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Nicolò Barella, le 10 que l’Italie attendait ?
Absent depuis la rentrée, Nicolò Barella retrouve la Nazionale à l’occasion du déplacement en Belgique de l’Italie de Luciano Spalletti. S’il ne fait aucun doute qu’il est encore un leader aux yeux de tous, le milieu de terrain de l’Inter doit retrouver sa place de titulaire dans un collectif qui fonctionne déjà sans lui.
Pas sûr que Nicolò Barella ait beaucoup de fois laissé ses Airpods cracher Le Bilan des Nèg’ Marrons. Pourtant, c’est peu de dire que depuis sa dernière fois sous le maillot de la Nazionale, le temps est passé et beaucoup de choses ont changé. Depuis sa sortie à l’heure de jeu d’une humiliation infligée par la Suisse à l’Euro 2024 dans la grisaille allemande, l’Italie de Spalletti s’est remise sur pied sans lui. Elle a battu la France, Israël deux fois, concédé un nul face à la Belgique qu’elle n’aurait jamais dû concéder tant elle était au-dessus, et surtout réaffiché le visage d’une nation de premier ordre. Et Barella dans tout ça ? Absent, pour se refaire le pif puis à cause d’une gêne aux ischios, lui qui brille pourtant par sa régularité et son physique d’athlète hors du commun. L’heure est donc arrivée pour lui de prendre le train en marche et de s’avachir en première classe de ce TGV transalpin, bien décidé à sillonner l’Europe avec le moins de coups d’arrêt possibles. La Nazionale n’a besoin que d’un point face à la Belgique ce jeudi à Bruxelles ou face aux Bleus dimanche à San Siro, pour composter définitivement son ticket pour les quarts de finale de la Ligue des nations. À l’échelle de ce qu’est l’Italie, ce n’est pas non plus un exploit. Mais depuis dix ans, c’est un accomplissement qui mérite d’être noté.
Barella derrière Retegui ?
Ce qui frappe dans cette Italie qui a parfaitement réussi sa rentrée des classes, au-delà même des succès, c’est sa manière de jouer. La fluidité qui se dégage du onze de Spalletti rappelle celle des meilleures écuries de Serie A, de l’Atalanta de Gasperini tenante du titre de la Ligue Europa ou encore de l’Inter, championne en titre et finaliste de la Ligue des champions en 2023. Des équipes techniquement très justes, très fortes en transitions et bonifiées par le talent de la fameuse base Inter qui a remplacé l’historique base Juve en sélection : Alessandro Bastoni est désormais indiscutable derrière, Federico Dimarco pareil en piston gauche, Davide Frattesi brille par sa complémentarité avec Mateo Retegui en sélection… Et ne reste plus alors que Barella. Si le trio Tonali-Ricci-Frattesi a fait ses preuves lors de ses premières sorties au cœur du 3-5-1-1 azzurro, la place derrière Retegui est peut-être celle qui pose le plus de soucis aujourd’hui à Spalletti.
Alors, pourquoi pas Barella ? C’est en tout cas la recette miracle mise sur la table par l’ancien technicien du Napoli en conférence de presse, à la veille de la rencontre face aux Diables rouges : « Nous avons besoin d’un joueur capable de faire le lien entre le milieu de terrain et les relances de l’équipe, capable de changer de position avec d’autres et doté de compétences offensives, racontait Spalletti. Barella a un peu de tout cela : d’autres peuvent le faire aussi, mais nous avons Barella. Et pour ce que je demande, je vois Barella plus comme un trequartista (meneur de jeu, NDLR) et Frattesi, qui est encore très bon pour s’insérer, plus comme un milieu de terrain. »
Barella sait passer… et aussi marquer
Si le sélectionneur italien est si sûr de son coup, alors que Barella n’a jamais vraiment occupé dans la durée ce poste-là si haut sur le terrain, c’est avant tout pour sa polyvalence et sa justesse technique. Mais aussi par sa capacité à se montrer décisif : Barella, chaque saison avec l’Inter, est entre 9 et 17 fois buteur ou passeur toutes compétitions confondues. Avec ses 10 pions inscrits en 57 sélections, c’est déjà autant que Gianfranco Zola ou Antonio Cassano. Il est même le quatrième meilleur buteur italien en sélection (en activité) derrière Ciro Immobile, Andrea Belotti et Mario Balotelli qui appartiennent déjà au passé.
Et puis, comme si ça ne suffisait pas déjà, Barella et la Belgique, c’est une belle histoire d’amour à sens unique. « J’en parlais avec mes coéquipiers, c’est vrai que la Belgique est l’une de mes victimes préférées, souriait Barella qui a planté 2 de ses 10 buts en sélection face aux Belges. Cependant, chaque match a sa propre histoire, évidemment si je marque et que je fais une bonne performance, je serai heureux. Mais je le répète, c’est l’entraîneur qui fera les choix, je serai prêt à tout moment. » Si l’Italie ne pourra pas compter sur Samuele Ricci, blessé et remplacé numériquement par l’excellent Nicolo Rovella de la Lazio, elle pourra bien compter sur un Barella désireux de faire partie de l’aventure. La Belgique, qui retrouve, elle, Romelu Lukaku contrairement à l’aller, est prévenue.
Par Andrea Chazy