ACTU MERCATO
Nicolas Pépé, Nicolas Pépite, Nicolas Pépettes
Ce jeudi 1er aout, Nicolas Pépé est officiellement devenu un joueur d’Arsenal. Les Gunners ont signé un chèque de 80 millions au LOSC pour acquérir l’attaquant ivoirien. Et dessiner par la même occasion l’un des trios offensifs les plus attendus et les plus excitants de la saison à venir…
C’est une question que beaucoup se posent : Nicolas Pépé vaut-il les 80 millions d’euros posés sur la table par Arsenal pour le recruter ? La réponse devrait être une autre question. Au choix : est-ce que les défenseurs de Manchester City valaient 50 ou 60 briques chacun ? est-ce que Barcelone a eu le nez creux en mettant 150 batons sur Dembélé ou Coutinho ? est-ce que des joueurs comme Lukaku ou Martial ont justifié le même ordre d’investissement que celui réalisé sur Pépé ? est-ce que, finalement, sur le marché actuel, ce n’est pas plutôt une bonne affaire ? et au fond, est-ce qu’on ne s’en fout pas un peu ?
Peu importe que le joueur ait été ou non réellement convoité par tel ou tel plus grand club qu’Arsenal. Le fait est qu’aujourd’hui, tout le monde redoute déjà la future attaque des Gunners. Lacazette/Aubameyang/Pépé, bim, bam, boom, la vitesse, la projection, la profondeur, les soirées de folie à l’Emirates, on va voir ce qu’on va voir, va falloir se mettre des glaçons sur la nuque, mettre des lunettes 3D et demander les ralentis, tout ça, tout ça… Préparez les gifs et les montages avec Flash, Bip-Bip et Coyote, et les radars au bord des routes quand ils vont déposer les centraux de Leicester ou les latéraux d’Everton : ça fera des cartons sur Twitter ! Forcément, l’attelage laisse présager de belles choses pour peu qu’Unai Emery arrive à en faire quelque chose d’intéressant, à même de faire progresser son équipe qui était déjà aussi séduisante offensivement qu’inquiétante défensivement. Le même Unai Emery qui avait dû composer avec le trio Neymar-Cavani-Mbappé pour sa dernière saison au PSG. Oui, parce que l’époque veut que l’un des points communs de l’immense majorité des plus grands clubs européens résident dans le fait qu’ils s’appuient entre autres sur des tridents offensifs aussi bling-bling que flamboyants.
Arsenal et son duo Lacazette-Aubameyang pour peu qu’ils étaient alignés ensemble faisaient quelque part figure d’exception, d’autant qu’on a rarement eu l’impression qu’ils formaient une triplette avec Mkhitaryan par exemple. À la rigueur, avec Ozil en soutien, mais bon, rien à voir ni tactiquement ni dans le rendement avec les Salah-Firmino-Mané, les Robben-Lewandowski-Ribéry, les BBC, les MCN, les MSN et compagnie… Avec Pépé, l’entraîneur espagnol des Gunners offre une nouvelle flèche à son arc, et pourra profiter d’un joueur à l’aise dans les deux couloirs, capable de fixer des défenseurs, de faire remonter son bloc et de finir des actions. Le tout avec véritable marge de progression dans les gestes décisifs. De ce qu’on voit depuis le début de sa carrière, l’Ivoirien, particulièrement mal utilisé en sélection, dégage du talent, du sérieux et de la facilité. Même son plan de carrière ressemble à quelque chose qu’on n’avait l’impression de ne plus voir : celle d’un joueur qui se fixe des objectifs et passe des caps comme on passait des niveaux dans les anciens jeux vidéos. À 24 ans, Nicolas Pépé va découvrir la lutte pour le Big Four de Premier League, ce championnat qui donne l’occasion de disputer une grosse dizaine de matchs de niveau Ligue des Champions chaque saison. Il rejoint une équipe qui aura à cœur d’aller chercher un trophée, une coupe nationale ou l’Europa League (perdue en finale la saison dernière face à Chelsea)… Le challenge, le projet et l’ambition sont réels. D’autant qu’il rejoint un club qui fera tout pour faire briller le transfert le plus cher de son histoire et que ceux qui se posaient la question finissent par se dire que 80 millions, ça ne faisait pas si cher que ça pour une telle pépite.
Par Pierre Maturana