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Dante de sagesse

Par Alexandre Plumey
5 minutes

Depuis son retour en France en 2016, Dante s’est naturellement imposé comme un taulier du club niçois. Alors que les Aiglons volent en pleine zone de turbulences à la suite de l’affaire Galtier, la sérénité du capitaine sera convoquée, ce soir face à Bâle (2-2 à l’aller), afin de guider ce jeune collectif vers une demie européenne.

Dante de sagesse

À Nice, la rue Dante mène à la Vieille-Ville. Sur le terrain, le Brésilien mène, dirige et recadre les Rouge et Noir. Si la rue existait bien avant que le défenseur arrive en provenance de Wolfsburg pour 2,5 millions d’euros à l’été 2016, les supporters des Aiglons sont tout aussi reconnaissants. Que le club tangue comme actuellement, brille comme rapidement après son arrivée (3e lors de la saison 2016-2017) ou connaisse des saisons quelconques, le successeur de Paul Baysse au capitanat assume son rôle de leader. « Il l’assume parce que c’est en lui, résume Alexy Bosetti, coéquipier d’une saison (2016-17). Derrière ce sourire, il y a un vrai caractère. »

Le seul capable de calmer Balotelli

Débarqué quelques semaines après l’entrée au capital d’investisseurs (entre autres Chien Lee), le vainqueur de la Ligue des champions 2013 avec le Bayern Munich devait faire passer un palier au club du président Rivère. Sur le terrain et en dehors. Très vite, et naturellement, le déjà trentenaire (32 ans à l’époque, 39 aujourd’hui) s’impose. « En match ou à l’entraînement, c’est un exemple. S’il sent que la séance est molle, il va te mettre un tampon sur les toros pour réveiller tout le monde », se souvient l’attaquant formé sur la Riviera avant d’ajouter, en rigolant, que « c’était pareil quand il était trop longtemps au milieu. Un vrai compétiteur, quoi. »

La nouvelle génération banalise l’expérience, mais avoir un Dante, c’est de l’or dans un vestiaire.

Arnaud Souquet

Pour certains proches du vestiaire, « Dante inspire de deux manières : par la parole et par l’attitude. Rien que de le regarder au quotidien, tu apprends. » À sa droite pendant deux saisons (de 2016 à 2018), Arnaud Souquet décrit un Dante « énormément dans l’échange ». « Il apportait beaucoup à Malang Sarr (2016-2020) par exemple, et c’est pareil avec Jean-Clair Todibo aujourd’hui. Moi aussi, même si j’avais ma vitesse, j’ai appris de son sens du placement, admet l’actuel latéral des Chicago Fire. La nouvelle génération banalise l’expérience, mais avoir un Dante, c’est de l’or dans un vestiaire. » Face à la jeunesse de l’effectif niçois (et de son coach, plus jeune que Dante) et une certaine inexpérience européenne (hormis Schmeichel et Ramsey), le vécu du gaucher et ses près de 700 matchs en professionnel ne seront pas de trop dans ce match couperet contre Bâle, ce jeudi soir. « Quand vous arrivez à calmer Balotelli, vous pouvez gérer tout le monde, sourit un coéquipier de cette époque. Ils étaient côte à côte dans le vestiaire, et Mario l’écoutait quand il lui faisait savoir qu’il n’avait pas le bon comportement. C’était le seul. »

«  Loin d’être venu en préretraite »

Plus de six ans après son installation, trouver un membre du Gym qui parle négativement du n°4 revient à chercher une aiguille dans son imposante chevelure bouclée. Même les salariés ou ex-salariés en disent du bien. « Déjà, il dit bonjour à tout le monde au stade ou centre d’entraînement. C’est rare, et on sent que c’est sincère », souffle un employé. Un détail ? Pas tellement, tant le respect dégagé facilite l’acceptation de chaque reproche par la suite. Car, derrière son sourire « de Brésilien » se cache un compétiteur exigeant, pas avare en coups de gueule. Dans l’intimité du vestiaire ou en public. Comme ces récurrents appels à l’autocritique et à la remise au travail destinés à ses compères quand le résultat ou la manière lui déplaisent. Et ces dernières saisons, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. « Quand il dit ça, il est le premier à se remettre en question, souligne Arnaud Souquet. À Nice, il est loin d’être venu en préretraite. » Cette ritournelle appelant tantôt à plus d’efforts, tantôt à plus de sérieux a plus d’une fois résonné dans les couloirs de l’Allianz Riviera après une contre-performance. Et quand le capitaine passe lui-même au travers comme c’est parfois arrivé, pour ne pas dire rarement, même jugement.

(Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport)
(Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport)

Au service communication, son implication et son éloquence sont plus que saluées. Quand la zone de turbulences devient trop forte, El Commandante, son surnom local, ne rechigne jamais à être envoyé devant la presse ou les supporters pour répandre la bonne parole ou conscrire des incendies. « Il a de suite pris un rôle central car, de par son expérience et sa maturité, il était un relais pour les joueurs, le coach, Julien Fournier à l’époque et le président, note Mickael Chandioux, ancien attaché de presse du club et désormais à la tête de La Meute Agency. Au-delà d’avoir cette capacité à parler à tout le monde, même tenir une discussion avec des chefs d’entreprise partenaires, il a envie d’assurer ce rôle. Pour lui, cela fait partie du job. » De quoi lui prédire un futur en costume blasonné du fanion ?

On voit les joueurs le chercher du regard quand un match tourne mal. Même quand ça tourne bien en fait. Il est un phare.

Fabrice Mauro, speaker de l’Allianz Riviera

En attendant, l’ex-Lillois (2003-2006), pas rassasié, pense surtout à prolonger son contrat. Des négociations sont d’ailleurs en cours. Aucun coéquipier de sa première saison azuréenne n’est encore là. Lui seul reste. Inamovible. Tel un palmier sur la promenade des Anglais. Et ce, malgré une rupture des ligaments croisés à l’automne 2020, dont il est revenu, surprenant certains détracteurs, sans paraître amoindri sur le pré. Juste quelques kilomètres/heure en moins à la course au fil des années que le sens du placement tente de compenser. Du bord du terrain, Fabrice Mauro, speaker à domicile, « voit les joueurs le chercher du regard quand un match tourne mal ». Avant de se reprendre. « Même quand ça tourne bien en fait. Il est un phare. » Un phare dans la nuit niçoise. Avec le secret espoir de jouer la douzième finale de sa carrière d’ici juin et inscrire son nom au palmarès du club. Bien mieux qu’une rue dans la ville.

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Par Alexandre Plumey

Tous propos recueillis par AP.

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