- Serie A – Inter Milan/Bologne
«Notre Scudetto, c’est le maintien»
En novembre, Bologne risquait la banqueroute. Deux mois plus tard, les Bolognais ont remis la sauce, emmenés par un Alberto Malesani en version Chef de Résistance. Avant d'aller défier l'Inter Milan à Siro, le coach revient sur les recettes de la remontée des siens.
Une victoire à Bari dimanche, deux points de pénalité mercredi. Bologne vient donc d’inventer la victoire à un point.
Malheureusement oui ! (Il se marre) J’aurais préféré qu’on nous enlève la première pénalité et inventer ainsi la victoire à quatre points. Heureusement, nous avons fini de fort belle manière la phase aller du championnat et nous avons même pu goûter à la première moitié du tableau pendant trois jours. La pénalisation est donc moins amère que si nous étions au bord de la zone rouge.
En tout, cela fait donc trois points en moins. Quel effet cela a sur les joueurs ?
Je pense que ça leur donne une motivation incroyable. Je dis toujours que notre Scudetto à nous, c’est le maintien. Et d’autant plus avec ces points de pénalité. Lorsque l’on remporte un match, c’est un succès pour nous, mais c’est aussi une victoire personnelle qui veut dire : « Regardez, voilà ce qu’on en fait de vos points de pénalité » .
En novembre, on parlait de faillite et de relégation. Deux mois plus tard, l’équipe est revenue, avec une seule défaite lors des six derniers matches. Sursaut d’orgueil ?
Oui. Déjà, le fait que les problèmes financiers se soient arrangés a mis de la sérénité dans le vestiaire. Au mois de novembre, j’abordais chaque match comme si ça allait être le dernier avec mes garçons, c’était terrible. Et puis il y a eu cette victoire en Coupe d’Italie à Cagliari (3-0). Là, nous avons pris conscience que l’équipe était en vie et qu’elle devait tout donner sur le terrain sans se préoccuper de ce qui se passait autour.
Ce soir, vous serez à San Siro contre une Inter Milan relancée. Sincèrement, quand on va jouer ce genre de match, on y va pour gagner ou pour ne pas en prendre cinq ?
Bologne est une équipe qui a une tradition guerrière. Les joueurs l’ont vite assimilé et nous n’allons jamais sur un terrain pour jouer la victime sacrificielle. J’ai avec moi des gens de bataille, qui jouent chaque rencontre pour faire un exploit. Parfois on y arrive et parfois non.
Vous avez rencontré beaucoup de fois l’Inter. Un bon et un mauvais souvenir ?
Le meilleur souvenir, c’est avec Parme : une demi-finale de Coupe d’Italie lors de la saison 1998-99. Nous sommes allés gagner 2-0 le match aller à San Siro, une sensation incroyable. A la fin de la rencontre, je savais déjà que nous allions gagner le trophée. Et nous l’avons gagné. Et le pire souvenir, c’est avec la Fiorentina, en 1997. Nous sommes arrivés à Milan en tant que leader de Serie A. Je crois que c’est le meilleur match que l’une de mes équipes n’ait jamais joué et pourtant nous avons perdu 3-2. J’étais dégoûté.
En dix-neuf matches cette saison, Marco Di Vaio a inscrit plus de buts qu’en deux ans à Monaco. C’est quoi le secret ?
Viens passer une journée à Bologne, viens assister à une séance d’entraînement et tu comprendras. Il s’entraîne avec la même fougue qu’un gamin. Cela donne un enthousiasme incroyable aux autres joueurs. J’ai rarement vu un joueur aussi exemplaire dans toute ma carrière.
Vos prochains matches : Inter, Napoli en Coupe d’Italie, Lazio et AS Roma. Comment se prépare-t-on à un cycle comme celui-là ?
On ne se prépare pas, on le vit. Au jour le jour, match par match. C’est pour ce genre de rendez-vous que les joueurs sont là. Il faut surtout se mettre en condition mentalement, car ce sont des équipes qui sont prêtes à tout pour gagner. Je suis sûr qu’on repartira avec de belles satisfactions.
Quelle est l’équipe qui vous a le plus impressionné jusqu’ici ?
Je n’ai pas encore affronté l’Inter car je suis arrivé à Bologne lors de la deuxième journée de championnat. Mais sur celles que j’ai déjà rencontrées, je dirais le Milan AC et le Napoli. D’ailleurs, ce sont les deux contre qui nous avons pris des valises (3-0 contre Milan, 4-1 contre Naples, ndlr)
Et le meilleur joueur ?
Sans aucun doute aucun : Zlatan Ibrahimovic. Un monstre. Dévastateur.
Pour information :
– Premier point de pénalité en décembre : non-paiement de certains frais obligatoires pour toutes les équipes participant à la Serie A.
– Deux autres points de pénalité en janvier : non-paiement des salaires des joueurs.
Inter Milan/Bologne, ce soir à 20h45
{Propos recueillis par Eric Maggiori}
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