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Nice, la redoutable confirmation
Facile vainqueur du titre de «révélation» l’année passée, le club de Nice s’attaque à une montagne : confirmer. Pas facile, surtout quand il faut œuvrer sans sa poutre défensive, gérer l’entrée dans un nouveau stade, composer avec l’ombre de Kevin Anin et la Coupe d’Europe en apéritif dinatoire.
Le bilan de l’été
Claude Puel a voulu préparer ses troupes à du lourd très tôt. Après un stage à la cool au cœur de la station thermale de Divonne-les-Bains, les Aiglons se sont coltinés des cracks européens en amical. Puel voulait voir où se situait son groupe. Il a vu. Battus à Casablanca (0-1), giflés à Salonique (0-6), impuissants face au Benfica (1-2) et la Lazio (0-1) et muets contre Bilbao (0-0), les Aiglons n’ont pas beaucoup de certitudes après un été pourri avant d’entamer les barrages de la Ligue Europa. D’autant que Renato Civelli est parti (fin de contrat), Kevin Anin s’est définitivement abîmé en vol (grave accident de la route) et Dario Cvitanich boude un peu depuis la reprise. Ça fait beaucoup pour un club qui vient pourtant de boucler sa meilleure saison depuis trente ans. Et comme la colonnes « recrues » n’est pas énorme (Mendy, le prometteur milieu de Monaco et le Belge Brüls, un pari), on ne sait pas trop où vogue le Gym. Pas de panique, c’était déjà le cas l’an dernier à la même époque. On connaît la suite…
Ce qui va se passer le 21 septembre 2013
Avant, pour aller au Ray, on prenait le tramway ou ses BM-double pieds et on allait s’installer au cœur du stade niçois, quelque part au Nord de la ville. Maintenant, pour aller voir jouer le Gym, il faudra laisser sa voiture entre le Palais Nikaïa et le bijou qu’est l’Allianz Riviera, nouvel écrin flambant neuf de 35.000 places situé tout près d’un Quick. Ça force le respect. C’est contre Valenciennes, le 21 septembre prochain, que les Niçois prendront possession de leur nouveau joujou pour leur grande première en Ligue 1. Bye bye le mythique stade du Ray, sa populaire Sud, son buffet presse façon apéro Tour de France et sa rotonde. Avec l’Allianz Riviera, Nice entre dans une nouvelle ère. De quoi séduire tout le monde. Même Bono et sa bande de potes irlandais qui sont déjà chauds pour y jouer 2-3 morceaux. En « voisins » .
Le coefficient de résistance au PSG
1er décembre 2012, Nice en colle deux dans le buffet de Nicolas Douchez et s’offre le scalp du PSG de Carlo Ancelotti. Ce soir-là, Van der Wiel se fait humilier par Dario Cvitanich et le Z conspué à chaque ballon. Entre Nice et Paris, il y a une ligne droite qui ne se fait pas et qui ne se fera sans doute pas. Jamais. Pas foutu de mettre en route une ligne à grande vitesse pour rallier la promenade des Anglais à la Gare de Lyon en moins de six heures. Dans les Alpes-Maritimes, personne ne traverse le Var. Alors monter « à la capitale, où le métro sent la transpiration et les gens font la gueule » , autant crever. À Nice, on avance que le football est avant tout populaire et qu’il joue plutôt avec le cœur et les couilles que le porte-monnaie. Autant dire que la lutte contre les millions du Qatar est devenue une affaire d’honneur. Forcément, la résistance est omniprésente et le coefficient explose : 88%. Un score de dictateur.
Le portrait robot
13% l’humour de Mado la Niçoise.
27% bronzage de vieille couleur Louis Vuitton30% MILF
10% ont de la famille en Corse10% Michelle Laroque
10% « Ikea arrive l’année prochaine »
L’homme en qui on ne croit plus : Xavier Pentecôte
Sur son MacBook, Xavier Pentecôte a mis le site Doctissimo en page d’accueil. Le genou, encore le genou, toujours le genou. Bien entendu, Xavier ne fait rien à moitié : dans tout son malheur, il s’est esquinté les ligaments mais aussi le ménisque avant de toucher le Graal avec un staphylocoque doré. Grand chelem. Et puis cet été, une nouveauté, une hernie discale. Tout ça à 26 ans. Respect. Même un vétéran du Vietnam n’a pas autant de cicatrices à montrer en soirée pour épater les dames. Depuis 2010, l’attaquant n’a joué que 20 matchs de championnat et n’a encore jamais marqué en Ligue 1 pour le Gym, club où il entame sa troisième saison. Sans vouloir lui porter la poisse, on se dit que la faucheuse a un compte à régler avec les muscles de l’ancien Toulousain. Courage, mec, les plus grands sont passés par là.
Le MIP
Pour beaucoup, Valentin Eysseric est un voyou. Un mec qui tacle comme un hooligan. La faute à une sortie de route sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, l’an passé. En perdant le contrôle de son bolide, l’ancien Monégasque ne s’est pas retrouvé dans un platane mais dans la jambe de Jérémy Clément. Crac. Onze matchs de suspension plus tard, revoilà le milieu de terrain de nouveau apte au service (comme Clément, au passage). Et force est de constater que le Nice de Claude Puel a une autre gueule avec son numéro 17 dans l’axe. Ce n’est pas pour rien que l’OM s’est renseigné sur le minot durant le mercato. Technique, fin, toujours le buste haut, belle frappe des deux pieds, accélération, vista, le mec a tout. On en oublie presque son âge : 21 ans. Avec son joyau, Nice peut se la raconter. Sans lui, c’est plus compliqué.
Ce qu’il va se passer cette saison
Débuter à Lyon, c’est tout sauf un cadeau. Mais Claude Puel a toujours un compte à régler avec son ancien club, alors on se dit qu’un miracle est possible. Coincé entre le médiatique OM et le richissime AS Monaco, Nice va avoir du mal à exister médiatiquement. Pas grave, Estrosi et sa bande ont trouvé la parade. Après le Tour de Franc en hors-d’œuvre, la France va découvrir le nouveau plus beau stade de France. Rien que pour ça, Canal Plus devra descendre au moins une fois traîner ses guêtres un dimanche soir. Et le terrain dans tout ça ? Sans trop d’argent mais avec cette envie de lancer des jeunes, Puel va encore bricoler à sa manière. Par contre, il va galérer. Et sévèrement. L’an dernier, personne n’attendait Nice. Cette année, la bonne surprise ne fait plus rire. Et avec la Coupe d’Europe au menu, l’effectif va vite tirer la langue. Ça sent le gros trou d’air avant la fin de l’année. Complètement affolé, la direction change tout au mercato d’hiver, rappelle Baky Koné, Olivier Echouafni et Christophe Pina en préparateur physique. En mode commando, Nice sauve sa tète à trois journées de la fin après une série de neuf matchs nuls consécutifs. Malin, Puel prend un pied immense à battre Lyon lors de l’ultime journée, pour le kiff, et ainsi priver les Gones de Ligue des champions.
La banderole de supporter
« M’en Bosetti sieu Nissart » d’Alexy Bosetti, joueur-ultra-CM de la BSN depuis 1993.
Le derby pourri en-ico
Obut-ico, contre la dream team Quintais-Suchaud-Lacroix.
La chanson de la saison
Brice de Nice – Le casse
Par Mathieu Faure