ACTU MERCATO
Neymar, le jackpot du Barça
Jugé à tort comme une victime dans le dossier Neymar, le FC Barcelone peut en réalité se frotter les mains suite à la vente historique du crack brésilien. Avec 222 millions d’euros rentrés dans les caisses, le Barça possède encore un mois pour faire ses courses estivales. C’est l’heure de se faire plaisir.
En une signature depuis Doha, Roy Orbison fait son come-back en chanson. La griffe de Neymar, qui s’acquitte ainsi de ses dernières années de contrat à Barcelone, vient de changer le visage de l’été catalan. Costard bien cintré, le Brésilien s’est mis dans la peau de Richard Gere pour encaisser le chèque de la banque PSG, puis léguer dans la foulée sa carte bleue au Barça, transformé pour l’occasion en jolie Julia Roberts. Le code de la carte se compose de trois chiffres : 222. Sans se brider après la connaissance de la combinaison gagnante, la Pretty Woman barcelonaise va pouvoir dépenser sans compter dans tous les magasins d’Europe, qui comprendront tôt ou tard son désir profond d’acheter l’invendable. Gêné par des barrières financières révélées par le président Bartomeu, le Barça fait à nouveau partie de ce monde où les folies et envies redeviennent possibles. Le tout avec un avantage de poids : sans Neymar, le Barça dispose toujours d’une équipe de classe mondiale. De quoi penser que ce départ n’affaiblit pas ce Barça. Loin de là.
La MS haine
222 millions d’euros, c’est l’augmentation du chiffre d’affaire chez Orange pour le premier semestre 2017. 222 millions d’euros, c’est une somme supérieure au PIB nominal des Îles Marshall. 222 millions d’euros, c’est depuis aujourd’hui un nouveau pallier de franchi dans le business des transferts de joueurs de football. Ballon d’or 1960 sous la liquette du FC Barcelone, Luis Suárez Miramontes tique au moment d’évoquer la somme du deal. « Quand j‘entends une somme comme celle-ci, je ne peux pas rester silencieux, explique El Arquitecto. Là, c’est deux voire trois fois plus cher qu’un joueur de classe mondiale, c’est insensé. » Insensé ? Peut-être. Toujours est-il que Paris s’est décidé à poser le pactole sur la table sans discussion possible, et que le Barça s’apprête à en faire bon usage.
Neymar, l’amour dure trois ans Dans un premier temps, une partie de cette masse d’argent devrait être utilisée dans le secteur offensif. Un domaine où Neymar ne constituait en termes de buts que la troisième force de la MSN. Meilleur artilleur du club la saison dernière, Lionel Messi a succédé à Luis Suárez au classement du Pichichi, auréolé en 2015-2016, tandis que Neymar se contentait des seconds rôles, à servir ses coéquipiers comme un fidèle sergent. Frustré, Ney laisse la place aux envieux, signe un juteux contrat et met fin à la toute-puissance du trio. Si Gerard Deulofeu respire un bon coup suite à cette nouvelle, la concurrence va vite arriver. Antoine Griezmann, Philippe Coutinho et Ousmane Dembélé sont les trois noms les plus régulièrement cités pour renforcer le bastion blaugrana. Dans l’hypothèse où l’un de ces dossiers aboutirait, le Barça n’y perdrait pas au change, du moins sportivement.
Més que une seule recrue
Une fois la cartouche offensive engagée, le Més que va devoir s’activer sur l’arrivée d’un milieu de terrain à la fois relayeur et cérébral. L’option Marco Verratti s’éloigne, puisque ll Gufetto devrait être conquis par le recrutement parisien. Mais là encore, les options ne manquent pas. Ander Herrera, Angél Di María ou Fabinho sont trois cibles potentielles de cette fin de mercato pour permettre au Barça de garder Andrés Iniesta au frais pour les grandes occasions, et ainsi préparer sa succession. Un glorieux héritage que le vice-champion d’Espagne peut envisager les poches pleines. « Si j’étais encore un joueur de football, je penserais à mon bonheur et ma stabilité avant l’argent touché par un nouveau contrat, s’imagine Suárez. Si je me sens bien dans l’équipe où je suis, que le lieu me convient et que je gagne très bien ma vie, je n’ai pas à changer. Le changement doit intervenir seulement en cas d’amélioration sportive, et non économique. » Avec la douceur de son climat et l’ambition permanente de son club phare, la belle et riche Barcelone recrute plus que jamais. Avis aux amateurs.
Par Antoine Donnarieix
Propos de Luis Suárez Miramontes recueillis par AD