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Nice et Marseille, les trajectoires opposées
Ce soir, Nice reçoit l’OM pour le compte de la quatrième journée de Ligue 1. Et Nice est favori. Parce que Nice est plus fort que Marseille cette année. Un constat encore improbable il y a quelques années.
Dans la dernière ligne droite du mercato, l’OGC Nice a frappé un grand coup en enrôlant Mario Balotelli et Younès Belhanda, deux joueurs qui ont été ciblés par Marseille à un moment donné. Mais finalement, le rival régional a dû se contenter de Clinton Njie, Rod Fanni et William Vainqueur. Un recrutement moins clinquant, qui semble pourtant satisfaisant au vu des difficultés rencontrées ces derniers mois. « Il y a cinq ans, ça n’existait pas, des Balotelli ou Belhanda qui allaient à Nice plutôt qu’à Marseille. Mais l’OGCN a su se rendre attractif, c’est une équipe qui joue, avec de bons jeunes. C’est parfait pour se relancer. Ben Arfa peut en témoigner. Et au contraire, l’OM est de moins en moins attractif » , constate Frédéric Tatarian, ancien joueur des deux clubs dans les années 90. Et si le rapport de force s’inversait dans le Sud de la France ?
Nice attractif
L’année dernière, l’OGC Nice a terminé quatrième du championnat de France, tandis que Marseille a coulé lentement mais sûrement jusqu’à la treizième place. Deux classements aux antipodes de ceux auxquels on était habitué. Et cette année, pour la première fois depuis très longtemps, à l’entame de la saison, Nice paraît plus fort que l’OM. Les Aiglons semblent mieux armés et pourraient encore une fois terminer devant leur voisin. « À mon époque, quand je jouais à Nice, finir devant Marseille, c’était pratiquement impossible. Aujourd’hui, c’est un objectif totalement accessible puisqu’ils l’ont déjà fait l’année dernière, ça peut donc être un des objectifs secondaires pour les joueurs » , rappelle Tatarian. Au niveau de l’image du club, le changement de tendance se confirme également. Grâce à son bon centre de formation, son football attrayant et sa politique de recrutement audacieuse, Nice se transforme peu à peu en équipe qu’on aime. « Nice a gagné en popularité. L’engouement est là, il y a encore de plus en plus de monde au stade. Et même ceux qui ne sont pas forcément supporters du club apprécient cette équipe. Dans le Sud, il y a de plus en plus de maillots niçois, assure Frédo. Au contraire, à Marseille, c’est le désamour, le dégoût pour certains. Et je dis ça alors que je supporte l’OM. Le Vélodrome est vide. »
Marseille inquiétant
Mais il ne s’agit que d’une tendance, pour l’instant seulement, rien de définitif sur le long terme. Même si Nice semble surfer sur sa bonne dynamique de la saison passée et que l’OM a l’air d’avoir du mal à se sortir de son marasme, il n’est pas dit que tout ne reviendra pas « à la normale » dès cette saison. « Les deux effectifs sont encore en reconstruction, après tout » , tempère Tatarian. Cette saison pourrait donc se révéler décisive, charnière, pour confirmer ou non l’inversement du rapport de force. D’un côté, les Aiglons, avec leurs nouvelles recrues, vont devoir confirmer la belle performance de la saison dernière pour passer un cap et s’installer durablement dans les cinq ou six meilleures équipes du championnat de France. À l’inverse, Marseille va devoir patienter au moins jusqu’au mois de janvier pour savoir si son nouveau proprio, Frank McCourt, est capable de redresser le club. « On ne pourra pas vivre pire que l’année passée. Mais je pense et j’espère que l’OM va redevenir un club qui compte en Ligue 1 dans les années qui viennent, un club qui joue le haut de tableau » , conclut Frédéric Tatarian. Et pourquoi pas retrouver les deux clubs au top en même temps ?
Par Kevin Charnay