- L1
- J13
- Marseille/Nice (0-1)
Nice se farcit un OM affaibli
Auteur d'une partition globalement agréable, Nice s'est imposé au Vélodrome grâce à un joli coup de patte de Germain. Logique, tant les Marseillais, diminués par les absences, ont manqué d'idées.
V. Germain (16′) pour Nice.
Prenez une équipe normalement constituée. Enlevez-lui deux vertèbres. Rajoutez-lui deux lombaires souffrantes. Vous obtenez un Olympique de Marseille qui n’avance plus en raison d’une sacrée douleur dorsale. Car oui, l’OM était en ce dimanche bien démembré. Entre les suspensions (Nkoulou, Diarra, Cabella), et les blessures (Alessandrini), les hommes de Michel devaient apprendre à courir sans leurs éléments moteurs, mais ont offert une performance boiteuse contre des Aiglons niçois au jeu chatoyant. Dominé dans l’entrejeu, apathique en défense, l’OM a clairement payé les absences et vu sa mini-série de victoires s’écrouler au Vélodrome. Une nouvelle preuve de l’équilibre fragile de cette équipe qui devra attendre le retour de ses cadres pour espérer remettre le tout à l’endroit.
Trop, c’est trop
Évidemment, en l’absence de gros noms marseillais, ce sont des seconds couteaux qui se taillent une place sur la feuille de match. Entre Sparagna, Romao et Ocampos, la liste n’inspire guère à l’optimisme, même s’il faut reconnaître que l’absence de Rolando constitue une nouvelle plus qu’agréable. Après une dizaine de minutes d’observation, les failles marseillaises se révèlent d’ailleurs aux yeux de tous. Lucas Silva tente d’établir le record du monde de passes vers l’arrière, tandis que pour briser les lignes à coups de passes limpides, l’OM s’en remet à Romao. Inutile de préciser que le rendement n’est pas lassanesque.
Alors, Nice va imposer son style, fait de passes rapides et de projections vers l’avant. Lancé dans le dos de la charnière Rekik-Sparagna, Valère Germain en profite dès la 16e minute et ajuste Mandanda des 20 mètres. Tout en malice, tout en finesse, à l’image du talent de l’attaquant niçois. Autre talent à fouler la pelouse, Ben Arfa s’amuse par intermittence, sans toutefois trouver autre chose que les gants du portier marseillais. Le signe d’un petit problème de finition des Aiglons, qui dominent pourtant outrageusement la rencontre. À la demi-heure, les hommes de Puel décident même de lancer un toro pour marquer le coup et humilier des Marseillais sans le sou. Et sans ressources.
Fausse révolte
Battus dans les duels, les Olympiens n’offrent en effet que peu de motifs de satisfaction au Vélodrome, pourtant tout acquis à sa cause en l’absence de supporters niçois dans l’enceinte. Ocampos est invisible, Barrada botte les corners comme un joueur de DH, tandis que Michy tente de se débattre en pivot face à un duo Baysse-Le Marchand des plus costauds. Résultat, seul le côté gauche animé par Nkoudou et Mendy provoque de légers frémissements. De retour des vestiaires, les deux hommes sont d’ailleurs les seuls à sonner un semblant de révolte. L’OM joue plus haut, mais ni Romao à la reprise d’un corner, ni Batshuayi, calé sur le côté droit, ne trouvent le cadre de Hassen.
Un désert d’occasions, alors que Nice baisse de pied (mais pas de Jérémy) et à peine troublé par l’entrée combinée d’Isla et du remuant Bouna Sarr. Et si Nice se recroqueville, c’est pour mieux lancer Ben Arfa en profondeur et s’offrir quelques opportunités. Sur coup franc, Seri provoque l’envolée de Mandanda, tandis qu’Hatem se joue une dernière fois de Sparagna pour servir (involontairement) Traoré. L’OM s’en sort de justesse, mais ne propose de réponse à même de rééquilibrer le tableau d’affichage. De toute façon, cet OM au plan de jeu plus qu’aléatoire ne le méritait pas. En espérant que le retour des cadres, après la trêve, fasse partir ses douleurs.
Par Raphael Gaftarnik