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Nikkfurie : « Je ne sais pas si le hip-hop colle vraiment à une ambiance stade de foot »

Propos recueillis par David Sfez
Nikkfurie : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne sais pas si le hip-hop colle vraiment à une ambiance stade de foot<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

La Caution, c'est deux frères : Mohamed Mazouz, aka Hi-Tekk, et Ahmed, surnommé Nikkfurie. Ce dernier, qui est l'auteur de l'instru du célèbre Thé à la menthe, est un dingue de football abonné au PSG. L'occasion était donc parfaite pour parler de son club de cœur, de l'ambiance au Parc des Princes et des musiques de stade…

On peut dire que vous êtes un habitué du Parc des Princes. Prendre un abonnement au Parc est devenu assez cher. La performance des joueurs cette année justifie-t-elle le prix de l’abonnement ?

Cette année, Zlatan reste extraordinaire, alors que tout le monde dit qu’il est en dedans. En même temps, avec son âge, il arrive à tirer toutes les ficelles de son corps et parvient à faire des performances incroyables de justesse technique, comme son match contre Saint-Étienne. C’est un extra-terrestre, à l’instar de Thiago Silva qui est enfin sorti de son marasme post-Mondial. Je n’ai jamais vu un défenseur aussi intuitif. En fait je ne savais pas qu’on pouvait avoir autant de finesse, tout en étant défenseur. Il me rappelle Baresi, Maldini ou les grands défenseurs allemands. Après, j’aime beaucoup Marco Verratti et Marquinhos. Finalement, le projet a été bien pensé, puisque l’équipe a une ossature alliant jeunes et moins jeunes. Elle est est déjà bien installée et pourrait durer sur le long terme. Sans oublier Maxwell. Il a une telle précision en matière de passes et une telle habilité que tu te demandes s’il a besoin de prendre une douche à la fin du match.

Que pensez-vous de l’évolution en matière d’ambiance depuis le fameux plan Leproux qui a effacé la présence des ultras ?

Je suis abonné depuis trois saisons, même si, depuis les années 80, je me débrouillais pour y aller assez souvent. J’ai connu les deux époques, celle de maintenant et les époques où on était dans le dur. En fait, on peut préférer l’une ou l’autre, c’est un peu compliqué de trancher. Aujourd’hui, tu assistes à des trucs qu’on ne voyait pas avant. Comme un PSG-Nantes cette année où on entendait plus chanter les Nantais que les Parisiens, ou alors des supporters qui insultent leurs propres joueurs en tribune latérale. Des fois, tu t’ennuies ferme. En ayant connu l’époque où on pouvait parfois croiser une bande de fachos qui traînait autour du Parc, comme cela m’est arrivé une fois, je me dis que ce n’est pas plus mal d’un côté. Mais c’est sûr que si tu vas au Nou Camp ou à Santiago-Bernabéu, il y a beaucoup moins de bonnes vibrations qu’au stade Bollaert par exemple. Le seul endroit où tu arrives encore à allier ambiance et bons résultats sportifs, c’est en Allemagne, particulièrement à Dortmund. Bon après, quand tu as de grosses affiches comme les matchs de Ligue des champions, tu peux retrouver quand même un peu d’ambiance.
La performance exceptionnelle de Zidane contre le Brésil en 2006 m’avait donné une pêche incroyable pour notre concert derrière…

Parlons un peu de votre spécialité : la musique. Comment jugez-vous l’ambiance musicale du Parc ?

On est vraiment dans de la culture populaire. En général, l’habillage musical est plus ou moins bon. Quand les joueurs entrent sur du Nirvana pour s’échauffer ou la musique de Phill Collins au coup d’envoi, cela colle parfaitement. Après l’hymne (Une reprise deGo Westdes Pet Shop Boys, ndlr), il faut voir cela comme un « gimmick » . Finalement, cette chanson fonctionne car c’est un air assez fédérateur, et si tu veux plaire à la masse, il faut un truc consensuel. Mais je pense qu’il manque un vrai hymne, comme au Barça. En revanche, avec les DJ’s, si on enlève Lil’ Mike (DJ membre de Birdy Nam Nam), ils n’ont pas compris le concept. Comme la fois où Ariel Wizman a osé passer de manière impertinente et ironique, sans doute, Belsunce Breakdown de Bouga.

Si vous étiez aux platines, vous passeriez quoi comme morceaux ?

Un petit Killing in the name de Rage Against The Machine qui peut apporter autant d’énergie qu’un bon vieux Nirvana. Après, je ne sais pas si le hip-hop colle vraiment à une ambiance stade de foot, à part peut être Black & Yellow de Wiz Khalifa. C’est cool lorsque j’entends de la trap dans les travées du Parc, mais cela ne te transporte pas musicalement. Peut-être qu’il faudrait des morceaux très rythmés et des trucs plus old school, style années 90, comme un bon vieux Mobb Deep ou un Wu Tang.

Comment vous arrivez à concilier les concerts et les matchs ?

Je fais passer ma carrière avant tout, donc je n’hésite pas trop à ce niveau-là. Surtout que maintenant, avec les portables et les tablettes, tu peux avoir tous les matchs en live, donc cela nous a pas mal aidés pour suivre les matchs comme on pouvait. D’ailleurs, un des mes meilleurs souvenirs foot reste le France-Brésil 2006 qui tombait pendant les Eurockéennes de Belfort. On avait un concert qui tombait juste après le match. Dès 14 heures, on avait bloqué quelques chaises pour suivre le match sur écran géant dans les meilleures conditions. Je me souviens que la performance exceptionnelle de Zidane ce soir-là m’avait donné une pêche incroyable pour notre concert derrière.

Quand vous voyez Aurier qui rappe sur Gradur, Ménez et Benzema qui soutiennent Booba, voire Pogba qui fait le geste de Kaaris, vous réagissez comment ?

C’est la génération qui a grandi avec le rap français et ils sont assez symboliques de leur époque. Ils n’ont pas le temps non plus d’aller rechercher plein de trucs au niveau musical. Après, plus généralement, quand je vois un mec comme Ribéry et son parcours de vie, il pue la France, il est symbolique d’une époque. Les marqueurs sociaux sont assez bien présents dans le football et, sociologiquement, cela peut être intéressant de se pencher là-dessus. Le football est le meilleur spectre pour comprendre la société actuelle. L’affaire Fekir l’a démontré. Au moment où on parle encore des questions identitaires, le joueur se retrouve dans un bordel sans nom et une pression énorme où il est sommé de choisir entre le pays de ses parents et son pays. Cela a entraîné toute une affaire médiatique pour un joueur qui n’a que 21 ans. Laissez-le faire sa carrière tranquille. Dans le même temps, quand Raphaël Guerreiro a choisi le Portugal au lieu de la France, cela n’a dérangé personne.

Retrouvez La Caution sur la radio Mouv’ tous les samedis à 22h avec Yasmina Benbekaï en DJ Set et le samedi/dimanche à minuit

Le PSG et la quête de leaders

Propos recueillis par David Sfez

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