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Nîmes se rebiffe, Montpellier bluffe et Toulouse coule à pic
Pour leur arrivée en 2020, certains clubs de Ligue 1 ont accueilli la nouvelle année à bras ouverts. C'est le cas de Nîmes et de Metz, respectivement vainqueurs de Reims (2-0) et Strasbourg (1-0), et qui stoppent enfin leur interminable série de matchs sans victoire. D'autres ont décidé de faire comme en 2019. C'est le cas de Toulouse, qui a encore sombré (et dans les grandes largeurs) à domicile contre Brest (2-5). Puis, certaines écuries ont connu une grande première. C'est le cas de Montpellier, victorieux pour la première fois de la saison hors de ses bases, à Amiens (1-2). Enfin, rien de neuf sous le soleil du côté d'Angers et de Nice, qui se séparent sur un match nul (1-1).
Angers 1-1 Nice
Buts : Thioub (37e) pour Angers // Cyprien (45e+4) pour Nice
Merci qui ? Merci Vincent. Ultradominateur face à de pâles Niçois, Angers n’avait dû sa frustration qu’à un grand Walter Benítez, auteur notamment de trois arrêts dans les cinq premières minutes pour maintenir les Aiglons en vol. Mais l’Argentin ne peut pas tout faire. À la suite d’une merveille d’action personnelle de Sada Thioub et d’un superbe relais de Thomas Mangani, les locaux ouvrent le score sur une frappe sèche de leur international sénégalais. Pas aidé par les absences (Danilo est contraint de dépanner en défense centrale pour la première fois de sa vie), le club de Jim Ratcliffe semble démuni. Jusqu’à l’intervention providentielle de Vincent Manceau, auteur d’un tacle superflu dans sa surface pour permettre à Wylan Cyprien (évidemment) d’égaliser sur penalty.
Note du match : 7/20, comme le nombre de pions de Wylan Cyprien depuis le début de la saison. Les Aiglons avaient-ils vraiment besoin d’aller chercher Kasper Dolberg ?
Nîmes 2-0 Reims
Buts : Ripart (15e) et Benrahou (90e+3) pour les Crocos.
Incandescente. Comme l’ambiance du stade des Costières en début de match, absolument pas refroidi par l’infâme série de douze rencontres consécutives sans victoire de ses protégés en championnat. Tellement chauds, les ultras nîmois, que le corps arbitral doit interrompre le match quelques minutes en raison de fumigènes. Alors, quand Renaud Ripart lance idéalement les siens dès le quart d’heure de jeu, inutile de préciser que les fans des Crocos ont difficilement résisté à l’envie de balancer quelques pétards supplémentaires. Et, lorsque le transfuge de Bordeaux Yassine Benrahou vient ajouter un peu de délice dans tout ça en déposant un coup franc dans les filets de Rajković, on se demande comment les fans nîmois ont réussi à ne pas transformer les Costières en feu d’artifice géant.
Note du match : 19/20, comme la place toujours occupée par Nîmes au classement, malgré sa victoire. Mais celle de barragiste, détenue par Amiens, n’est plus qu’à deux unités.
Amiens 1-2 Montpellier
Buts : Dibassy (14e) pour Amiens // Laborde (50e)et Delort (83e) pour Montpellier
Et un retour qui fait plaisir, un ! Suspendu quatre mois en août par la FIFA pour une sombre histoire de transfert avorté, Saman Ghoddos avait toutes les raisons d’avoir les crocs. Et ce samedi soir, il les a eus. À sa manière : celle d’un esthète. Pas de frappes de mulasse au menu pour le Suédo-Iranien, mais plutôt un délicieux coup franc caressé pour l’ouverture du score précoce de Guirassy. Très émouvant. Sauf que Teji Savanier n’est pas du genre à faire dans les sentiments, lui, et n’aime pas trop qu’on lui vole la vedette. Alors le meilleur footeux gitan de France décide de répliquer par un coup franc tout aussi joli, sur la tête de Gaëtan Laborde cette fois. Mais la palme du pire enfant de chœur revient à Andy Delort, qui met un point d’honneur à gâcher le retour de l’attaquant amiénois en plombant les Picards à la 83e minute d’une volée fusante sur un centre de Laborde. Sacré duo, quand même.
Note du match : 1/20, comme le nombre de victoires à l’extérieur de Montpellier cette saison. Sa première, donc. Merci la nouvelle année.
Metz 1-0 Strasbourg
But : Boye (68e) pour Metz.
Un peu de prises de risque pour emballer ce solide derby régional, Messieurs les Strasbourgeois et les Messins ? Si on devine les deux équipes d’humeur joueuse, cela manque cruellement de folie dans les derniers gestes et le score s’en ressent à la pause. Bien au chaud au classement, Strasbourg a tout-à-fait le droit de s’en accommoder… mais pas Metz, virtuellement barragiste ! Alors quand John Boye délivre tout Saint-Symphorien d’une reprise opportuniste sur corner, on se dit que la gueulante de Vincent Hognon à la pause a porté ses fruits. De petites échauffourées pour faire bonne figure dans le temps additionnel plus tard, et ce sont les Grenats qui repartent avec le sourire.
Note du match : 9/20, comme le nombre de matchs consécutifs sans victoire de Metz avant cette rencontre. Sympa cette solidarité régionale, Strasbourg.
Toulouse 2-5 Brest
Buts : Diakité (16e, 20e) pour les Violets // Court (8e), Charbonnier (72e, 77e), Mbock (79e), Cardona (85e) pour Brest
On croyait que Toulouse ne pouvait pas tomber plus bas. On croyait que Toulouse allait profiter de la trêve hivernale pour faire le point et trouver une solution à tous ses problèmes. On croyait que Toulouse allait prendre un nouveau départ sous la férule de Denis Zanko. Et pourtant… Si les bonnes résolutions ont été admirablement respectées (combativité, repli défensif), il faudra beaucoup plus que la générosité du père Noël pour sauver ce Téfécé rongé par ses maux. La soirée avait pourtant tout pour connaître un beau dénouement du côté des Violets : un état d’esprit qui les a vus outrepasser l’ouverture du score brestoise, un enfant de la Ville rose (Bafodé Diakité) auteur d’un stupéfiant doublé malgré son statut de défenseur central… Mais signe qu’on ne peut pas tirer un trait sur une demi-saison (au bas mot) d’errances en une seule soirée, Brest s’est chargé de rappeler la recette aux Haut-Garonnais. À savoir un buteur maison toujours capable du meilleur (comme cette éblouissante volée acrobatique dans la lucarne de Reynet), un gamin du cru (Hiang’a Mbock) auteur d’un missile déroutant sous la barre du malheureux Reynet et une faculté à piquer en contre avec le bluffant Irvin Cardonna à la baguette. Dans le fond, Toulouse va mieux. Mais dans la forme…
Note du match : 60/100, comme le pourcentage d’arrêts effectués par Baptiste Reynet avant le match. Une moyenne qui ne risque pas de décoller, du coup.
Par Douglas de Graaf