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Neymar, l’amour en solitaire

Par Mathieu Faure
Neymar, l’amour en solitaire

Joueur le plus cher de l'histoire et fer de lance du projet parisien en 2017, Neymar est devenu, avec le temps, tout ce que le Paris-SG ne voulait plus. Au point que le club de la capitale, par l’intermédiaire de son président Nasser al-Khelaïfi, a pointé du doigt le Brésilien, sans le nommer, dans tout ce qu’il fallait changer dans la capitale. À 30 ans, Neymar et ses années de contrat qui court jusqu'en 2027, eux, entendent démontrer que rien n’est fini. Mission impossible ?

Neymar, c’est un peu Derrick Rose. Chaque semaine sur Twitter, une compilation de ses débuts au PSG, à l’instar du meneur de jeu avec les Chicago Bulls, ressort sur la toile. On y voit un joueur au top physiquement, véloce, technique, insolent, décisif, fantasque, bandant. Surtout, on y voit un homme heureux. Heureux d’être là. Heureux de jouer au football. Heureux d’humilier des pères de famille. Et puis il y a la réalité. La triste réalité. C’est-à-dire le moment présent. Neymar a pris de l’âge, il semble avoir 10 ans de plus que son âge réel – il vient de fêter ses 30 ans – , il a pris du poids, et son coup de rein n’est plus vraiment là. Le Brésilien vient de sortir de sa plus mauvaise saison en carrière. Aucun but en Ligue des champions, moins de 30 rencontres toutes compétitions confondues et peu de matchs marquants dans une saison où il aura été encore une fois blessé avant de se faire siffler, conspuer, insulter par le public du Parc des Princes en fin de saison. Tout comme Lionel Messi, Neymar représente tout ce qu’une partie du public parisien ne veut plus voir : des joueurs payés une fortune, hors de forme, peu motivés à l’idée d’aller frayer en Ligue 1, très amoureux de la vie en dehors du terrain et peu fiables.

La porte est ouverte

Neymar vient de boucler sa cinquième saison dans la capitale, il n’y a jamais joué plus de 22 matchs de Ligue 1 sur une saison. Avec l’arrivée de Lionel Messi et l’éclosion de Kylian Mbappé, le Brésilien est même devenu un faire-valoir. Un joueur dont on oublie les absences. Neymar est devenu un joueur quelconque au PSG. Au point que son président, dans plusieurs interviews données à la presse en juin, a clairement ouvert la porte à un départ : « Il faut se discipliner, sur le terrain et en dehors. Celui qui veut rester dans son confort, qui ne veut pas se battre, il restera de côté. Et il faut créer une vraie équipe, retrouver un véritable esprit collectif. Ce sera la mission du nouvel entraîneur. On veut des joueurs fiers de représenter le PSG et prêts à se battre chaque jour. » Et quand le patron du PSG est interrogé par la Gazzetta dello Sport sur le cas Neymar, les mots sont durs : « Nous ne pouvons pas parler de ces questions dans les médias, certains viendront et d’autres partiront, mais ce sont des négociations privées. » De quoi clairement ouvrir la porte à un départ. La stratégie présidentielle est aussi cruelle que facile : Neymar représente tous les maux actuels du PSG. On fustige le comportement de la star. Mais qui a placé Neymar au-dessus du club ? Le PSG lui-même. Sauf que Neymar émarge à 30 millions par an et dispose encore de… cinq années de contrat dans la capitale. Une prolongation signée en 2021 avec l’aval d’un président qui, un an plus tard, tance son joueur. Que s’est-il passé en un an pour que le président parisien retourne aussi facilement sa veste ? Rien justement. Il ne s’est rien passé, puisque Neymar n’a rien fait. Et c’est bien là le souci. Que faire avec un joueur si onéreux et dont le rendement sportif est si quelconque ? À 30 ans, Neymar peut-il changer sa manière de jouer au football ? Visiblement, il ne redeviendra jamais ce joueur fantastique et véloce de 2017. Pas grave, il a le droit de se réinventer. Contre le Bayern Munich, en 2021, il avait livré deux prestations XXL dans deux registres différents. Celui d’un passeur hors pair en Allemagne, celui d’un casseur de reins au retour. À quelques mois de sa probable dernière Coupe du monde avec le Brésil, l’ancien Barcelonais a toujours cette magie en lui. Une magie en laquelle son sélectionneur, Tite, croit toujours.

Tite protège son poulain

« Il n’est pas un problème, il est une solution, a confié le sélectionneur brésilien dans le podcast Sexta Estrela. Parfois, ils disent que là(dans l’axe), il fera plus d’erreurs. Sa position lui fait faire plus d’erreurs, car lorsqu’il le fait de manière créative, il sera décisif. Si un entraîneur aligne Neymar sur un côté, je le traiterai d’âne. Ça restreint considérablement la capacité créative d’un joueur avec ces qualités. La créativité n’est pas constance, elle est éventualité, elle est circonstancielle. Il fera plus d’erreurs, oui, car sa capacité créative et l’endroit où il se trouve l’exigent. » Neymar a changé. Il ne peut plus être cet ailier déroutant, mais il a toujours cette magie dans les pieds pour délivrer la bonne passe, la bonne ouverture, la bonne offrande quand il se retrouve face au jeu. Surtout avec un finisseur comme Kylian Mbappé. Vexé, Neymar sera-t-il toujours parisien en 2023 ? Sans doute. Qui, aujourd’hui, a la capacité financière et l’envie d’offrir à ce Neymar un contrat longue durée ? Alors il faut espérer que les propos présidentiels aient réussi à titiller l’ego de ce champion. Paris n’a jamais vraiment su s’y prendre avec Neymar. Trop aimé, trop protégé puis trop détesté, la mesure n’a jamais été la norme. L’histoire aurait dû s’écrire autrement. Sans blessures. Sans incompréhensions. Sans banderoles. Sans insultes. Mais l’histoire n’est pas encore finie. On se souvient qu’en 2019, le public parisien avait déjà copieusement sifflé son joueur qui avait émis l’envie de partir de la capitale. Neymar n’avait rien dit et s’était fendu d’une réponse sur le terrain. Contre Strasbourg, il avait donné la victoire d’un retourné acrobatique devant un public qui, pourtant, le défiait. L’amour était reparti au point que Neymar était apparu, quelques mois plus tard après une campagne de C1 homérique, de Dortmund à Lisbonne, comme LE grand monsieur du Final 8. Trois ans plus tard, nous y revoilà. Le public parisien boude de nouveau son Brésilien. Neymar est vexé. Et quand un grand champion est vexé, souvent, ça se termine de la même manière, car Neymar, qu’on le veuille ou non, a de l’or dans les pieds. Et comme le disait Chuck Norris : « Je mets les pieds où je veux et c’est souvent dans la gueule. »

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