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Nice-Montpellier, le rendez-vous des forceurs
Malgré certaines apparences négatives affichées cette saison et une irrégularité chronique, Nice et Montpellier sont toujours en course pour une place qualificative à la Ligue Europa en championnat. Assez stupéfiant, au regard de la détresse offensive des Aiglons et de la récente fébrilité défensive du MHSC.
Quiconque n’aurait pas suivi une seule journée de Ligue 1 depuis l’été dernier aurait des raisons d’être déçu en regardant le classement actuel. Un champion officieusement déjà connu, un podium pratiquement déjà établi, les trois derniers mauvais élèves déjà presque assurés de ne pas pouvoir faire mieux qu’un barrage… Le championnat de France a connu des exercices plus gourmands en suspense.
Mais heureusement un morceau important du tableau reste à fixer – outre la place du barragiste et celle du dauphin – : celui qui déterminera les deux possibles qualifiés pour la Ligue Europa 2019-2020. Et à ce petit jeu, les questions demeurent entières à l’approche de la fin de la saison : avant les résultats de la 31e journée, cinq équipes se tiennent en cinq points. Saint-Étienne, l’Olympique de Marseille, le Stade de Reims, mais aussi… Montpellier et Nice, toujours en quête d’une quatrième ou d’une cinquième position finale (cette dernière pourrait permettre à son propriétaire de filer en C3, si le Paris Saint-Germain remporte la Coupe de France au détriment de Rennes).
L’optimisation des Aiglons
Nice et Montpellier, donc. Deux équipes du Sud qui n’ont pas encore remplacé leurs crampons par des shorts de bain malgré le soleil précoce en ce début de printemps, et qui s’affrontent ce dimanche à l’Allianz Riviera avec l’objectif similaire de continuer à croire à la Ligue Europa. Respectivement septièmes et huitièmes, Aiglons comme pensionnaires de la Mosson sont dans les temps et de la partie pour cette course à multiples concurrents. Pourtant, les occasions de les perdre cette saison ont paru très nombreuses. À tel point qu’on se surprendrait presque à les retrouver dans cette situation. Surtout concernant celle des hommes de Patrick Vieira.
Troisième plus mauvaise attaque du pays (juste devant Guingamp et Dijon), le Gym avance et refuse de décrocher par la grâce d’un incroyable chiffre : 44 unités glanées pour 22 buts marqués. Pour les potes de Dante, un tremblement de filet en leur faveur équivaut donc à deux points récoltés. Tout proprement hallucinant. S’étant imposée à huit reprises sur le plus petit des scores (!), l’ancienne troupe de Mario Balotelli a trouvé la solution pour compenser son manque de poids offensif et son manque de régularité (une seule série de trois victoires consécutives ; un seul mois sans défaite toutes compétitions confondues, en novembre où elle a seulement disputé trois rencontres) en optimisant à fond ses pions et en comptant sur une solide défense (la troisième plus efficace de l’Hexagone, derrière le PSG et Lille).
Les comptes de la Paillade
La défense. Voilà justement l’ex-point fort de l’adversaire du week-end, qui a finalement été trahi par son arrière-garde ces derniers temps. Ce qui se faisait de mieux en France il n’y a encore pas si longtemps (après Paris, une nouvelle fois) a complètement sombré une fois les fêtes de fin d’année passées : depuis février et la 23e journée, aucun club n’est allé chercher davantage le ballon dans ses cages que le MHSC. En l’espace de neuf parties, la Paillade a craqué à 18 reprises et arraché deux petites victoires. Suffisant pour l’écarter du chemin européen… normalement.
Car finalement, la bande de Michel Der Zakarian s’accroche tant bien que mal au wagon – lequel, il est vrai, ne roule pas à très vive allure – et parvient à ne pas le lâcher définitivement en grappillant des nuls. À tel point qu’il se plaît à jouer le rôle de l’outsider dangereux, pouvant espérer doubler tout le monde sur le gong en retrouvant sa fiabilité derrière. Et qui serait forcément bien placé s’il se montrait plus régulier, en sortant par exemple une série qu’il n’a pas encore connue cette saison (Andy Delort et compagnie n’ont enchaîné deux succès consécutifs qu’une seule fois en Ligue 1). De quoi donner des idées à la concurrence…
Par Florian Cadu