la foulée celle de Miranda. À la retombée d’un corner de Koke, le Brésilien scelle le succès des siens. Le dernier quart d’heure ne sera qu’une ode à la gloire d’Aragonés. Les deux équipes jouant en Copa del Rey cette semaine, leurs entraîneurs respectifs font tourner leur effectif. Diego, de retour dans son jardin, finira tout de même le travail en signant le dernier but de l’Atlético. Un Atlético seul leader de Liga.
Par Robin Delorme, au Vicente Calderón