- C1
- 8es
- Chelsea-Atlético (2-0)
N’Golo Kanté, symbole du Chelsea qui roule
Au cœur de cette belle équipe de Chelsea, un petit bonhomme s'est évertué à donner toute l'élasticité, le volume et le dynamisme que lui demande Thomas Tuchel. Celui-ci n'est plus à présenter, mais N'Golo Kanté a éclaboussé de son empreinte ce huitième de finale retour face à l'Atlético (2-0). Un retour en forme au meilleur des moments pour le Français.
Il n’y a pas d’heure pour terminer une distribution de cadeaux. Surtout pas quand on s’appelle N’Golo Kanté. On a beau jouer la 94e minute, ne compter plus que dix joueurs dans les rangs de l’Atlético et avoir déjà la qualification en poche, quand le milieu de Chelsea a une mission, il la tient jusqu’au bout. Pas question donc de ne pas aller gratter ce treizième ballon de la soirée dans sa propre surface, le toucher pour la 97e fois, claquer le dernier de ses 56 sprints et parcourir le dernier hectomètre de ses 11,9km. Pour quoi faire ? Accompagner Timo Werner et Emerson dans un ultime contre. Si l’Allemand servira le Brésilien sur un plateau pour sceller le sort de ce huitième de finale, le Français a fait l’effort pour brouiller les cartes. Et il y a fort à parier que sans un dernier coup de sifflet de M. Orsato ou sans un trait à la craie au bout du terrain, il aurait continué de courir.
Poumon des Blues…
À Stamford Bridge, l’ancien Caennais a été le nombril des Blues, leur centre de gravité. Le plan de Thomas Tuchel était clair : savoir accompagner les offensives des Colchoneros avec un bloc dense, mais surtout appliquer dès que possible un pressing ardent et piquer en contre. Dans ce collectif, tout le monde avait sa partition à jouer : Antonio Rüdiger a sorti les muscles face à Luis Suárez, Mateo Kovačić a posé son gros cerveau au milieu, le magicien Hakim Ziyech a allumé des mèches et Timo Werner a dynamité l’ensemble. Le rôle de N’Golo ? Il s’est tout simplement chargé de lier l’ensemble. Une performance remarquable alors que l’effectif londonien était privé d’éléments aussi importants que Mason Mount, Jorginho ou Thiago Silva…
Puisqu’il s’agissait ce mardi de gros paquets, Thomas Tuchel savait déjà très bien ce qu’il s’apprêtait à déballer en arrivant fin janvier sur le banc de Chelsea. « Je pense que N’Golo figure dans les plans de tous les managers du monde. J’étais désespéré de ne pas l’avoir dans mon équipe, expliquait l’Allemand, lui qui a dû se contenter au PSG de fac-similés. Je suis chanceux de l’avoir dans mon équipe.[…]De le voir à la télé et maintenant en live, de voir comment il travaille, son humilité et la qualité qu’il apporte à l’équipe, c’est un cadeau d’être son entraîneur. » L’idylle entre les deux hommes avait, sur le papier, tout pour exister. Pourtant, après des relations déjà variables avec Frank Lampard, N’Golo Kanté a dû se remettre d’un claquage, puis commencer quatre matchs sur le banc pour s’imposer comme une évidence aux yeux de son coach.
… Patron des Bleus
Ce jeudi, le Parisien verra son nom sortir de la bouche de Didier Deschamps, pour le prochain rassemblement des Bleus, avec pour objectif d’oblitérer une 45e cape internationale. En sélection, « NG » reste sur une dernière prestation énorme au Portugal, ponctuée d’un but. Ce mercredi soir, il n’y aurait peut-être que son incapacité à tenter sa chance qui pourrait lui être reprochée. Mais une chose est sûre : à quelques mois de l’Euro et une éventuelle belle épopée en Ligue des champions, le bleu lui va si bien…
Par Mathieu Rollinger