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Niklas Süle, lutteur final
Déjà recruté par le Bayern, partant pour la Coupe des confédérations avec l'équipe d'Allemagne, Niklas Süle confirme qu'il peut devenir la star qu'il doit devenir depuis ses quinze ans. Cette saison, Hoffenheim était déjà devenu trop petit pour le monstre.
Au cœur d’une défense, c’est un joueur qui en impose et qui se démarque des autres. Légèrement plus grand, particulièrement costaud, Niklas Süle peut intimider les attaquants adverses par sa présence. Dans les chiffres, cela donne 1m94 pour plus de 90 kilos. Avec un tel physique, dans une surface de réparation, Süle est incontournable et bien difficile à passer. Surtout, Süle a su se faire remarquer depuis de nombreuses années pour figurer aujourd’hui comme le principal espoir au poste de défenseur central et être récupéré fissa par le Bayern pour assurer l’avenir. Présentation du futur grand costaud en défense centrale pour l’Allemagne, et ce, dès la prochaine Coupe des confédérations.
Une promesse allemande
L’espoir suscité par Niklas Süle commence dès son plus jeune âge. Parmi les sélections de jeunes de la Mannschaft, il s’impose comme un membre indéboulonnable. Mieux, il attire déjà les convoitises des recruteurs et… de la sélection turque. Le sélectionneur des U16 de la Turquie n’hésite pas à sortir le téléphone pour proposer un changement de nationalité, parce que Süle aurait une consonance turque. Raté, la famille vient plutôt de Hongrie, et Süle reste fidèle au seul pays qu’il connaît. Côté club, l’hésitation est de mise. Süle se balade entre Walldorf, Francfort et Darmstadt pour finalement poser ses valises à 15 ans du côté d’Hoffenheim pour des raisons extra-sportives. Maman Süle apprécie le « concept scolaire » sur place et a bon espoir de mettre autre chose qu’un ballon rond dans la tête de son fils.
Pourtant, c’est bien le football qui devient omniprésent. Niklas saute les étapes, évite la case équipe B et s’invite chez les pros dès son arrivée. « À 15 ans, j’avais déjà eu mon premier entraînement avec les pros grâce à Holger Stanislawski » , explique-t-il sur le site officiel du club. Avec Markus Babbel et Marco Kurz, son intégration est moindre. La formation reprend le dessus. Mais en pleine crise sportive, alors que le TSG est pratiquement condamné à la relégation, Markus Gisdol le sort de son chapeau. Süle n’a que 17 ans. Son premier match titulaire est un calvaire : Hoffenheim encaisse quatre buts de Hambourg et doit jouer sa survie à Dortmund. Le miracle a lieu. Quand Süle entre au Westfalenstadion, Weidenfeller vient d’être expulsé, Hoffenheim mène 2-1 et peut croire aux barrages. Le score ne bouge plus. Le maintien a lieu contre Kaiserslautern, avec deux entrées en jeu de Süle sur ces matchs décisifs. Le baptême du feu est intense, mais réussi. La carrière peut débuter sérieusement.
Plutôt Boateng ou Badstuber ?
Depuis, en dehors d’une période de disette à cause d’une déchirure des ligaments croisés, Süle est devenu un incontournable dans le Kraichgau, avant d’être la figure de proue du renouveau sous Julian Nagelsmann. Avec son jeune entraîneur, Süle a pris de l’aplomb et du poids. En mars dernier, il n’était pas loin des 97 kilos, « un ou deux kilos au-dessus de [son] poids de forme » . Avant d’être un footballeur, Süle a une passion secrète : les fast-food. « Avant, j’allais tous les jours au fast-food, confie-t-il dans Bild. Aujourd’hui, c’est peut-être deux fois par semaine. » À cela, il ajoute un penchant pour les boissons sucrées, et plus spécifiquement le Spezi, un mélange Fanta-Coca populaire en Allemagne. « Si je passais à l’eau, j’aurais mes deux ou trois kilos en moins. » Cela ne sera pas forcément nécessaire, car la blessure paraît bien être de l’histoire ancienne et cette puissance a permis à Süle de concurrencer jusqu’à la mi-avril Christensen pour devenir leader sur le pourcentage de duels gagnés.
Avec ce physique hors norme, Süle a en fait développé un atout majeur qui lui permet de faire la différence par rapport à une charnière allemande bien établie. Aujourd’hui, plutôt que Rüdiger et Tah, Löw peut croire à son athlète vice-champion olympique, d’autant plus qu’entre-temps, Süle a pris un avantage de poids en Allemagne : une signature au Bayern Munich, avec la bénédiction du Bundestrainer. « J’ai eu de bonnes discussions avec monsieur Löw, qui m’ont fait plaisir, affirme Süle pour Sport1. Je suis certain d’avoir ce qu’il faut pour jouer au niveau le plus haut. Je veux continuer de progresser. » La Coupe des confédérations compte pour du beurre en réalité. Pour s’assurer d’en être en 2018, Süle veut se faire une place chez le Rekordmeister. Pour cela, le grand costaud n’a plus qu’un homme à battre, l’autre mec balèze de la défense allemande : Jérôme Boateng. Après tout, lui ne dépasse pas le mètre 92 et les 90 kilos. Il ne fera jamais le poids.
Par Côme Tessier