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Niels Nkounkou, le fulgurant

Par Thomas Morlec

Appelé en renfort pour disputer l'Euro Espoirs avec les Bleuets, Niels Nkounkou doit avoir le bras rouge à force de se pincer. Encore en Championship sous les couleurs de Cardiff il y a six mois, le latéral gauche de Saint-Étienne gravit en effet les marches quatre à quatre et a une formidable opportunité de marquer les esprits sous la tunique tricolore.

Niels Nkounkou, le fulgurant

Convoqué de dernière minute par Sylvain Ripoll pour participer à l’Euro Espoirs à la suite des forfaits combinés du Nantais Quentin Merlin et du Rennais Adrien Truffert, Niels Nkounkou a vécu sa première sélection en compétition officielle avec les Bleuets ce jeudi face à l’Italie dans un match marqué par de nombreuses polémiques (2-1). Titularisé dans le couloir gauche, le natif de Cergy-Pontoise est resté fidèle à lui-même avec ses déboulés supersoniques et ses centres millimétrés. Des qualités qu’il a démontrées tous les week-ends avec Sainté, rejoint au mois de janvier. Avec six buts et huit passes décisives au compteur, celui qui appartenait encore à Everton il y a quelques jours a crevé l’écran, au point d’être nommé dans l’équipe type de Ligue 2 2022-2023.

Ses performances n’ont pas surpris Lionel Rouxel, responsable des sélections de jeunes à la FFF : « C’était un joueur à potentiel qui avait besoin d’être structuré et organisé à tous les niveaux, notamment par rapport à son attitude. Son parcours de formation lui a permis de comprendre les exigences du haut niveau, décrypte celui qui est en charge du gratin des espoirs français depuis 2015. J’ai eu la génération 2000 pendant quatre ans, c’est un latéral gauche qui peut jouer piston gauche, et j’avais Pierre Kalulu qui avait compris beaucoup plus de choses plus tôt que Niels Nkounkou à droite. Et aujourd’hui, les deux jouent ensemble, car le retard a été rattrapé.»

De l’ombre à la lumière

Si la lumière des projecteurs est braquée aujourd’hui sur le jeune Stéphanois de 22 ans, son parcours a été tumultueux. Après avoir démarré le football à Cergy-Pontoise, club où il a évolué jusqu’à la catégorie U17, Nkounkou a percé à l’Entente Sannois Saint-Gratien avant de rejoindre le centre de formation du Stade brestois. Où il est exclu à peine six mois après son arrivée, comme quatre autres jeunes des U19 nationaux, pour un bizutage qui a mal tourné. Des problèmes de comportement, donc, mais aussi un manque de concentration qui a pu lui jouer des tours dans le passé. « C’était un garçon pas désagréable et un ambianceur, mais à surveiller. Et quand on dit à surveiller, c’est qu’il lui manquait quand même quelque chose, pointe Lionel Rouxel. Il n’avait pas pris conscience du travail qu’il devait effectuer sur les séances d’entraînement, mais il a compris sur le tard, à 22 ans.» Déjà désireux de le faire signer avant qu’il n’opte pour le Finistère, l’Olympique de Marseille est revenu à la charge et est parvenu cette fois à l’enrôler. Avec le club phocéen, il fait toutes ses classes en jeunes sans jamais pouvoir évoluer avec les pros. C’est finalement un appel de Carlo Ancelotti en personne qui a convaincu Nkounkou et ses proches de sauter le pas, et de traverser la Manche.

Barré par la concurrence de Lucas Digne, qui a joué pour lui un rôle de grand frère, le natif de Cergy-Pontoise enchaîne les prêts. Après une expérience mitigée au Standard de Liège, retour à la case départ chez les Toffees avant de s’envoler pour Cardiff. Six mois plus tard, son aventure en Championship se termine déjà : « Je n’étais plus considéré comme la personne que j’étais au début  », confie le piston gauche, lors d’une interview pour ASSE TV. Cédric Kimpré, son ex-coéquipier à Cardiff, a passé une demi-saison à ses côtés. Au moment d’évoquer son cas, le défenseur central de West Bromwich Albion avec qui il passait son temps à se chambrer va dans son sens : « À Cardiff, le traitement qu’on lui a réservé était assez injuste. Quand on a changé de coach, il ne jouait plus trop malgré ses bonnes performances et il était l’un des meilleurs à l’entraînement. Quitter Cardiff, ça a été la meilleure chose qu’il ait pu faire la saison passée. Mais je ne suis pas étonné de son rebond à Saint-Étienne, même si j’ai été choqué qu’il fasse partie de l’équipe de l’année. C’est impressionnant quand même, je suis fier de lui ! »

Ah bah c’est bien, Niels !

Convaincu de rejoindre le Forez grâce notamment à des discussions avec Wesley Fofana, ancien Vert qui possède le même agent, le latéral gauche qui se plaît tout autant au poste de piston a réalisé six mois pleins. Doté d’une capacité à éliminer ses adversaires sur un dribble et capable de mystifier son vis-à-vis sur une accélération, le jeune homme qui a encore quelques lacunes sur le placement défensif semble enfin être parvenu à se stabiliser après avoir évolué dans cinq clubs différents lors des trois dernières années. Ces changements incessants, loin d’être un bon indicateur dans la carrière d’un jeune professionnel, auraient pu faire douter n’importe qui… Mais pas lui. « Ce qui m’avait interpellé dans le bon sens, c’est qu’il ne doutait de rien, pointe Lionel Rouxel. Sa grosse confiance en lui, c’est une force qui a été un handicap au départ parce qu’il doutait de tellement peu de choses qu’il pensait réussir sans faire d’effort.» Après des années de galères, marquées par quelques écarts de comportements, Niels Nkounkou semble avoir évolué et pris conscience du chemin qu’il lui restait à parcourir pour avoir une carrière à la hauteur de son talent.

« Il est posé, mature. La première fois que je l’ai vu, je lui aurais donné bien plus que 22 ans, assure Cédric Kipré. Il y a un moment qui m’a marqué, lors de cette demi-saison avec lui. Lors d’une mi-temps, Niels s’était fait pourrir par l’entraîneur. Alors qu’honnêtement, il y avait des joueurs bien moins bons sur le terrain. Mais c’est sur lui que le coach a voulu passer ses nerfs, et franchement, ça aurait pu partir très mal avec d’autres personnes, vu comment le coach lui a parlé. Niels est resté calme, il n’a rien dit. C’est une preuve de maturité, ça prouve qu’il a changé. » Déjà joker de luxe lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2021 à la suite du forfait de Jérémy Gélin, Nkounkou a dû avoir des étoiles dans les yeux quand il a participé à une opposition amicale face à l’équipe de France composée notamment de Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé le 12 juin 2023. À quelques heures d’affronter la Norvège et de tenter de se qualifier directement pour les quarts de finale de l’Euro Espoirs, le gamin de Cergy-Pontoise a une occasion en or de marquer des points sous la tunique tricolore et de gagner sa place de titulaire ou de continuer à viser les sommets à un poste loin d’être bouché chez les A.

Magnétique Akliouche

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