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Nice plus fort que les têtes de gondole
Puisque Paris et Lyon ont trébuché, Monaco et surtout le leader Nice ont décidé de mettre le curseur du championnat à l’extrême Sud-Est. Marseille s'est relancé et Lille fait une drôle de lanterne rouge.
Le principal enseignement de la journée : Nice, c’est du sérieux
C’était entendu : comme la saison passée, le podium allait encore être squatté au printemps prochain par les trois mêmes « gros » de l’actuelle L1. Paris SG tout au-dessus, avec Lyon et Monaco à se battre pour savoir lequel des deux se placera à gauche ou à droite du champion sur la boîte. Il n’y avait a priori aucun outsider capable de se battre pour ces trois places qualificatives pour la Ligue des champions. Sauf que… Sauf qu’après sept journées, le film de la saison a nettement plus de rebondissements dans le scénario qu’attendu. Le PSG trébuche comme jamais il n’avait trébuché depuis l’arrivée des Qataris (ou depuis le titre surprise de Montpellier). Lyon, privé de Lacazette, ne respire pas la sérénité et perd aussi ce week-end en déplacement, qui plus est chez la lanterne rouge lorientaise et malgré le retour en forme de Fekir. Quant à Monaco, il gagne tout de même, mais apparaît fin septembre moins impressionnant que lors des dernières semaines, montrant déjà quelques signes inquiétants de fatigue et des absences dans le jeu, comme ce fut le cas pendant toute la première période samedi soir face à Angers. Du coup, c’est Nice qui en profite pour prendre la première place provisoire de ce championnat palpitant à défaut d’être de haut niveau pour l’instant. Des Azuréens qui peuvent même se permettre d’aller gagner à l’extérieur, tranquillement, sans trop briller, avec juste une action d’Eysseric et Pléa, en se privant au coup d’envoi de quatre de ses habituels titulaires : Balotelli, Belhanda, Seri et Koziello. Assisterait-on à l’émergence d’une sorte de Leicester français ? Méfiance tout de même avec cette comparaison facile, déjà utilisée il n’y a pas si longtemps lorsque c’était Guingamp qui prenait un leadership très provisoire.
L’analyse définitive de la journée : l’OM s’est trouvé un mental (et un duo d’attaque)
L’habitude est tellement à dire que rien ne va plus en ce moment pour les Marseillais que cela fait tout drôle quand les choses tournent enfin positivement. Et pourtant, dans le dernier match de cette journée dimanche soir, l’OM a bel et bien remporté son match avec caractère et dans l’adversité. Il y a d’abord eu à composer avec la désormais habituelle petite affluence du Vélodrome (25 121 spectateurs), qui plus est composée de supporters globalement dubitatifs. Il y a ensuite eu à digérer l’ouverture du score rapide des Nantais sur corner, avec Sala à la conclusion (2e). Ça paraissait encore très mal embarqué pour les Olympiens, et pourtant ils ont su faire face, ne pas s’affoler, jouer en équipe, égaliser d’abord par Njie, puis prendre l’avantage par Gomis sur penalty. Un duo d’attaquants qui a l’air de pas mal se plaire, à l’image de la bonne entente des deux larrons sur le but égalisateur. Oh bien sûr, tout n’est pas encore parfait, Gomis a gâché, la défense a tremblé, mais enfin il y a au moins eu un état d’esprit combatif à signaler au Vélodrome pour les locaux. Passi et ses ouailles s’offrent un peu de répit avec cette deuxième victoire de la saison. Il faut parfois savoir se contenter de peu.
La polémique de la machine à café : y a-t-il eu un cas de jurisprudence arbitrale à Louis-II ?
– « Je vais peser mes mots, sinon je vais être puni. Je crois que c’est la première fois que ça arrive. L’arbitre est prêt à l’engagement, Monaco est prêt, et l’arbitre de touche, qui n’a pas levé le drapeau, appelle son arbitre du centre pour faire annuler le but. On n’a jamais vu ça. Je crois que c’est une première dans l’histoire,(…)ça peut faire jurisprudence. C’est honteux. C’est une faute professionnelle, une faute technique. C’est contre l’éthique. On a l’impression d’être des dindons. » Stéphane Moulin était du genre chafouin samedi soir après la défaite des siens à Monaco. Tout en colère difficilement contenue. La raison de son courroux ? Un but de Toko Ekambi finalement refusé alors qu’il avait été dans un premier temps validé. L’arbitre assistant, qui n’a pas levé son drapeau sur l’action, a indiqué après coup à l’arbitre central qu’il y avait hors-jeu de Diedhiou sur l’action amenant le but. Le ralenti lui donne raison et Moulin l’a d’ailleurs reconnu. Le débat porte plus sur le comportement de l’arbitre assistant, qui n’a semble-t-il pas vu de hors-jeu avant de le voir après coup. En tout cas, pour le directeur technique des arbitres Pascal Garibian, ce sont les propos du technicien angevin qui sont intolérables, et non la décision du corps arbitral. « Ils ont corrigé une décision erronée après s’être concertés dans le respect des lois du jeu – un arbitre peut revenir sur une décision tant que le jeu n’a pas repris – et surtout avec la volonté de respecter l’éthique sportive » , a-t-il analysé. Le plus croquignolesque dans l’histoire étant que Diedhiou a ouvert le score juste après… alors que le but aurait cette fois dû être refusé pour une main préalable de N’Doye.
Vous avez raté Saint-Étienne – Lille et vous n’auriez pas dû
Désormais, le premier match du dimanche après-midi en L1 a lieu à 15h et non plus à 14h. Une heure de plus pour se réveiller pour les joueurs et proposer autre chose que les purges trop souvent livrées les saisons précédentes à cet horaire. Qu’a offert le Saint-Étienne–Lille du week-end à ceux qui l’ont regardé ? Un match pas désagréable, une opposition entre des Lillois forts dans l’entame, mais manquant de réalisme et des Stéphanois dans leur habituelle conduite diesel, faisant preuve de réalisme pour profiter de l’avantage numérique suite à l’expulsion de Béria. Il y a d’abord eu du Ruffier décisif, des tentatives malheureuses d’Eder et Corchia, un penalty réclamé par les Lillois, cette infériorité numérique des Dogues en seconde période, un nouveau joli but d’avant-centre de Robert Berić, la découverte Arnaud Nordin – à la conclusion du second but des Verts –, la réduction de l’écart par Civelli, le suspense jusqu’au temps additionnel, puis finalement ce contre assassin avec la réalisation de Nolan Roux. On a connu des siestes moins agitées.
Ils l’ont dit
« J’ai eu l’impression qu’on jouait contre Barcelone. » Christian Gourcuff, après le match de ses piteux Rennais contre Dijon. Le Stade rennais laisse beaucoup trop jouer ses adversaires.
« Nous ne sommes pas capables d’assumer ce jeu plaisant, avec des situations hautes. Nous devons rester pragmatiques pour gagner des matchs. Nous allons devoir changer le fusil d’épaule sur le prochain cycle de matchs. » Frédéric Hantz l’annonce : fini de faire jouer son équipe, maintenant elle va essayer de gagner sale. RIP l’audace.
« Ce n’est pas le genre de spectacle qu’on veut montrer. J’ai horreur de me trouver des excuses : le terrain est pitoyable pour les deux équipes. » Antoine Kombouaré, diplomate (mais énervé quand même un peu).
« Au final on retiendra les trois points et pas forcément la performance qu’on a faite. » Valère Germain, lucide.
« On a tiré quinze fois, on ne cadre pas. Si ma mère avait joué, elle n’aurait pas pris de but. » Pablo Correa n’a pas aimé le manque de réalisme offensif de son équipe.
Les images de la journée
L’excuse est la même partout, de Bastia à Saint-Étienne en passant par Montpellier et Bordeaux : si certains matchs de L1 se jouent actuellement sur un champ de patates, c’est la faute à un champignon qui prolifère et bousille la pelouse à cause des conditions climatiques actuelles, douces et humides.
#Corse #Football C’est fini à Furiani Victoire du #SCBastia 1-0 pic.twitter.com/uFl9t39UQ2
— Corse Net Infos (@corsenetinfos) 24 septembre 2016
Les joueurs s’échauffent sur la pelouse du Stade de la Mosson avant #MHSCFCM pic.twitter.com/FvCe1Z2Qj1
— MHSC (@MontpellierHSC) 24 septembre 2016
La pelouse fait la gueule on dirait Jean-Louis Triaud. #FCGBSMC pic.twitter.com/R2taVpAylr
— La SMAcadémie (@La_SMAcademie) 24 septembre 2016
Foot 01 : #ASSE : La pelouse de Geoffroy-Guichard victime du sale champignon ! https://t.co/SJvqQWJSyN pic.twitter.com/lowNe9MO6E
— Football-addict.com (@FootAddictFR) 24 septembre 2016
En attendant, c’est un sacré hommage à Afida Turner, cette histoire de pelouse ravagée.
Le top 5
Loïs Diony. Deux buts, une passe décisive pour le Dijonnais, avec en supplément après match l’hommage de son entraîneur Olivier Dall’Oglio : « Je pense qu’il a réalisé son meilleur match depuis qu’il joue à Dijon. Il a beaucoup apporté, en faisant les bons choix. »
Kamil Glik. Pour Jardim, c’est « un joueur différent » , en tout cas différent des recrues monégasques habituelles, talentueuses mais souvent un peu tendres à leur arrivée. La maturité du Polonais est effectivement à signaler, avec une nouvelle belle prestation défensive assortie d’un but et d’un CSC provoqué.
Ole Selnæs. Si les Stéphanois restent au contact des équipes de tête, ils le doivent notamment aux prestations défensives de leur stoppeur norvégien, jamais le dernier pour mettre un coup de crâne ou la jambe dans la surface ou aux abords pour soulager un peu leur gardien Stéphane Ruffier.
Alban Lafont. Incroyable. les Toulousains possèdent un gardien fiable cette saison. Forcément, ça change la donne.
Benjamin Lecomte. Encore un gardien en vue ce week-end, le Lorientais est l’un des grands artisans du précieux et surprenant succès des siens face à Lyon. Ripoll peut lui dire merci. À lui et à Cabot, autre gros bonhomme de la victoire de samedi après-midi.
Les tweets
Les hommages ont été nombreux pour saluer la mémoire de René Marsiglia, décédé ce week-end à cinquante-sept ans après un long combat contre la maladie.
😢 Immense tristesse ce dimanche. Notre ancien joueur et entraîneur, René Marsiglia nous a quittés.https://t.co/bWkGLD94Mp
— OGC Nice (@ogcnice) 25 septembre 2016
Nos pensées à René Marsiglia, emporté aujourd’hui par une longue maladie. Nos condoléances à sa famille et à ses amis. Repose en paix René.
— Nîmes Olympique (@nimesolympique) 25 septembre 2016
Grand joueur, entraîneur aimé : RIP René.
La stat inutile
Malgré 80 % de passes réussies, les Bordelais n’ont pu faire mieux que de concéder un résultat nul face à Caen. Il n’empêche, la qualité technique des Girondins est tout de même à souligner alors qu’ils avaient en face une défense extrêmement regroupée et qu’ils évoluaient sur un terrain façon chantier BTP. Lorsqu’ils auront l’opportunité de jouer sur un billard, les hommes de Gourvennec devraient régaler cette saison.
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Régis Delanoë