- International
- Finale JO 2016
- Brésil-Allemagne (1-1, 5-4 tab)
Neymar offre l’or au Brésil
L'épilogue tant rêvé entre l'Allemagne et le Brésil a accouché d'une belle finale, disputée, difficile et âpre. Neymar a allumé le premier pétard, Meyer lui a répondu et les batteries se sont déchargées des deux côtés. Incapables de se départager, il leur a fallu aller chercher l'or aux tirs au but. Et à ce jeu-là, le Brésil a été costaud. Enfin.
Brésil 1-1 Allemagne (5-4 tab)
Buts : Neymar (27e) pour le Brésil // Meyer (59e) pour l’Allemagne
Quand Neymar claque son coup franc parfait à la demi-heure de jeu, avec petit rebond à l’intérieur de la transversale pour magnifier le plongeon vain de Timo Horn, tout le Maracanã exulte. Le Brésil mène au score, dans son stade, dans sa finale des JO. Le démon d’une défaite terrible deux ans plus tôt contre l’Allemagne peut être enfin exorcisé ce soir, tout en offrant enfin le titre qu’il manque encore à la Seleção : l’or olympique. Avec son héros, son attaquant du FC Barcelone qui affole tout le monde balle au pied, il est de nouveau permis à ce Brésil de gagner. Le public dans le stade crie d’autant plus fort. Ce n’est pas que la soirée pour vaincre un rival, c’est le moment de reprendre goût aux titres et renouer avec le statut de pays du football. Du football olympique, tout du moins. Mais ça ne suffit pas. Pour Neymar, il a fallu aller au bout de la nuit. Mettre le cinquième tir au but, celui de la victoire. Pour son pays, pour son Brésil, et pour l’or.
Neymaracanã
Au coup d’envoi, les Brésiliens semblent bien décider à ne pas se faire marcher dessus par l’Allemagne. Chaque duel est accroché comme il faut. Les joueurs de la Seleção répondent du tac au tac aux interventions des frères Bender. Plus encore, les Brésiliens font appel à plusieurs reprises au public du Maracanã. Après une faute de Klostermann, ou une récupération de balle par Renato Augusto, ils demandent au public d’accentuer la pression. Il faut de la hargne pour obtenir l’or. Cela paye. L’Allemagne cause quelques frayeurs grâce à ses jeunes talents offensifs, notamment une splendide frappe de Julian Brandt tout en contrôle, aux vingt mètres, qui termine sur la barre de Weverton. Seulement, le Brésil a un joueur pour faire pencher la bascule dans l’autre sens : Neymar. Et parfois, il s’appuie un peu trop sur lui. Mais dès que la balle est arrêtée, son capitaine fait la différence, loin du marquage serré. Plus que ses corners, c’est donc un coup franc qui enflamme le Maracanã. Le Brésil mène contre l’Allemagne. La route de l’or est toute tracée. La fusion durera cinq minutes. Cinq petites minutes qui donnent les crocs aux Allemands.
Au bout de la fatigue
Les joueurs de la Mannschaft n’apprécient pas la situation. Gnabry allume une mèche, les occasions pleuvent. Weverton est attentif pour sauver les siens. Avec la bienveillance de ses montants, encore, à plusieurs reprises, notamment pour repousser une bonne tête d’un frère Bender. À la pause, l’équipe allemande doit rentrer avec un but de retard et réfléchir à une solution pour gêner plus le Brésil. La sélection de Hrubesch manque d’idées, et Neymar continue son festival en claquant des accélérations à la Usain Bolt. Pas de quoi véritablement inquiéter l’Allemagne. Il ne lui faut qu’un petit moment d’inattention au cœur de la défense adverse pour trouver la faille et l’égalisation. Toljan, après un superbe dédoublement, centre vers Meyer qui claque la reprise parfaite. Alors ? Alors c’est au tour du Brésil de réagir et reprendre le contrôle du match. Pourtant, les équipes jouent comme des intermittentes du spectacle, chacune leur tour. La fatigue se fait sentir. Les gestes défensifs sont mal assurés. Les frappes de Gabriel Jesus ou Neymar rarement cadrées. Meyer et Brandt ne parviennent plus à assurer les contres jusqu’au bout. Le tournoi olympique a fait mal. Les prolongations sont difficiles à jouer. Des deux côtés, la lucidité n’y est plus. Les Brésiliens dribblent trop, les Allemands tentent des choses trop difficiles. Il n’est plus question de trouver la solution pour gagner là, dans l’instant, mais plus de laisser Chronos faire son œuvre. L’Olympe est à ce prix. Et rien ne vient changer la donne, sauf, peut-être, un Horn impérial dans les pieds d’un Felipe Anderson subtilement lancé par Neymar (106e minute). Ce sera la séance de tirs au but pour décider de la couleur de la médaille. Là, les jambes ne tremblent plus. Ginter ouvre une séance sans faille… Petit filet et contre-pied. Chaque tireur accomplit sa tâche. Sauf un. Nils Petersen, le cinquième et dernier Allemand, ne transforme pas. La voie est libre, Neymar s’avance, le Maracanã se tait. La suite s’écrit encore dans les cris et les larmes. De joie cette fois-ci. L’or olympique ne pouvait pas échapper indéfiniment aux Brésiliens. Rio peut retrouver son surnom de « cidade maravilhosa » . Enfin.
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