- C1
- Quarts
- PSG-Bayern (0-1)
Neymar (PSG) contre le Bayern Munich, ou l’art de ne pas conclure
Le Paris Saint-Germain a beau s'être incliné face au Bayern en quarts de finale retour de Ligue des champions au Parc des Princes (0-1), il n'en est pas moins qualifié pour le tour suivant. Et si le club de la capitale a dû trembler jusqu'à la dernière minute, c'est en grande partie en raison de la maladresse de Neymar face au but. Pourtant, le Brésilien a été l'un des meilleurs Parisiens sur la pelouse et a livré une prestation XXL.
Il existe deux types de personnes : celles qui voient le verre à moitié vide, et celles qui le voient à moitié plein. Ou, en l’occurrence, aux trois quarts plein. C’est justement en fonction de ce qu’elles voient que ces personnes vont juger de manière différente le match de Neymar face au Bayern Munich. Les seconds, les romantiques, comprennent pourquoi le Brésilien a été élu homme du match à l’issue de la rencontre. Tandis que les premiers, les pragmatiques, trouvent ce choix insensé tant la maladresse du Brésilien face aux cages aurait pu coûter la qualification à un Paris Saint-Germain qui aurait pu se mettre à l’abri si son numéro 10 s’était montré plus précis. Deux visions qui s’entendent, et qui s’étaient déjà opposé au moment du Final 8 de l’été dernier : l’ancien de Santos y avait régalé dans le jeu, mais n’avait pas su concrétiser ses occasions.
Le Ney qui pique
Il est vrai que Neymar s’est montré maladroit face au Bayern, mais il est aussi évident qu’il a fait preuve de malchance. Car quand ce n’est pas Manuel Neuer qui a réactivé le mode Coupe du monde 2014 pour lui barrer la route, ce sont les montants qui lui ont interdit de traverser la ligne de but par deux fois. C’est, d’ailleurs, dans la foulée de l’action qui termine sur le poteau que le Bayern a ouvert le score. Pour autant, résumer le match de Neymar à ses actions manquées serait malhonnête. Car dans les autres aspects du jeu, le Sud-Américain a tout simplement été monstrueux. Tout comme lors de la manche aller, Neymar a fait vivre un cauchemar aux Bavarois à chaque touche de balle. Et vu que 85 ballons sont passés par les pieds de l’ex-Barcelonais, le cauchemar a été très long.
Il y a d’abord eu ces dribbles incessants qui ont extasié les amateurs de FIFA Street autant qu’ils ont rendu fous les adversaires, comme le prouve les sept fautes subies par l’artiste. Mais aussi ces combinaisons avec Ángel Di María – lui aussi en feu -, ces passes en profondeur pour Kylian Mbappé ou encore ces nombreux retours défensifs. Certes, Neymar n’est pas Idrissa Gueye. Mais il a tout de même récupéré le cuir à six reprises, preuve de son implication défensive et de son envie de souffrir avec ses copains. Bref, un match XXL comme il sait si bien le faire quand sa motivation est présente.
Joue-la comme Jean-Claude Dusse
Les problèmes devant le but de Neymar à partir des quarts de finale de Ligue des champions ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a déjà eu le Final 8 de la saison dernière, mais pas que. Il faut d’ailleurs remonter au 6 juin 2015, et à la finale de C1 remportée par le Barça du Ney face à la Juventus, pour trouver trace d’une réalisation après les huitièmes de finale. Cette saison-là, le Brésilien avait donc planté en finale. Mais aussi à l’aller comme au retour, avec un doublé à chaque fois, lors du quart de finale face au PSG et lors de la demi-finale contre le Bayern. Pourtant, il avait commencé l’exercice timidement avec trois petits pions lors des tours précédents. Tout le contraire des saisons suivantes où il a souvent régalé en poules – six buts lors de l’exercice 2017-2018, cinq l’année suivante ou encore six cette saison -, avant de faire preuve de maladresse par la suite.
Pour sa défense, Neymar a souvent été blessé. N’empêche qu’il reste, tout de même, sur neuf matchs consécutifs à partir des quarts de finale de C1 sans marquer. Ce qui est beaucoup pour un joueur de sa trempe. Si le Bayern n’a cette fois-ci pas profité de la maladresse face aux buts du Ney pour se qualifier, ce ne sera pas forcément le cas des prochaines équipes qui vont se dresser face au Paris Saint-Germain. Surtout que plus la compétition avance, plus la pression est grande et plus les Parisiens ont besoin d’un Neymar buteur pour espérer rêver plus grand. Car contrairement à bon nombre de ses partenaires, lui sait ce que c’est de soulever la coupe aux grandes oreilles. Et à voir ces dernières prestations en C1, il a très envie de la porter de nouveau dans ses bras. Sauf que pour terminer avec elle, il faut réussir à conclure : parfois, être beau et séduisant ne suffit pas.
Par Steven Oliveira, au Parc des Princes