- Coupe du monde 2014
- Groupe A
- Brésil/Croatie (3-1)
Neymar met le Brésil sur orbite
Pour son match d'ouverture, le Brésil a longtemps tremblé, avant de prendre le dessus sur d'ambitieux Croates (3- 1). Auteur d'un doublé, Neymar a porté à bout de bras une décevante Seleção.
Le Brésil ne pouvait pas se rater. Au mécontentement populaire, il ne pouvait ajouter l’humiliation sportive. La Seleção a pourtant souffert et même craint un moment le scénario catastrophe quand les Croates se moquaient bien de faciliter la vie à Dilma Roussef et Sepp Blatter. Les hommes de Niko Kovač ont tôt pris les devants dès la 11e minute sur un but contre son camp de Marcelo, refroidissant ainsi l’Arena Corinthians. Mais face à l’adversité, le Brésil peut compter sur son jeune sauveur de la Patrie, Neymar Jr, auteur de deux buts. Il a aussi pu compter sur la complicité de l’arbitre, trompé par Fred à la 73e minute. Dos aux cages, l’ex de l’OL a feint d’avoir été retenu par Lovren pour arracher un pénalty que Neymar transformait. Si le Brésil n’était pas tout à fait prêt, Neymar, lui, l’était.
La Croatie rivalise
Dès le coup d’envoi, le Barcelonais a assumé son rôle de leader, malgré ses 22 ans, en allant chercher le ballon, en réalisant de phénoménales pénétrations et en frappant au but. À l’inverse de Sepp Blatter et de Dilma Roussef, l’ex de Santos ne s’est pas caché. À la 30e minute, il égalisait d’une frappe rasante à l’entrée de la surface qui venait mourir dans le petit filet croate. L’anxiomètre brésilien avait alors atteint la zone rouge, quand les Croates, sur l’action précédente s’étaient trouvés tout prêts de doubler la mise, mais Jelavić n’était pas parvenu à rabattre un centre d’Ivan Perišić. Avec un milieu à l’aise à la relance – la classe de la doublette Modrić-Rakitić – et des ailiers intenables (Olić et Perišić), la Croatie a provoqué de sérieux maux de tête à Felipe Scolari, qui n’est toutefois pas du genre à perdre le contrôle face à la tempête.
Pour cette ouverture sous haute pression, le capitaine de bord brésilien avait misé sur du solide. Pas du genre à réserver des surprises, il a aligné face à la Croatie le même onze qu’il avait opposé à l’Espagne lors de la finale de la Coupe des confédérations. Sous le mandat de Scolari, le Brésil s’est trouvé des certitudes. Reste que ses adversaires connaissent désormais parfaitement son onze et ses failles. Notamment son repli défensif, phase où Luiz Gustavo, la sentinelle de la Seleção, peine à colmater les brèches provoquées par les montées de ses latéraux, voire de ses centraux. L’ouverture du score croate n’est pas advenue par hasard suite à une pression aventureuse de Dani Alves sur le gardien croate. Celui-ci a relancé proprement et les Croates se sont engouffrés sur un côté droit laissé à l’abandon par le Barcelonais.
Oscar du second rôle
Malgré un onze parfaitement rodé, la Seleção semblait toutefois perdue comme un touriste dans les rues de la gigantesque São Paulo en début de seconde période, mais la bonne fortune semble accompagner Scolari, à moins qu’elle ne sourie simplement aux audacieux. Big Phil n’a ainsi pas hésité à faire ses premiers changements de bonne heure quand d’autres auraient attendu que la situation s’enlise. Paulinho laissait sa place à Hernanes dès la 63e minute, et Hulk, incroyablement mauvais ce jeudi, était remplacé par Bernard (70e). L’avantage pris, le sélectionneur auriverde a alors envoyé un Neymar acclamé par la foule se reposer, et bétonné en envoyant Ramires sur le champ de bataille (88e). La Croatie venait alors de se faire refuser un but pour une légère poussette d’Olić sur Júlio César.
Finalement, l’Arena Corinthians, qui a un temps cru le pire, sera définitivement soulagée à la 91e par un but d’Oscar, l’autre élément offensif brésilien à ne pas avoir déçu. Malgré la victoire, les supporters brésiliens n’ont toutefois pas laissé leur mécontentement au vestiaire. S’ils chantaient leur orgueil et passion d’être brésilien, ils entonnaient un chant insultant adressé à Dilma Roussef après chaque but de la Seleção. Avant, ils avaient aussi acclamé Neymar, le sauveur de la Patrie.
Par Thomas Goubin à São Paulo