- France
- Coupe de France
- 1/2 finale
- Guingamp/Monaco (3-1)
Nouveau fest-noz à Saint-Denis !
Le favori monégasque n'a pas pu empêcher une nouvelle finale 100 % Gwenn-ha-du après celle de 2009. Faisant preuve de plus d'enthousiasme ce soir, c'est bien Guingamp qui va retrouver Rennes le samedi 3 mai prochain au Stade de France, grâce à une victoire 3-1 après prolongation.
Dans une ambiance bagad et flonflons, le début de match est à l’avantage des locaux, qui apparaissent bien plus en jambes qu’en championnat à Nantes dimanche. Le fameux « esprit Coupe de France » et l’envie de rejoindre une nouvelle fois les copains rennais au Stade de France certainement… Face à des visiteurs pas encore vraiment sortis des vestiaires, ils se procurent rapidement un premier corner, puis un second dans la foulée, sans résultat. Au moins ont-ils permis au tireur attitré ce soir, Langil, de s’ajuster : son premier coup franc est une belle offrande pour Yatabaré, le buteur maison, qui en profite pour couper subrepticement la balle et ouvrir le score dès la 6e minute de jeu (1-0). Le portier Romero est devancé, Monaco a du souci à se faire, et indirectement la sélection argentine aussi. Le scénario du match est un effet reverse de ce qui s’était passé en championnat dans ce même stade du Roudourou en décembre dernier, quand les Monégasques avaient rapidement pris à la gorge les Bretons pour assurer une tranquille victoire. Après quelques nouvelles percées stériles dans la foulée de l’ouverture du score, les locaux sont contraints de subir à partir du quart d’heure de jeu. Au courage, le quatuor défensif constitué de Martins Pereira, Kerbrat, Sorbon et Lévêque s’en tire comme il peut. Ce n’est pas toujours académique – ça l’est même assez rarement – mais ça tient dans un premier temps et Monaco doit d’abord s’en remettre à la frappe de loin de Raggi, qui passe de peu à côté du cadre (26e), ou à la tête d’un Germain très actif, qui subit le même sort (31e). Comme ça ne suffit pas, les joueurs monégasques décident carrément de confisquer le ballon et, à l’issue d’un long temps de jeu, l’égalisation finit par arriver : Moutinho trouve Fabinho sur son côté droit, lequel centre pour le plat du pied sécurité de Berbatov (1-1, 36e). Dans le dernier quart d’heure de ce premier acte, deux frappes contrées par un défenseur adverse sont à signaler : la première de Yatabaré, la seconde de Germain.
La barre pour Douniama dès son entrée en jeu
Après le repos, Monaco repart avec la possession du ballon et la première frappe est pour Fabinho, bien captée par Mamadou Samassa (49e). Bousculés par le talent individuel de l’adversaire, les Guingampais doivent se contenter de défendre, ce qu’ils font âprement, procédant par contres rapides, Mandanne et son style poison se débrouillant plutôt pas mal dans ce registre. Le bras de fer s’engage. La rencontre gagne en intensité ce qu’elle perd en fluidité. Dit autrement, l’enjeu prend le dessus sur le jeu. Sur le ring du Roudourou, deux stratégies s’affrontent : jeu direct des locaux (avec quelques coups de pied arrêtés à l’occasion), multiplication de passes du côté des visiteurs. Aucune des deux n’est efficace, alors Ranieri choisit de dégainer en premier en remplaçant peu après l’heure de jeu Berbatov par Emmanuel Rivière, puis dix minutes plus tard Ferreira Carrasco par Kondogbia. De son côté de la ligne de touche, Gourvennec décide d’abord de garder ses onze mêmes hommes sur le terrain, lesquels retrouvent un second souffle, ce qui permet au jeu de s’inverser quelque peu : à Guingamp les meilleures percées, à Monaco de contrer les offensives et de gicler vers le camp adverse dès que l’occasion se présente, c’est-à-dire pas très souvent. Pour les opportunités de but, il faut s’en remettre aux coups de pied arrêtés. Suite à un corner, Germain doit dégager sur sa ligne une tête dunkée par Claudio Beauvue (74e) ; réplique de Moutinho sur un coup franc trop sur le gardien (79e). À peine entré en jeu à la place de Mandanne, Ladislas Douniama se procure la plus grosse occasion depuis le début de la deuxième période, sa grosse frappe lointaine cognée plein axe venant heurter la transversale (85e). Avec son physique d’enfant, l’entrant gène la balourde charnière centrale adverse. Monaco est d’ailleurs très proche de l’élimination avant la prolongation. Yatabaré négocie d’abord mal un contre (89e), avant qu’une main assez claire de Carvalho dans la surface ne vienne gêner une occasion nette (90e+2). Le public breton est furieux, et à raison.
« Les paysans sont de retour »
Il faut donc en passer par une demi-heure de jeu supplémentaire, que Guingamp redémarre avec le même enthousiasme que les minutes précédentes. C’est d’abord Beauvue l’élastique qui glisse un centre que Yatabaré ne peut reprendre (94e). Puis Sankharé s’essaie au tir, deux fois, Douniama et Yatabaré aussi. Les Bretons sont à bloc, mais manquent de justesse dans le dernier geste. Et les hommes du Rocher alors ? Ils peinent, ils peinent… Mais s’accrochent à leur envie de finale. La très courte pause entre les deux mi-temps de la prolongation leur permet de reprendre leurs esprits et James Rodríguez décoche enfin une belle frappe qui passe de peu à côté (106e). À Gourvennec de sortir ses jokers : Fatih Atik d’abord, puis Thibault Giresse. Coaching gagnant, puisqu’à la 112e, le dernier nommé centre côté gauche pour la magnifique volée du premier (2-1). Il reste moins de dix minutes à l’ASM pour revenir à la marque dans une ambiance survoltée. Suffisant ? Non, Guingamp parvient même à inscrire un troisième but par Yatabaré en contre, avec une deuxième passe signée Giresse. Pour décrocher un nouveau titre, Monaco va devoir attendre encore au moins une saison. « Les paysans sont de retour » , comme le chante le public du Roudourou, et ils vont débouler en force au Stade de France le 3 mai.
Par Régis Delanoë, au Roudourou