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- Lille-Wolfsburg (0-0)
Non, ce Lille n’est pas le fantôme de l’an dernier
S’il n’est pas parvenu à triompher de Wolfsbourg (0-0) pour son entrée en Ligue des champions, le LOSC a prouvé le temps d’une soirée qu’il avait au moins les épaules pour ne pas faire tache dans la compétition reine. Et qu’il était bien plus qu’une pâle copie de sa version championne de France de l’an dernier.
Au coup de sifflet final de ce Lille-Wolfsbourg, les applaudissements des supporters lillois résonnent comme ceux des succès dont on se souvient. Il n’y avait que la déception, sur certains visages, qui laissait comprendre que malgré l’ambiance de fête, le LOSC n’était pas sorti gagnant de sa soirée de gala. Sans surprise, dans l’intimité du vestiaire lillois, les réactions étaient semblables : « Il y avait de la fatigue et un peu de déception, forcément, narrait Jocelyn Gourvennec en conférence de presse. J’en ai quand même surpris deux-trois qui étaient contents du public. » Contents d’eux aussi, certainement. Car même si Lille n’est pas parvenu à briser le mur allemand dans sa tanière, la performance collective des Dogues n’avait rien à voir avec la bouillie entrevue à Lorient quatre jours plus tôt. Un motif d’espoir pour Gourvennec et pour le peuple lillois.
Un rendez-vous européen maîtrisé
Face à Wolfsbourg, par séquence, on a revu des ingrédients du LOSC de l’an passé. Du jeu à trois, de l’intensité, une récupération haute et agressive coordonnée par l’étincelant Benjamin André. De la hargne, aussi, et surtout enfin de la vitesse, notamment en deuxième période. Les statistiques ne disent pas n’importe quoi : 54% de possession de balle en moyenne, 17 tirs à 2 (non cadrés pour les Allemands) et une mainmise sur le match qu’aucun voyant n’aurait pu prédire à quelques heures du coup d’envoi.
En pressant haut d’abord, de façon à éteindre le métronome allemand Maximilian Arnold, avant de piquer en contre afin de pousser à la faute le tracteur John Brooks qui finira par être exclu, l’équipe de Jocelyn Gourvennec a maîtrisé son sujet de bout en bout. De quoi renforcer les regrets au coup de sifflet final : « Au regard de ce qui s’est passé à Lorient, on est satisfaits du contenu. On a beaucoup gêné le leader de Bundesliga, on s’est mis en mode Coupe européenne.(…)Un match comme celui de ce soir doit être notre base. On a besoin de recréer quelque chose, de relancer la machine qui n’est pas partie comme on le voulait en début de saison. On se doit d’avoir cette exigence en continu. »
Différent, mais pas forcément moins grand
S’il est encore trop tôt pour parler de réveil, il n’est pas encore trop tard pour clamer haut et fort qu’avec un peu de temps, ce Lille-là a les moyens de s’affirmer comme un successeur digne de son incroyable exploit de la saison passée. Il n’aura peut-être pas la même réussite, il finira peut-être quatrième de France – comme ce qui était prévu l’an passé selon les mots de son président Olivier Létang -, ou pas d’ailleurs, mais il a en tout cas les capacités de faire davantage que de la figuration aux quatre coins de l’Hexagone comme de l’Europe. Entré en jeu et pas loin d’obtenir le penalty de la victoire dans le temps additionnel, Amadou Onana confirme : « La mentalité, depuis le début et Tel-Aviv(le Trophée des champions remporté face au PSG, NDLR), elle est là. Peut-être qu’il fallait un match de Ligue des champions pour la faire ressortir de nouveau. »
Face à Lens ce samedi à Bollaert, il faudra un LOSC fort pour refaire le coup du mois de mai. Dans un derby décisif, Burak Yılmaz et ses gars avaient foutu un gros coup sur la tête aux Sang et Or (0-3) avant d’aller s’emparer de l’Hexagoal en bonne et due forme. Avant le match de Wolfsbourg, croire à un bis repetita en terre lensoise était de la folie. Après la rencontre de ce mardi soir, ça l’est un peu moins quand même. Attention tout de même : à Lille, l’équilibre est encore fragile.
Par Andrea Chazy, au stade Pierre-Mauroy