- Ligue 1
- Le joueur de la 34e journée
Nogueira, Bisontin futé
Nogueira rime avec baraka. Avec Elana, aussi. Auteur d'un doublé chanceux mais salvateur ce vendredi, le milieu de terrain sochalien a permis à son équipe de toujours d'accrocher un match nul inespéré face à Lille. Avec deux coups francs, une glissade et surtout, un point pour l'espoir en vue du maintien, le milieu de terrain a passé un bon week-end.
Ils n’étaient pas forcément nombreux à suivre Lille – Sochaux ce vendredi soir. Et de toute façon, s’ils l’étaient, ils n’étaient plus beaucoup après la 48e minute et le but du 3-0 signé Marko Baša. Alors c’est au détour d’un coup d’œil sur un smartphone pour surveiller un pari en cours, en pleine soirée, où le lendemain matin, en plein combo café-Infosport, qu’ils ont pris connaissance de la remontée des Doubistes et rencontré Vincent Nogueira. Homme discret, sur le terrain et en dehors, le natif du Doubs a choisi le meilleur moment pour planter ses deux premières banderilles de la saison en Ligue 1. En espérant y rester.
Un portos, tous pour un
« Sur mon premier but, je pense qu’Elana est masqué. Sur le second, le ballon part là où je veux la mettre, mais je glisse. Sur le moment, j’ai crû qu’il allait partir loin du cadre, et finalement il part exactement là où je veux qu’il aille. J’ai eu de la chance. » Comme beaucoup de modeste, l’enfant d’origine portugaise – on parle quand même d’un type qui affectionne l’application « niveau à bulle, qui permet aux maçons portugais de travailler » – dit qu’il a du bol. Et entre la chute sur coup franc qui termine dans la lucarne et la piètre prestation de Steeve Elana, il n’a pas tout à fait tort. Mais on appellera ça du modjo. Plutôt à l’aise sur phase arrêtée, le milieu de terrain sochalien n’avait pas encore planté cette saison. Ni avec les pros, avec qui il a joué 25 matchs (21 titularisations), ni avec la CFA avec qui il a gambadé pendant trois rencontres. En somme, Nogueira a choisi le bon moment. Parce qu’en concédant une dix-septième défaite cette saison, les Doubistes auraient laissé un petit matelas à Évian TG et Nancy, avec qui devrait se jouer la troisième et dernière place vers la Ligue 2. Ça, Nogueira n’en veut pas. Lui, l’enfant du coin.
L’enfant du bled
Natif de Besançon, Vincent Nogueira tient à son club comme à sa dernière Peugeot 308. Il faut dire que le milieu de terrain a passé toute sa vie dans le Doubs. Il débute le football à six ans, à Besançon, et y reste jusqu’à la poussée de ses premiers poils. La voix un peu plus grave, il rejoint Sochaux, son excellent centre de formation et sa génération de cracks. Une génération qui tape l’AJ Auxerre en finale de la Coupe Gambardella 2006-2007, avec Édouard Butin, Marvin Martin, Sloan Privat et Loïc Poujol, et déjà sous la houlette d’Éric Hély. Édouard Butin et Loïc Poujol, deux amis de longue date qui sont encore au club aujourd’hui. Des mecs qui ont vu Vincent chanter Aïcha lors de son intégration dans le groupe pro. Depuis, Nogueira a gagné du temps de jeu. Saison après saison, sa qualité de passe, de frappe et sa combativité lui permettent de franchir des paliers dans son club formateur. Amateur de cinéma, de séries et surtout de golf, il a, peut-être plus que les autres, envie de voir le club se maintenir. Lui, le Bisontin, le gars du coin. Il reste quatre journées au golfeur tireur de coup franc pour réaliser la plus belle sortie de bunker de sa carrière.
Swann Borsellino