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Nouveau départ pour le Paraguay
Alors qu'il s'était qualifié pour les quatre dernières Coupes du monde et qu'il restait sur une finale de Copa América, le Paraguay a réalisé une campagne de qualification pour le Brésil catastrophique, ponctuée par une honteuse dernière place. Place désormais aux jeunes.
Ceux qui étaient restés sur le beau Mondial sud-africain du Paraguay et son élimination de justesse en quart de finale contre l’Espagne vont être déçus. Ce soir, à Nice, ils ne retrouveront que deux joueurs de la folle aventure de 2010 : le milieu défensif Victor Cáceres, désormais à Flamengo, et l’inépuisable capitaine Roque Santa Cruz. Le seul trentenaire du groupe. La campagne de qualification désastreuse de l’Albirroja a coûté la tête aux deux successeurs de Tata Martino (Francisco Arce et l’Uruguayen Gerardo Pelusso) et installé Victor Genes au pouvoir, l’ancien coach des moins de 20 ans. D’où le gros coup de jeune. La moyenne d’âge du groupe de 22 joueurs sélectionnés pour les deux matchs amicaux face au Cameroun et à la France est de 23 ans. Parmi ces 22 petits bonhommes, 16 évoluent dans le championnat paraguayen. En Afrique du Sud, ils n’étaient que quatre dans ce cas-là.
La nécessité d’un renouveau générationnel
Si Victor Genes n’a pas écarté définitivement tous les vieillots (Óscar Cardozo, Justo Villar, Carlos Bonet, Paulo da Silva, Cristian Riveros) des épopées sud-africaine et argentine (Copa América 2011), il a clairement fait le pari du renouveau générationnel. Une nécessité. Sous la direction de Gerardo Martino, le Paraguay a réalisé la meilleure Coupe du monde de son histoire et atteint dans la foulée la finale de la Copa América, en tapant notamment le Brésil, mais en ne remportant aucun match dans la compétition (trois matchs nuls en poule et deux qualifications aux tirs au but en quarts et en demies). Le signe d’une exploitation maximale de son potentiel et de l’arrivée au bout du chemin pour un groupe qui a en partie fait son temps. La preuve avec ces éliminatoires pour le Mondial 2014 complètement foirés : trois sélectionneurs différents, 10 défaites en 16 matchs et une historique neuvième et dernière place. Derrière la Bolivie, donc. Comme l’Uruguay, qui l’a battu en finale de la Copa América, le Paraguay a vieilli et doit repartir sur de nouvelles bases.
Prendre le bon wagon
Le Paraguay mise donc sur ses jeunes pour relancer la machine (l’Albirroja restait sur quatre Mondiaux consécutifs, avec en plus du quart contre l’Espagne en 2010 deux beaux huitièmes de finale, contre la France en 1998 et l’Allemagne en 2002, tous deux futurs finalistes), et tenter d’accrocher le bon wagon sud-américain. Derrière les deux plus gros fabricants de footballeurs au monde, le Brésil et l’Argentine, des pays comme la Colombie, le Chili, l’Équateur, voire le Venezuela ont désormais des ambitions à court et moyen termes grâce à des générations prometteuses. Les cadres paraguayens (Santa Cruz, Cardozo, Cáceres, entre autres) devront donc aider Victor Genes à polir les petits jeunes et à les préparer pour les prochaines échéances : la Copa América au Chili l’année prochaine, et les qualifications pour le Mondial russe. Parmi ces jeunes espoirs, certains commencent sérieusement à faire parler d’eux : l’arrière-gauche Junior Alonso (21 ans, Cerro Porteño), les milieux Jorge Rojas (21 ans, acheté par Benfica l’année dernière) et Oscar Romero (21 ans, Cerro Porteño, buteur lors de la victoire face au Cameroun), ou encore l’attaquant Derlis Gonzalez, 20 ans, suivi par des grands d’Europe et récemment acheté par le FC Bâle. Quatre joueurs que l’on observera avec attention ce soir sur la pelouse de l’Allianz Riviera.
Par Léo Ruiz