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Nicolas Mahut, et l’ange vint
Le tennisman, auteur à Wimbledon du plus long match professionnel de l'histoire, est un fan absolu du SCO d'Angers, club de la ville qui l'a vu naître. L'homme qui aime autant la pelouse des terrains de foot que le gazon de Londres est même très pote avec Yohann Eudeline, joueur angevin depuis 2014.
23 mai 2015. Sur la terre battue parisienne de Roland Garros, Nicolas Mahut s’entraîne tranquillement. Pour la séance, le Français a choisi de revêtir un vêtement qui sort un peu de l’ordinaire : le maillot d’Angers. Un clin d’œil pour la montée de son club de cœur en Ligue 1 la veille. « Je voulais fêter l’événement comme il se doit, mais c’est tombé pendant la préparation de Roland !, se souvient l’Angevin de naissance. Depuis plusieurs années, je les vois s’accrocher au wagon pour la première division et échouer dans le final. Je me disais : « C’est pas possible, ils vont jamais y arriver. »J’avais limite perdu espoir ! »
Angers dans l’élite, Mahut connaît déjà. Quand il était gosse, le SCO avait atteint le top niveau en 1993. C’est vers cette période qu’il commence à kiffer le club de sa ville, après avoir abandonné le ballon rond pour le tennis : « En sport étude à Nantes, on causait toujours football, c’est un sujet qui revient vite dans les conversations entre ados. Tu chambres les copains, tu sens les rivalités entre ta ville natale et celle des autres. Et puis, à Angers, le club de tennis était collé au stade Jean-Bouin, je me rappelle encore des gros travaux réalisés dans l’enceinte. » Du coup, le tennisman a toujours eu un lien particulier avec le foot, même s’il avoue s’être remis à fond derrière le SCO seulement depuis les bons résultats plutôt récents.
L’amitié angevine
« Nico est un véritable fan, ça se voit tout de suite. Cette saison, c’était notre premier supporter. Il me mettait régulièrement un coup de pression pour nepas lâcher et arriver à choper ce podium, raconte Yohann Eudeline, milieu offensif qui a rejoint Angers en 2014, après un passage à Nantes. En plus, il s’y connaît. Il a beaucoup de recul sur la tactique, il comprend tout quand on discute du rectangle vert. En fait, t’as l’impression de parler avec un footballeur. » Et les choses tombent bien, puisque le joueur angevin est devenu un grand pote de Nicolas Mahut depuis un an. L’origine de cette rencontre ? L’association Rêves, « qui réalise les rêves des enfants gravement malades » , pour laquelle les deux sportifs professionnels sont ambassadeurs et participent aux activités. « Notre amitié s’est installée vraiment naturellement, explique Eudeline. On partage les mêmes valeurs. J’ai tout de suite apprécié sa simplicité et sa spontanéité. C’est un gars qui a gardé les pieds sur terre et qui veut aider les autres. » Mahut : « Le contact est tout de suite passé avec Yo. C’est quelqu’un d’important pour moi et on a pas mal de points communs tous les deux : on est en fin de carrière, on est pères de famille, on est passé par des villes identiques… »
Un match de gala, et bien plus encore
Les deux compères auraient même dû se retrouver sur un terrain pour taper la balle. Toujours pour l’association, ils ont organisé, le 26 mai dernier, un match de gala au stade Jean-Bouin devant 4000 personnes. Étaient de la partie Sylvain Wiltord, Ulrich Ramé, Sylvain Armand… Mais pas Nicolas Mahut, qui s’exerçait à la raquette : « Il devait être présent pour jouer, mais malheureusement, il a dû nous abandonner parce que Roland débutait. Il était dégoûté. Depuis le départ, il avait coché la date en sachant que ça allait être chaud, raconte Yohann Eudeline. Nico a moins de temps que moi, il est toujours aux quatre coins de la planète pour ses tournois, donc c’est plus compliqué pour lui, mais il s’investit beaucoup dans l’asso. » Nicolas, l’Angevin de souche, et Yohann, l’Angevin d’adoption, partagent en tout cas le même amour pour Angers. L’un parce qu’il y est né et a vécu son enfance, l’autre parce qu’il est tombé amoureux de la ville en arrivant au club. Suffisant pour se lancer dans des projets sportifs pour la commune. « Même si c’est encore dans les cartons et que ce n’est pas très concret, on a envie de se servir de nos passions des deux sports pour faire évoluer la ville, la booster » , confie Nicolas Mahut.
« Je rêve du coup d’envoi Angers-PSG »
Celui qui a inscrit son nom au Guinness Book pour son combat acharné de trois jours avec John Isner est également un grand supporter du PSG depuis 1998. D’où son dilemme la saison prochaine lorsque vont se rencontrer son club et celui de la capitale. Aujourd’hui, mis à part la douce utopie d’un triomphe à Wimbledon, le gros désir sportif de Mahut est d’ordre footballistique. « Je rêve de faire le coup d’envoi Angers-PSG. Ce serait quelque chose de fantastique. » Avec le maillot du SCO sur les épaules. Une fois de plus.
Par Florian Cadu