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Nicolas Fauvergue : « Bollaert qui acclame un Lillois, c’était très étrange »
En défiant Arsenal à domicile ce mardi, Lens a l'occasion de réparer une anomalie. En Ligue des champions, le dernier joueur à avoir marqué pour un club français à Bollaert n'est autre que le Lillois Nicolas Fauvergue. Désormais cryothérapeute, l'ex-attaquant revient sur son but face à Anderlecht en 2006.
Qu’est-ce que ça fait d’être le dernier buteur pour un club français à Bollaert en Ligue des champions quand on est lillois ?
Ça remonte ! Je n’étais pas au courant de cette stat, c’est rigolo. Quand on marque, on a toujours la sensation du devoir accompli, mais en Ligue des champions, on sait que notre nom peut rester dans les livres d’histoire, visiblement c’est le cas. (Rires.) C’est un ballon qui arrive de la gauche, j’essaye de le taper une première fois, puis ça me revient dans les pieds et je le prends en demi-volée. Une bonne frappe, quoi ! On devait impérativement gagner contre Anderlecht et on ne l’a pas fait avec ce 2-2. Heureusement, pour passer en huitièmes, on a réussi à battre l’AC Milan à San Siro, ce qu’aucun club français n’avait fait.
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Malgré le match nul, c’est l’un des buts les plus mémorables de ta carrière ?
Forcément comme je n’en ai marqué que trois en Ligue des champions (dont un en tour préliminaire, NDLR) ! D’ailleurs avec trois buts, je dois encore être dans le top des buteurs lillois en C1 (premier à égalité avec Bruno Cheyrou Moussa Sow, Burak Yilmaz et Jonathan David, NDLR). Donc oui, avec la modeste carrière que j’ai faite, c’est sympa, et on m’en parle encore. Mais je me souviens surtout de comment j’étais habillé ce soir-là. J’avais une espèce de vieux T-shirt en coton qui dépassait sous mon maillot, et vu que le but a été repris pas mal sur les réseaux ou en photo dans les journaux, j’ai toujours cette image en tête. Après ce match, je m’étais juré de ne plus jamais retenter ça. C’était vraiment pas beau.
Quand on joue au LOSC, on s’imagine être fêté après avoir marqué à Bollaert ?
De toute façon, c’était bien mieux d’accueillir ici que dans le petit Stadium Nord de Villeneuve d’Ascq avec la piste d’athlétisme autour du terrain, les tribunes pas couvertes et les courants d’air. Pour la Ligue des champions, ça ne l’aurait pas fait. Mais oui, Bollaert qui acclame un Lillois, c’était très étrange, même si c’était nos supporters. J’y suis retourné plus tard, et ce n’était pas le même accueil : quand Nicolas Fauvergue le Béthunois venait à Lens avec le maillot du LOSC, c’était un peu l’homme à abattre !
Tu espères avoir un successeur lensois contre Arsenal ou la rivalité l’emporte ?
Évidemment, je souhaite le meilleur aux Lensois en Coupe d’Europe. Cela reste un club de la région, il n’y a plus d’amertume. S’ils gagnent 3-0 contre Arsenal et qu’on les explose 5-0 dans le derby ce week-end, ça me va très bien ! (Rires.)
On t’a perdu de vue depuis ton départ pour la Guadeloupe. Comment tu occupes tes journées désormais ?
En 2020, j’ai eu une opportunité de partir en Guadeloupe avec un ami qui coachait au Dynamo Le Moule, puis ça s’est vite arrêté à cause de cette cochonnerie de Covid. Je suis rentré dans le Nord et j’ai réfléchi à ma reconversion professionnelle. Depuis 18 mois, j’ai fondé un centre de cryothérapie et de bien-être à mon nom sur Villeneuve-d’Ascq. Durant ma carrière, je me suis toujours soigné par le froid sans jamais prendre d’anti-inflammatoire, donc je me disais qu’il fallait faire mettre à disposition la cryothérapie pour tout le monde, pas que les sportifs de haut niveau.
Propos recueillis par Gabriel Joly