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Nice, un cap à franchir
Ce jeudi soir, l'OGC Nice entame vraiment sa campagne européenne contre Zulte-Waregem. Si l'on comprend aisément pourquoi la Ligue Europa était un objectif secondaire la saison dernière, le club ne peut pas se permettre de faire de même cette saison.
L’église est désormais replacée au centre du village. Après un début de saison très compliqué et trois défaites pas jolies à voir lors des quatre premières journées de championnat (contre Saint-Étienne, Troyes et Amiens), les Aiglons ont rappelé le week-end dernier qu’il était bien trop tôt pour les oublier. Face à Monaco, les hommes de Lucien Favre ont su modifier leur ADN en évoluant en contre-attaque et en désossant le champion de France en titre, pourtant en pleine bourre après la raclée infligée à l’OM. Grâce à ce 4-0 contre l’AS Monaco, les Niçois ont rappelé à ceux qui commençaient à en douter qu’ils avaient bel et bien les armes, malgré un retard à l’allumage, pour terminer encore une fois dans les cinq ou six premiers de Ligue 1. Nice est devenu un club de haut de tableau à part entière. Là où on les attend, c’est en Coupe d’Europe, là où il sont totalement passés à côté l’année dernière. Bien figurer en Europe cette saison, c’est une suite logique. C’est valider cette constante progression entamée il y a maintenant plusieurs années avec l’arrivée de Jean-Pierre Rivère.
Ascension linéaire
Le président niçois pourrait écrire un livre tout simple sur la manière de sublimer un club. Première étape : confier les rênes de l’équipe à un homme capable de faire éclore les jeunes, de mettre en place un fonds de jeu léché et de faire des coups sur une saison. C’est en ce sens que Claude Puel débarque à Nice en 2012. Après une quatrième place surprise, l’ancien entraîneur de l’OL rentre dans le rang avec deux saisons modestes et travaille tranquillement dans l’ombre pour construire un groupe capable de revenir plus fort. Avec quelques joueurs sortis de nulle part, jeunes pour la plupart (Vincent Koziello, Jean-Michaël Seri, Nampalys Mendy, Alassane Pléa…) et des renforts malins (Valère Germain, Hatem Ben Arfa), Claude Puel a enfin entre les mains de quoi exposer son long travail de fond aux yeux de la Ligue 1. Nice décroche encore une fois une quatrième place avec la manière. Le gros du travail est fait. Jean-Pierre Rivère a rendu son club attirant aux yeux des investisseurs et des acteurs du football.
Deuxième étape : continuer sur cette lancée et confirmer avec l’aide de grands noms. Après le départ de Germain, Ben Arfa et Puel, Nice laisse l’image d’un club qui arrive en fin de cycle. Que nenni. Jean-Pierre Rivère a prévu le coup et, grâce à l’arrivée de nouveaux investisseurs, peut se permettre de frapper un grand coup en débauchant un coach prisé, Lucien Favre, et des joueurs bourrés d’expérience comme Dante, Younès Belhanda et Mario Balotelli. Sans oublier de continuer à parier sur des joueurs prometteurs comme Wylan Cyprien, Ricardo Pereira et Dalbert Henrique. La mayonnaise prend tout de suite, et l’OGC Nice réalise une saison historique en bataillant longtemps pour le titre et en décrochant un très beau podium. Aujourd’hui, il est temps de passer à la troisième étape de progression pour valider définitivement le travail effectué par le club depuis ces quatre dernières années.
Viser la lune
Et comme Nice semble pouvoir confirmer son nouveau statut en Ligue 1 (arrivée de Wesley Sneijder, Allan Saint-Maximin…), il est temps de mettre les bouchées doubles sur la scène européenne. Histoire de continuer à être de plus en plus attractif. L’année dernière, les Aiglons ont logiquement laissé de côté une compétition qu’ils n’avaient pas la capacité de jouer à fond. Cette saison, pour suivre la courbe de progression bien linéaire qu’ils se sont fixée, il va falloir au minimum sortir d’une poule abordable sur le papier. Outre la Lazio, Vitesse Arnhem et Zulte Waregem doivent devenir des adversaires incontestablement inférieurs à l’OGC Nice. Ce jeudi soir, Nice doit poursuivre son ascension. Pour ne pas stagner et retomber dans l’oubli.
Par Kevin Charnay