- Ligue 1
- J8
- Nice-PSG (0-3)
Neymar, nouveau départ
Auteur d'un doublé assorti d'une prestation XXL à Nice (0-3), le Brésilien s'épanouit dans un nouveau rôle de meneur de jeu assumé.
Huit matchs de Ligue 1, sept buts et trois passes décisives. Que l’on adule ou que l’on préfère ignorer le joueur, que l’on aime ou que l’on déteste le personnage, force est de constater que Neymar Jr est pour le moment sur des bases stratosphériques que peu de joueurs seraient capables d’atteindre. Amusant, tant le Brésilien a été critiqué, moqué même, après une Coupe du monde loin d’être ridicule sur le plan personnel (deux buts et deux passes décisives) où seules ses roulades ont visiblement retenu l’attention des observateurs. Même son statut de superstar a été remis en cause, où certains voyaient déjà le super-talent Mbappé prendre le leadership au sein de la formation parisienne, au point de même surprendre l’intéressé lui-même. Alors, Neymar s’est tu et prouve aujourd’hui, journée après journée, que le patron, c’est bien lui. À Nice, ce samedi après-midi, c’est lui qui a débloqué la situation d’une merveille de frappe déposée dans l’angle mort de Benítez, avant de s’offrir un doublé en fin de rencontre sur un service altruiste de Kylian Mbappé, justement. Encore une fois, et ce, pour la troisième fois consécutive, un enfant sera descendu sur la pelouse pour tenter d’arracher la tunique de la star brésilienne au nez et à la barbe de la sécurité. Tout simplement car Neymar fait toujours rêver, peut-être même encore plus depuis que Thomas Tuchel l’a placé dans un rôle de véritable meneur de jeu.
Un sans-faute dans l’Hexagone
Outre les statistiques qui font de Neymar le meilleur buteur de notre championnat à l’heure actuelle, c’est bel et bien dans le jeu que l’ancien de Santos brille. En permanence en contact avec le cuir, toujours recherché et beaucoup plus trouvé par les siens que dans une position d’ailier (où on le voyait déjà souvent revenir au cœur du jeu), le numéro 10 parisien fluidifie considérablement les actions parisiennes. Neymar participe à la volonté de son entraîneur « de jouer avec beaucoup plus d’intensité » et surtout d’en finir avec cette possession souvent stérile qui ralentit les attaques parisiennes grâce à des transmissions en permanence faites pour casser au moins une ligne adverse. Les premiers résultats se font déjà entrevoir : depuis le début de la saison, Paris marque en moyenne trois buts par match et donne le sentiment, semaine après semaine, de contrôler de mieux en mieux ses rencontres. Et ce, même si Mbappé a pris trois matchs de suspension, même si Cavani a mis un peu de temps à se remettre en route, Paris a maintenu le cap car Neymar n’a pour le moment jamais déçu en championnat. Tuchel ne disait pas autre chose après la rencontre : « Cette rencontre à Nice fait partie de nos matchs références. » Nul doute que Neymar est loin d’y être étranger.
Tuchel-Neymar : bromance en vue
Cette réussite de début de saison s’explique aussi en partie par la bonne relation visible entre le coach et son joueur. Dès le départ, l’idylle entre les deux hommes n’a jamais été cachée au reste du monde. En mai dernier, à la suite de leur première rencontre alors que le championnat venait de toucher à sa fin, Tuchel était sous le charme : « On a parlé de foot. Il était venu avec une ardoise et un feutre, alors forcément, j’ai dessiné et on a parlé tactique un bon moment. J’ai vu un sourire sur son visage, et c’est ça que je veux. J’ai beaucoup aimé notre discussion. » Le maître à jouer allemand a très vite compris qu’en se mettant Neymar dans la poche, il pourrait gagner du temps dans la mise en place de son nouveau système et de ses principes de jeu. « Artiste » , « joueur-clé » , Tuchel ne cesse de répéter à qui veut l’entendre que Neymar est un joueur à part. Il ne reste maintenant plus au génie brésilien qu’à rendre la pareille à son coach là où le PSG galère encore à s’affirmer : la Ligue des champions. Cela tombe bien, l’Étoile rouge de Belgrade est au Parc des Princes mercredi.
Par Andrea Chazy