- C1
- 3e tour préliminaire
- Ajax-Nice (2-2)
Nice people !
Malmenés par l’Ajax une bonne partie de la rencontre, les joueurs de Nice ont su trouver les ressources nécessaires pour aller chercher une qualification historique en terrain loin d’être conquis. Une belle performance signée Lucien Favre, qui a su amener de la continuité au sein d’un groupe pourtant un brin chamboulé.
Une voix à la hauteur de son talent. Au micro de Canal + à la fin de la rencontre, Jean-Michaël Séri parle un peu trop fort pour les oreilles des téléspectateurs. Fier de ses partenaires, il parle d’une « finale » au moment d’évoquer le barrage à venir. Ce sera le cas. Ce sera même une belle finale puisque l’Allianz Riviera, déjà chaud bouillant au moment de recevoir l’Ajax, se verra désigner un adversaire de prestige pour la fin du mois d’août. Pour voir la phase de poule de la Ligue des Champions, le Gym devra venir à bout, au choix, du FC Séville, de Naples, de Liverpool, du CSKA Moscou ou du Sporting Portugal. Si les deux dernières équipes citées, qui méritent évidemment d’être respectées, semblent être les plus abordables, les trois premières, elles, représentent d’énormes morceaux. Pas de quoi effrayer des Azuréens qui, à cette affirmation, répondraient que l’Ajax constituait également un énorme morceau. Et ils auraient raison. Si la tête est déjà au barrage, les coéquipiers de Dante ont réalisé une performance majuscule en se qualifiant sur la pelouse de l’Amsterdam ArenA. Autant d’un point de vue historique que d’un point de vue sportif. Le genre de prestation qui aide une équipe à vivre toute l’année, en somme.
Une team building réussi
Comme suspendu par la talonnade magistrale de Jean-Michaël Séri, le temps s’est arrêté à Amsterdam. Au moment où le ballon a quitté les pieds de l’Ivoirien sous les yeux impuissants d’André Onana, tout le monde a compris. Les supporters bataves, les défenseurs de l’Ajax et surtout Vincent Marcel. Fraîchement entré en jeu, le natif de Basse-Terre a profité du caviar de son milieu de terrain pour se faire un double prénom. Son entrée en jeu a fait tourner un drôle de match dont l’Ajax, dominateur pendant une bonne partie de la rencontre, sort comme vainqueur moral, et dont Nice sort, plus important comme vainqueur tout court. L’entrée de ce gamin né en 1997 est encore un coup de Lucien Favre. Un homme qui a perdu Paul Baysse, Younes Belhanda ou encore Ricardo Pereira cet été et qui n’avait pas Mario Balotelli, seul buteur à l’aller, à disposition ce mercredi soir. Un homme à la tête d’un club qui, en deux saisons, a également vu Hatem Ben Arfa, Valère Germain ou Mathieu Bodmer mettre les voiles avant que Dalbert, le cinquième mousquetaire, ne les imite. Reste que le Gym est toujours vivant. Avec des Souquet, des Le Marchand, des Srarfi, des Lees-Melou, des Plea – impeccable ce soir -, Nice est allé chercher une qualification sur la pelouse d’un club de légende, au terme d’une rencontre franchement difficile.
Merci, Lucien
Ce mercredi soir, Lucien Favre s’est adapté. Il a vu Malang Sarr souffrir face à Kluivert. Mais il ne l’a pas fait sortir. L’entraîneur a préféré densifier son côté gauche en faisant entrer Dalbert et passer en 4-4-2. Il a transmis de la sérénité à son équipe, en lui demandant de jouer ses contres et sa chance à fond tout au long d’une rencontre qui aurait pu être pliée bien plus tôt si les joueurs de l’Ajax avaient concrétisé plus largement leur domination. Enfin, le Suisse a pu compter sur Séri. Un homme dont le talent pourrait porter Nice cette saison – si seulement il reste – en éclairant le jeu à coups de transversales, de passes laser et de crochets. Machine sexy tout au long de l’exercice 2016-2017, le Gym est devenu un peu plus que ça lors de cette épopée team-building à Amsterdam. À savoir une bande de mecs normaux qui s’est saignée pour s’accrocher à son rêve de C1, devant une France du foot en manque de ballon, conquise par la prestation de ces gladiateurs modernes. Et tant pis si Maximus s’appelle Vincent Marcel.
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