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Nocerino, l’après Gattuso

Eric Maggiori
Nocerino, l’après Gattuso

Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Les problèmes oculaires de Gennaro Gattuso ont permis à Antonio Nocerino, arrivée de dernière minute du mercato milanais, de s’imposer sous le maillot rossonero. Portrait d’un mec qui ressemble à De Rossi, et qui croit en Padre Pio.

Niveau rapport qualité/prix, on peut difficilement faire mieux. 31 août 2011. Dernières heures du mercato. Le Milan AC, qui n’a pas franchement réalisé un mercato mirobolant (Mexès, Taiwo et El-Shaarawy seuls acquis), réalise un coup de dernière minute. Adriano Galliani se met d’accord avec Maurizio Zamparini, président de Palerme, pour le passage en rossonero d’Antonio Nocerino, joueur en fin de contrat. Le chèque ? Un million d’euros. Oui oui. Un million. Ridicule, si l’on considère que quelques saisons auparavant, Palerme avait déboursé 7,5 millions pour le débaucher de la Juventus. Bon, après tout, un million pour un joueur qui est censé faire banquette, c’est plutôt bien payé. Mais le sort va lui réserver un tout autre destin.

Dès le premier match de championnat, un Milan-Lazio disputé à San Siro, Gennaro Gattuso ressent une gêne aux yeux. Il est remplacé par van Bommel. Mais le milieu de terrain milanais est quelque peu déséquilibré. Allegri décide de faire entrer Nocerino à la place d’Aquilani. L’ancien Palermitain ne le sait pas encore, mais ce 9 septembre 2011 signe pour lui un nouveau départ. Gattuso indisponible pour une durée indéterminée, Flamini out pour six mois, Ambrosini également limité physiquement, c’est presque par obligation qu’Allegri lui remet les clefs du milieu de terrain. Grand bien lui en a pris. En quatre mois, Nocerino devient indiscutable, indéboulonnable, et inscrit sept buts en Serie A, soit un de plus qu’en trois saisons à Palerme. Métamorphose ou éclosion logique ?

De Zeman à Ranieri

Dès le début de sa carrière, Antonio Nocerino a décidé de sortir des sentiers battus. Déjà, un garçon qui nait à Naples et qui fait ses premiers pas de footballeur à l’âge de 13 ans, sous le maillot de la Juventus, cela relève du blasphème. Un peu comme si un natif de Barcelone rejoignait le Real Madrid. Trahison. Jusqu’à ses 17 ans, Antonio grandit sportivement avec la Juventus, mais va finalement revenir dans sa région natale pour faire ses grands débuts. Non, pas à Naples, son équipe de cœur, mais à Avellino, en Serie B. Nom de l’entraîneur ? Un certain Zdenek Zeman. Ironie, son premier match parmi les pros, il le dispute contre Palerme. Comme un signe. Ses débuts sont prometteurs, à tel point qu’à la fin de la saison, il est repéré par le Genoa, qui vient d’être racheté par Enrico Preziosi, président qui désire faire remonter l’équipe génoise en Serie A. Mais le saut est trop grand. Nocerino se vautre, et part dès le mois de janvier faire ses armes à Catanzaro. Six mois par ci, six mois par là, le milieu de terrain ne parvient pas à se poser jusqu’à la saison 2006-07, où il atterrit à Piacenza.

Sous les ordres de Beppe Iachini, il devient l’un des pylônes de l’équipe piacentina, qui termine 4ème de Serie B, avant d’échouer lors des play-offs pour monter en Serie A. « C’est un joueur qui a de la personnalité et qui n’aurait aucun problème pour s’adapter dans une équipe comme le Napoli ou la Juventus » déclare à l’époque le coach, qui le compare déjà à un certain… Gattuso. Il ne croyait pas si bien dire. Ses prestations tapent dans l’œil de son club formateur, la Juventus, qui verse 3,7 millions d’euros à Piacenza pour récupérer définitivement sa pépite. S’il dispute là-bas une saison complète sous les ordres de Ranieri, il ne convainc pas entièrement les dirigeants, qui le laissent filer en Sicile l’été suivant, dans le cadre du transfert d’Amauri. Lui aurait voulu devenir une bandiera de la Juve. Pavel Nedved, qui voyait en lui un futur très grand, aussi. Mais les histoires d’amour ne finissent pas toujours bien.

Miracles, foudres et myasthénie

Une autre facette de ce joueur aux mille visages, c’est sa foi en Padre Pio, prêtre italien canonisé en 2002 par Jean-Paul II et bien connu pour ses « miracles » . Une foi tellement grande que Toto a baptisé son fils Francesco, le prénom de naissance de Padre Pio, et a toujours endossé le numéro 23 (sauf à Milan, puisque le 23 appartient à Ambrosini), jour de San Pio. Pire encore. Lors de l’été 2007, à la fin de son excellente saison à Piacenza, le joueur reçoit un coup de fil de Gianluca Pessotto, l’un des dirigeants de la Juventus, qui lui propose une nouvelle aventure en bianonero. Devinez où se trouvait à ce moment là Nocerino ? A San Giovanni Rotondo, en train de prier Padre Pio. Une sorte de protection divine qui le suit quelques mois plus tard. Le 17 septembre, à la sortie d’une restaurant de Turin, il est renversé par une voiture. Fracture ? Hôpital ? Non. Rien du tout. Six jours plus tard, il est sur la pelouse pour un match de championnat contre la Roma. Oui, on pourrait presque appeler ça un miraculé.

Un miraculé qui a même résisté aux foudres de Maurizio Zamparini. Pendant trois saisons, malgré les hauts et les bas de l’équipe palermitaine, Nocerino ne reçoit pratiquement aucune critique de son président, qui en vante continuellement les mérites. S’il est quelque peu éclipsé par les plus médiatiques Pastore, Ilicic et autres Miccoli, il n’en devient pas moins l’un des points fixes de la formation rosanera, et gagne même ses premières capes en équipe d’Italie. Arrivé en fin de contrat, il préfère ne pas le prolonger pour monter en grade. Problème, le téléphone ne sonne pas. Aucun grand club ne semble à l’affut. Alors Toto attend. Attend. Attend. Jusqu’au dernier jour du mercato, où le Milan AC vient le chercher. Depuis, il est devenu essentiel, s’est découvert des talents de buteur et cavale vers l’Euro 2012. Gattuso peut tranquillement soigner sa myasthénie oculaire. La relève est assurée. Jusqu’à la barbe.

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