- Ligue Europa
- Tour préliminaire
- Nice/Limassol (1-0)
Nice rate sa mission Apollon
Malgré la victoire (1-0), les Niçois ont été éliminés des barrages d'Europa League par une formation chypriote aussi vaillante que limitée, au terme d'un match brutal et décousu. Pour la dernière européenne au Stade du Ray, c'est raté. Pour cette saison aussi, puisque l'Allianz Riviera ne verra pas l'Europe.
OGC Nice / Apollon Limassol : 1-0Buts : Cvitanich (3e) pour Nice
Le Stade du Ray a fêté ce soir son dernier match européen, et il a la gueule de bois. Les joueurs niçois lui ont rendu un bien triste hommage en ne remontant qu’un seul but à l’Apollon Limassol, dans un feu d’artifice de cartons jaunes. Vainqueurs mais éliminés, les hommes de Claude Puel ont raté leur soirée et ne verront pas l’Europe cette année. On y a longtemps cru pourtant. Battu lors du match aller à Nicosie sur le score de 2-0, le Gym était condamné à l’exploit ce soir, avec 18% de chances de passer. D’autant plus que les Chypriotes s’avançaient confiants, soutenus par un kop de 800 supporters, et surtout bouillants, prêts à aller au combat avec leur bite et leur couteau.
Nice pied au plancher
L’ambiance monte rapidement en gamme tandis que Limassol donne le coup d’envoi. Contacts engagés et irritabilité. On a à peine le temps de s’énerver que les Niçois ouvrent le score dès la troisième minute par l’intermédiaire de l’inévitable Cvitanich. Suite à une remise de la tête de Mendy, l’Argentin profite de la passivité coupable de la défense chypriote pour ajuster le gardien adverse du pied droit. On ne pouvait rêver meilleur départ, dans un match qui sent le soufre. Le Stade du Ray, chaud comme la braise, se voit déjà bercé par le rêve européen. Ses joueurs veulent voir du pays et ça se sent. Mais très vite, on s’échaude un peu ; Cvitanich, très remuant, rate plusieurs occasions. Le Gym se montre dangereux, mais le match devient brouillon et s’enferme dans une douce litanie faite de coups d’épaule virils et de passes mal assurées. Limités techniquement, les Chypriotes s’en remettent à leur défense et à des fautes plus ou moins discrètes pour casser le rythme du match. Sur un incroyable 4 contre 2, Bauthéac et surtout Eysseric cafouillent lamentablement. Le match est haché, le piège chypriote fonctionne malgré son entame ratée. Dominateurs, les hommes de Claude Puel ont fait la moitié du chemin, mais il y a comme un arrière-goût dégueulasse.
Une lente agonie
À la pause, Kolodziedjak s’est montré confiant au micro de beIN, assurant que les Chypriotes vont paniquer. L’entame de la seconde période ne lui donne pas tort. Nice pousse fort, et se procure une superbe occasion à la 48e minute par Valentin Eysseric qui dribble à la Drogba avant d’enchaîner une frappe tendue de peu à côté. Didier Digard, dans la lignée de ses dernières sorties, mène la charge, mais les Chypriotes subissent sans rompre une pression aussi intense qu’imprécise. En regardant les visiteurs balancer tous les ballons chauds en touche, on se demande quand même comment Nice a pu en prendre deux à Nicosie. Lentement mais sûrement, le match s’enlise à nouveau, devient lénifiant, et Puel s’énerve sur le banc. Les commentateurs s’enflamment « attention, là, à Jérémy Pied… » , mais leurs voix retombent avant la phrase terminée. Portée par le public, l’équipe lâche tout en fin de match, mais Cvitanich rate complètement sa reprise à la 84e minute, après un bon service d’Eysseric. Petit à petit, l’exploit s’éloigne, pour se dissoudre dans la confusion et la nervosité de fin de match. Cinq minutes de temps additionnel et une jolie tête de Genevois n’y feront rien, la mission Apollon 2013 est un échec. Nice retombe de son orbite lunaire et renonce à son grand voyage européen. Un jour après l’élimination de Lyon, le retour sur terre est brutal pour le football français. Jean-Michel Larqué disait aujourd’hui que nous étions devenus un « sous-championnat » . Espérons, en voyant Nice et Saint-Étienne, qu’il ne se soit pas étouffé dans son café-crème.
Christophe Gleizes