- Coupe d'Allemagne
- Finale
- Leipzig-Francfort (2-0)
Nkunku, merci pour ce moment allemand
Pour son dernier match avec le RB Leipzig, Christopher Nkunku a offert en guise de cadeau d'adieu une grande performance contre l'Eintracht Francfort et une nouvelle Coupe d'Allemagne. Les Allemands le regrettent déjà, Chelsea l'attend impatiemment.
Depuis sa création en 2009 à la suite du rachat de la firme Red Bull, le RasenBallsport Leipzig connaît une ascension fulgurante et cohérente. Passage au statut professionnel en 2013, accession en Bundesliga en 2016, vice-champion d’Allemagne dès sa première saison, demi-finale de C1 en 2020, dernier carré de C3 en 2022, deux Coupes d’Allemagne (2022, 2023), une qualification en Coupe d’Europe chaque saison… Forcément, une telle régularité en première division implique d’avoir des joueurs marquants et des cadres sur lesquels s’appuyer. Il est possible de citer Timo Werner, Yussuf Poulsen, Emil Forsberg, Willi Orbán ou encore Péter Gulacsi. Mais le plus grand joueur de la jeune histoire de Leipzig est peut-être finalement français et se nomme Christopher Nkunku, qui quitte le club sur une dernière masterclass en finale de Coupe d’Allemagne. À l’image de ses quatre années passées dans la Saxe.
Leipzig perd son héros
Déjà buteur contre Fribourg en finale l’an dernier, Nkunku en a remis une couche ce samedi. Même si son but contre Francfort, qui a permis au RB Leipzig de débloquer la situation à la 71e minute, est teinté de réussite avec un ballon dévié à deux reprises. Il incarne néanmoins la percussion, la volonté et la détermination de l’international français. Lequel a également été passeur décisif en fin de rencontre, pour offrir un boulevard à Dominik Szoboszlai et conclure une nouvelle saison de mammouth (36 matchs, 23 buts et 9 passes décisives) avec le trophée de meilleur buteur de Bundesliga à la clé (à égalité avec Niclas Füllkrug, l’attaquant du Werder Brême). Pas mal pour un joueur blessé une partie de l’année et qui n’évolue pas en pointe, mais finalement pas si surprenant au regard de l’héritage laissé par Nkunku. En 172 rencontres jouées, le natif de Lagny-sur-Marne a en effet planté à 70 reprises et délivré 56 caviars (soit une action décisive trois matchs sur quatre). Il souhaitait quitter le Paris Saint-Germain pour s’émanciper, et pour prouver sa valeur ? Objectif plus que réussi.
Son palmarès collectif s’est étoffé avec deux trophées supplémentaires (sans compter une seconde place en Bundesliga en 2021, une finale en Pokal la même année et une Supercoupe d’Allemagne perdue en 2022), tout comme son palmarès individuel (quatre fois joueur du mois de Bundesliga en 2021-2022, un record ; meilleur joueur de la saison en Bundesliga la même saison et comeilleur buteur du championnat cette saison, donc). Une forte progression qui lui a ouvert les portes de l’équipe de France (8 sélections) où son profil complémentaire avec les titulaires habituels (Kylian Mbappé, Antoine Griezmann) a fait défaut à Didier Deschamps et son staff lors de la Coupe du monde 2022, manquée pour une grosse blessure quelques jours avant le début du tournoi. Son départ pour Chelsea, programmé depuis presque six mois pour une somme supérieure à 60 millions d’euros, va désormais laisser un grand vide dans un effectif qui se reposait beaucoup sur les éclairs de génie de son joyau. Il ne reste plus qu’à espérer que son aventure londonienne connaîtra meilleur sort que celle d’un de ses coéquipiers, Timo Werner, revenu à Leipzig après une expérience catastrophique avec les Blues. Les Allemands le regretteront, les Anglais ont déjà hâte.
Par Fabien Gelinat