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Nottingham, des souvenirs sépias à l’avenir doré

Par Simon Butel
Nottingham, des souvenirs sépias à l’avenir doré

Tombé progressivement dans l'oubli durant les nineties, et même en troisième division en 2005, Nottingham Forest s'est enfin relevé de sa longue descente aux enfers. Vingt-trois ans après son dernier match en Premier League, le lointain double champion d'Europe retrouve l'élite du football britannique. Une grande nouvelle pour les nostalgiques, les amateurs de foot populaire, les finances du club... Et pour Brice Samba, bien sûr !

On ignore le nombre exact de types qui sont parvenus à s’incruster sans billet au Stade de France, samedi soir lors de la finale de la Ligue des champions, et quelle sera l’affluence réelle de ce Liverpool-Real Madrid. Mais puisque les dispositifs de sécurité semblent un peu plus élaborés – et respectés – outre-Manche, on sait en revanche combien de personnes étaient ce dimanche après-midi à Wembley pour assister à la finale d’accession à la Premier League entre Huddersfield Town et Nottingham Forest : 80 019. Soit un afflux légèrement supérieur à la capacité maximale théorique de l’enceinte dionysienne. Si ce chiffre dit bien sûr quelque chose de la façon dont le football est vécu au royaume de Sa Majesté, il situe également l’enjeu de cette affiche entre le 3e et le 4e de Championship, qui se disputaient un billet pour le meilleur championnat du monde. Le plus bankable aussi : ce duel n’était ainsi ni plus ni moins qu’un match à 200 millions d’euros, si l’on en croit une étude du cabinet d’audit Deloitte. Soit le montant – pouvant grimper jusqu’à 350 millions – que peut espérer engranger un promu dans les trois années suivant sa montée, pour peu qu’il se maintienne la première année.

Vingt-trois ans au placard

Vainqueur sur le plus petit des scores grâce à un CSC du TerrierLevi Colwill et à la générosité du futur disquaire Jonathan Moss, dont le sifflet est parti en retraite une vingtaine de minutes avant lui, ce qui a privé Huddersfield de deux pénos dans ce laps de temps, Nottingham Forest n’est donc pas encore tout à fait plein aux as, si l’on se fie à cette ultime condition : lors de leur dernière remontée dans l’élite, en 1998, les Tricky Trees étaient immédiatement retombés en D2, qu’on appelait alors encore First Division. Oui, tout cela est très loin.

De plus, Forest ne jouait pas que pour se couvrir d’or, ce dimanche, mais surtout pour redorer un blason terni par 23 longues saisons loin de l’élite du football britannique, une anomalie pour l’un de ses clubs les plus prestigieux, au regard de sa vitrine à trophées où trônent deux coupes aux grandes oreilles (mais un seul championnat, c’est le seul club anglais dans ce cas), glanées en 1979 et 1980 sous le règne de l’illustre Brian Clough. Vingt-trois saisons marquées par un passage de trois ans en D3, purgatoire qu’aucun autre ancien vainqueur de C1 n’a connu, et de trois qualifications pour les play-offs d’accession à la Premier League (2003, 2010, 2011), achevés à chaque fois dès les demi-finales.

Cooper de têtes

La quatrième aura donc été la bonne pour Nottingham, mais qui diable aurait pu prédire à cette équipe pareil destin en septembre dernier quand, au terme de la 7e journée, elle présentait le début de saison le plus moisi de l’histoire du club depuis 108 ans (un nul, six revers) ? Peut-être même pas Steve Cooper lui-même, appelé à la rescousse de Reds dont le dernier trophée remonte à 1990 (la League Cup), et dont il était déjà le 14e manager depuis 2010. Mais derrière chaque miracle, il y a souvent un homme et le Gallois, à qui Jürgen Klopp a placé un petit big up au moment de recevoir son trophée d’entraîneur de la saison outre-Manche, est donc celui-là.

Avec ses gars, dont son compatriote Brennan Johnson, auteur de 18 pions en championnat, Cooper ne s’est pas contenté de taper Arsenal (1-0) en 32es, d’éclater Leicester (4-1) en 16es et d’enquiquiner Liverpool (0-1), le futur vainqueur, en quarts de la Cup : il a également, ce dimanche, pris une revanche personnelle. Battu en demi-finales (en 2020) puis en finale (en 2021) des play-offs ces deux dernières saisons avec Swansea, à chaque fois par Brentford, l’homme qui avait guidé les U17 anglais sur le toit du monde en 2017 a enfin vaincu le signe indien.

Samba de Nottingham

Et même deux, voire trois : si cette finale mettait aux prises le 3e et le 4e (les équipes classées de la 3e à la 6e place participent aux barrages) de la saison régulière pour la cinquième fois en huit ans, le moins bien classé des deux ne s’y était imposé qu’une fois sur cinq, à savoir Fulham en 2020. Surtout, cette finale opposait Forest au deuxième club ayant signé le plus de montées en PL à la suite des play-offs (4, contre 6 pour Blackpool). Mais avant de cogner un Huddersfield qui restait par ailleurs sur neuf matchs sans défaite en Championship, le Gallois a pu compter sur un certain Brice Samba.

Longtemps cantonné à un rôle de doublure, que ce soit à l’OM (2013-2017), à Nancy (2015-2016) ou à Caen (2017-2019), où il n’a disputé qu’une saison comme numéro 1, l’ex-futur Steve Mandanda s’est imposé ces trois dernières saisons dans les cages de Nottingham ainsi que dans le cœur des fans des Tricky Trees. Un statut de chouchou qui s’est encore un peu plus affirmé grâce à ses trois arrêts lors de la séance de tirs au but en demi-finales contre Sheffield United, le 17 mai dernier. Cela méritait bien un peu de repos contre Huddersfield, qui n’a pas cadré la moindre frappe ce dimanche face à un Samba qui a même laissé sa place dans les dernières minutes à Ethan Horváth, sa doublure. Au vu de ce qui attend les Reds à l’échelon du dessus, ce repos sera probablement de courte durée. Comme la nuit que viennent sans doute de passer les habitués du City Ground, théâtre de lointains exploits passés qui ne demandent qu’une chose : faire place à de nouveaux souvenirs dans les mémoires locales.

Dans cet article :
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