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No Strootman’s World
Désormais installé sur le banc, Kevin Strootman n'apporte pour le moment pas ce que l'Olympique de Marseille attendait de lui quand il l'a recruté l'été dernier. Même s'il est encore trop tôt pour parler de bide.
C’est toujours la même histoire lorsqu’un nom atterrit dans un club huppé. Au bout de quelques semaines seulement, certains tirent déjà des conclusions du transfert, et des analyses critiquent le nouveau venu. À l’Olympique de Marseille, cette réalité est plus vraie qu’ailleurs, et Kevin Strootman en sait quelque chose. Arrivé sur la Canebière l’été dernier, ses premiers pas comme ses premiers matchs ont directement été scrutés à la loupe. Un instrument rarement utilisé pour parler de lui en termes positifs. Mais c’était le début.
Le problème, c’est que les jours se sont transformés en mois. Et qu’une demi-année après avoir été recruté, le milieu de terrain n’a encore convaincu personne. Pas même Rudi Garcia, qui l’a désormais installé à côté de lui sur le banc de touche. Il est beaucoup trop tôt pour parler de bide ? Exact, le garçon n’ayant que 29 ans et pouvant très bien faire taire tout le monde dès la saison prochaine. Mais en attendant, rien n’empêche de faire un premier bilan. Spoiler : ce dernier est négatif.
25 millions à payer
C’est que Strootman a débarqué avec un certain statut. Celui d’un mec habitué à jouer les premiers rôles en Serie A, celui d’un gars connaissant parfaitement la gestion du mot « pression » après six saisons passées à la Roma, celui d’un type sortant d’une demi-finale de Ligue des champions. Les 25 millions d’euros lâchés pour sa grosse tête pouvaient donc être admis, à condition que cet investissement porte rapidement ses fruits.
Sauf que celui qui devait stabiliser l’entrejeu de l’OM et représenter son lien attaque-défense tout en apportant un maximum de possibilités tactiques à son entraîneur a bu la tasse en même temps que sa nouvelle équipe. Pas adapté au football français ni pleinement intégré dans le vestiaire olympien, le Néerlandais et ses 22 titularisations (17 en Ligue 1, cinq en Ligue Europa) devient alors un coupable qu’on peut facilement pointer du doigt. Et sa prometteuse association avec Gustavo devant la défense tombe aux oubliettes, ses blessures fréquentes n’aidant pas.
Ligue 1 sous-estimée
Un départ compliqué, donc. Pas si évident de s’installer tranquillement à Marseille, et de réussir sur le terrain au milieu d’un effectif en dépression totale. « C’était un peu dur au début, quatre mois à l’hôtel, avec la famille par intermittence. Ce n’est pas non plus une excuse, je sais quand je fais des matchs de merde, pardonnez mon langage, a d’ailleurs admis et assumé Strootman dans les colonnes de L’Équipe. C’est trop facile d’avancer que les joueurs ont besoin de temps pour s’adapter. J’ai eu quelques problèmes physiques, mais cela ne peut pas servir d’excuse. J’ai sans doute sous-estimé la Ligue 1. » Alors, bouc émissaire ou véritable pécheur, le Kevin ?
« L’année dernière, ils ont vécu une grande campagne européenne. Les supporters continuent de parler de l’équipe de la saison dernière. Toi, tu n’étais pas là. Et puis ils te prennent, et là, les résultats plongent, répond le gaucher. Tu te sens responsable et il est logique que certains joueurs le pensent. » Surtout que les victoires reviennent en son absence : plus aligné d’entrée depuis le 8 février, l’ancien du PSV Eindhoven a vu le 4-4-2 phocéen (avec le binôme Morgan Sanson-Maxime Lopez au milieu) récolter un maximum de points (dix en quatre rencontres) pour croire de nouveau à un podium et à une qualification en C1. Reste que cela ne suffit pas pour faire disparaître la confiance de Garcia en son expérimenté poulain. Raison pour laquelle ce dernier pourrait être du onze affrontant le Paris Saint-Germain, ce dimanche. Une occasion en or : avec une grosse prestation, le Hollandais ferait certainement oublier pas mal de choses. Paré pour de vrais débuts ?
Par Florian Cadu