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Nice : Galtier, le nouveau roi du carnaval
C’était dans les tuyaux depuis un moment, mais le groupe INEOS, actionnaire de l’OGC Nice, a attendu le match des Bleus face à la Suisse pour officialiser la chose : Christophe Galtier, récent champion de France avec Lille, est le nouvel entraîneur niçois pour trois ans. Un choix surprenant ? Pas tant que ça.
Quand on termine champion de France devant le PSG de Neymar, Mbappé, Verratti et Marquinhos, on s’imagine rapidement en Ligue des champions sur un banc prestigieux. Ou tout du moins, à la tête d’un club plus réputé que le LOSC. Pourtant, Christophe Galtier ne disputera pas la prochaine C1. Celui qui vient d’être élu meilleur entraîneur de Ligue 1 ne jouera même pas de compétition européenne cette saison puisqu’il vient de s’engager pour trois saisons avec l’OGC Nice, neuvième du dernier exercice.
Un choix surprenant ? Pas tant que ça
Déjà, l’ancien coach de Saint-Étienne n’avait pas non plus des tonnes de propositions sous le coude, même si son blase a circulé, un temps, du côté du Napoli ou dans le Golfe. Mais c’est surtout qu’entre le Gym et « Galette » , les ponts sont établis depuis un moment. Ça « matche » comme on dit sur les sites de rencontres. Si le deal a tardé à se ficeler, c’est que du côté de Lille et notamment d’Olivier Létang, on ne voulait pas laisser partir son entraîneur, sous contrat jusqu’en 2022, pour rien. Finalement, après d’âpres négociations entre les deux clubs et moyennant une enveloppe d’un peu moins de 4 millions d’euros, Galtier a pu rejoindre Nice. Enfin.
Un cadre de travail idéal… pour durer
Sur le papier, Nice et son puissant actionnaire INEOS incarné par les frangins Ratcliffe, Jim et Bob, ont tous les atouts pour séduire Galtier qui débarque sur la Côte d’Azur avec son fidèle adjoint Thierry Oleksiak, ancien joueur de Nice au passage et qui pourra compter sur Fred Gioria, une autre figure locale. À Nice, Galtier va pouvoir s’appuyer sur des fondations solides et s’amuser à construire son petit palais. Après tout, à Lille et aussi à Saint-Étienne, Galtier avait pris le temps pour construire ses succès. « Je suis peut-être ce type d’entraîneur et pas un autre », a-t-il lâché lors de sa présentation officielle au siège du club niçois. Dans les faits, le nouvel Aiglon a de la matière : un centre d’entraînement moderne, un stade récent, une équipe dirigeante incarnée par Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier (un proche de Galtier) qui a fait ses preuves depuis près de dix ans, une assise populaire locale très marquée et fidèle, un groupe de jeunes joueurs à fort potentiel dont la tête de gondole, Kasper Dolberg, brille à l’Euro avec le Danemark, une capacité financière hors norme en France à l’exception du PSG (Jim Ratcliffe est la plus grosse fortune du Royaume-Uni), le savoir-faire INEOS qui sait comment gagner (Formule 1, voile, cyclisme) et aucune pression. Enfin, pas le genre de pression que le coach aurait pu rencontrer en signant à Lyon, par exemple. À Nice, Galtier va avoir le temps pour bosser et mener à bien son équipe. Il ne lui sera fixé aucun objectif démesuré, ce n’est pas le genre de la maison. « Je ne fais pas partie de ces entraîneurs qui demandent des garanties, embraye-t-il. À Lille, on est passé du maintien à la seconde place, où personne ne nous attendait. On va faire en sorte d’avoir un effectif compétitif. On va travailler, il y a de l’ambition. »
Dante, le José Fonte niçois
D’autant que sur le papier, Nice est déjà bien outillé : Gouiri, Claude-Maurice, Daniliuc, Lotomba, Todibo, Thuram, Atal. Et c’est compter sans le mercato qui arrive puisque signer Christophe Galtier va permettre de convaincre plus facilement des recrues de venir poser leurs guêtres sur la Côte d’Azur. Nice va devoir associer des joueurs d’expérience à ses pépites, à l’image de Dante, gravement blessé au genou, mais tellement précieux au quotidien. Dante, c’est un peu le José Fonte niçois. À Nice, Galtier va donc retrouver un cadre similaire à celui qu’il a connu à Lille, le trading de joueurs en moins. L’ancien adjoint d’Alain Perrin à Lyon est devenu, en moins de dix ans, l’un des entraîneurs français les plus bankablesde Ligue 1, ramenant les Verts sur la scène européenne et battant le PSG à la régulière sur 38 journées. Le tout sans crise majeure, dans le respect de ses adversaires et avec un style plutôt apprécié par les supporters. Pour Galtier, qui va découvrir un nouvel environnement, mais également un cadre de vie idyllique (300 jours de soleil par an), cette nouvelle aventure niçoise est finalement un éternel recommencement. La Galette est le genre de mec qui aime bâtir. Un type qui voit constamment le potentiel d’un bien immobilier avant de se lancer dans les travaux. Assurément un homme qui regarde avec assiduité les émissions de Stéphane Plaza.
Par Mathieu Faure, à Nice