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Niculae : «Ce n’est pas la finale !»
A quelques heures du choc entre les deux premiers du championnat, Daniel Niculae revient sur la saison auxerroise, la sienne, et aborde timidement son avenir. Entretien avec un ressuscité.
Auxerre est deuxième du championnat, reçoit le premier, mais ne pense pas au titre. Pourquoi faire à ce point les modestes et ne pas déclarer franchement que vous jouez pour être champions ?
A Auxerre, on est modestes, mais ce n’est pour autant que l’on manque d’ambition. La modestie, c’est un atout de plus pour arriver là où tu veux. Ensuite, on n’est deuxièmes que depuis un mois, et c’est déjà mieux que notre objectif de départ. Évidemment, on aime gagner des matchs et on joue pour finir le plus haut possible. Et le plus haut possible, en foot, c’est premier. Aujourd’hui notre objectif, c’est de se qualifier pour une Coupe d’Europe, si possible pour la C1. Le problème avec les objectifs, c’est que quand tu ne les atteins pas…
Comment expliques-tu votre parcours, sachant que vous avez la même équipe que la saison dernière, et que vous avez perdu Kahlenberg à l’intersaison ?
Il ne faut pas oublier que lors de la deuxième partie de saison dernière, l’AJA a réalisé un excellent parcours. Cette saison s’inscrit simplement dans la continuité. Vous l’avez dit, nous avons la même équipe, le même coach… justement ! En football, c’est un atout. Quand vous travaillez sereinement, dans la stabilité et dans un environnement sain, le travail finit par payer. Notre place actuelle, c’est une récompense pour les joueurs, mais aussi pour le staff.
Justement, à titre personnel, cette tranquillité t’a énormément servi la saison dernière. Comment analyses-ta saison blanche (Niculae a passé plus de 500 jours sans marquer NDLR) avec le recul, et ton retour en forme ?
Des saisons comme celle-là, ça ne m’est jamais arrivé de ma vie. J’ai eu des problèmes personnels, qui ont affecté ma vie privée, et cela s’est senti sur le terrain. J’avais besoin d’un but, mais malheureusement, il a mis un an et demi à venir. Il est arrivé en début de saison, et depuis, ça va mieux, j’ai retrouvé la confiance. Vous savez, le foot, c’est dans la tête que ça se passe.
Comment as-tu vécu cette période de disette ?
Très mal ! Heureusement, au club, tout le monde m’a soutenu et je ne remercierai jamais assez mes coéquipiers pour ça. J’ai effectivement pensé à quitter le club, je voulais changer d’air, mais c’était plus pour me vider la tête. J’ai parlé avec le coach en fin de saison dernière et je lui ai juré ainsi qu’à mes partenaires que si je restais, ils verraient un autre Niculae. En début de saison, il est venu me voir pour discuter de mon nouveau rôle, plus reculé. C’est son idée. Moi, je devais me faire pardonner, alors j’étais prêt à jouer n’importe où pour aider l’équipe. Je suis à son entière disposition. C’est ma façon d’être reconnaissant pour son soutien et sa confiance.
Quelles sont les clés du match face à l’OM ?
Il y aura beaucoup de duels et d’intensité, c’est certain. Chaque équipe, dans un match, a des bonnes et des moins bonnes périodes. Il faudra donc exploiter leurs temps faibles, et faire le dos rond lors des nôtres. Mais ça reste qu’un match de foot. Ce n’est pas la finale du championnat, comme je l’entends ici ou là. Avec l’OM, on n’a pas le même nombre de points, et dans le meilleur des cas, on serait toujours à deux points derrière eux après la rencontre. On ferait simplement un pas de plus vers la Coupe d’Europe. Le maximum que l’on peut faire, c’est entretenir le suspense jusqu’au bout. C’est ça que vous appelez une finale ? Bon c’est effectivement le genre de match que l’on aime jouer, et que les spectateurs aiment regarder. L’objectif est là : prendre du plaisir.
Entre vous, vous évoquez le cas de Bordeaux ? Après tout, c’est devenu un concurrent direct.
Je n’aime pas trop parler des autres, mais ce qui est sûr, c’est que l’élimination en Ligue des Champions leur a fait mal. Mais pour moi, ça reste la plus belle équipe du championnat. Ils ont énormément de mal en ce moment, mais ce sont des choses qui arrivent.
Est-ce qu’une qualification en C1 pourrait empêcher le groupe actuel d’exploser ?
On n’en parle pas entre nous, parce que là encore, si on n’y arrive pas, on sera déçus. Si on commence à faire l’avenir avec des si… Quant à moi, je ne sais pas encore où je jouerai la saison prochaine. D’ailleurs je n’ai pas encore planifié mes vacances, parce que je ne partirai pas avant de connaître mon avenir. Un départ est possible, mais rien n’est fait. Je n’ai pas pris de décision.
La Roumanie ne disputera pas la Coupe du Monde. Tu vas quand même la regarder ?
Oui, bien sûr, même si je ne la fais pas, ça m’intéresse. Je supporterai la Slovénie, la Suisse et la France, les équipes de mes coéquipiers. Et puis le Maroc aussi. Non je blague, ils sont pas qualifiés.
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