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Neymar, la tournée du patron
Incertain pendant plusieurs jours à cause de douleurs aux adducteurs, Neymar tiendra finalement sa place mardi soir sur la pelouse de l’Étoile rouge de Belgrade. Une bonne nouvelle pour le PSG, qui pourra compter sur son étoile filante pour le guider dans l’obscurité du Marakana.
Au moment d’évoquer la première chose qui caractérise un Brésilien, beaucoup évoquent « la joie de vivre » . Un trait de caractère qu’auraient en commun tous les Auriverdes, qu’ils soient bons ou pas au foot, qu’ils fassent de la muscu de façon outrancière ou qu’ils se goinfrent de malbouffe, ou bien même qu’ils n’aient pas la fibre musicale. C’est un fait : les 209,3 millions d’habitants de la terre découverte par Pedro Alvares Cabral en 1500 sont des types heureux. Point. Mais si cette maxime est loin d’être vérifiable en toutes circonstances, elle l’était en tout cas ce lundi soir du côté de Belgrade lors de l’entraînement du Paris Saint-Germain au Marakana. Vêtu d’un cache-col et d’une paire de chaussures jaune fluo, l’expression corporelle de Neymar ne détonait pas à côté de celles de Daniel Alves, Thiago Silva ou encore Marquinhos. Pourtant à l’écart du groupe depuis plusieurs jours à la suite d’un réveil de ses douleurs aux adducteurs, le meneur de jeu brésilien resplendissait dans le rond central du Marakana. Une bonne nouvelle pour lui à 24 heures de la passe d’armes face à l’Étoile rouge, mais surtout pour son équipe. Car en Ligue des champions comme dans les autres compétitions, le Ney’ est celui que tout le monde recherche, et sur qui tout le monde compte.
Neymarakana
Il paraît loin désormais, le temps où une possible contestation du leadership technique du PSG était posée sur un coin de table. Une période devenue poussiéreuse où Neymar sortait d’une Coupe du monde en demi-teinte, au contraire de Kylian Mbappé, qui se lovait entre deux étoiles sur le toit du monde. Mais Neymar n’a rien dit. Et Neymar a bossé. Plus discret, plus concerné par le projet (du moins en apparence) et surtout mis à son aise par un Tuchel aux petits soins, le Brésilien n’a depuis plus envie de se rouler par terre. Les statistiques parlent en sa faveur : onze buts et six passes décisives en douze matchs de championnat et, surtout, quatre pions en cinq matchs de Ligue des champions. Dont un triplé, lors du match aller face à l’Étoile rouge, qui donne des espoirs légitimes à son pote Kylian Mbappé.
« On s’entend de mieux en mieux(sur le terrain, N.D.L.R), on se connaît plus aussi. Je suis bien placé pour parler de l’importance de Neymar, on a de la chance de l’avoir dans notre équipe. Demain, on va voir toute la qualité qu’il a pour nous aider à gagner, même s’il ne s’est pas beaucoup entraîné. Mais pour un joueur comme lui, ce n’est pas un problème. » Une manière aussi pour le lauréat du prix Raymond Kopa de confirmer ce qu’il a toujours annoncé en public : Neymar est bien le numéro 1 incontesté et surtout incontestable.
Les mener du bout du Ney
Lors des dernières sorties parisiennes, que ce soit à Naples ou contre Liverpool, le Brésilien a tout simplement été omniprésent. Au point de pénétrer dans la tête de ses propres coéquipiers, comme le confirme Julian Draxler pour Goal : « Nous savons que Neymar a de grandes qualités. S’il joue sur le côté gauche, nous essayons de le trouver sur le côté gauche. S’il joue comme numéro 10, nous essayons de le trouver au centre. Il se moque un peu dans quelle position il joue, il essaye d’être partout sur le terrain. Pour nous, ce n’est pas une grande différence, mais évidemment que si vous avez un joueur comme lui, il faut lui donner la balle. » L’Allemand n’est d’ailleurs pas le seul à penser nuit et jour à lui. Hors du terrain, les observateurs d’horizons divers ont tous un petit mot ou une petite attention pour la star brésilienne.
Un poste d’ambassadeur à la Qatar National Bank comme petite sucrerie, et surtout des éloges du dernier Ballon d’or du pays, Kaká, qui, chose rare, a vanté son transfert à Paris lui permettant aujourd’hui « d’être le leader » . Un statut que Tuchel avait décrété dès son arrivée dans la capitale française, et qui donne pour le moment raison à l’entraîneur allemand. Lequel était ravi, dans les entrailles du Marakana, de pouvoir compter ce mardi soir sur son joyau de mieux en mieux poli : « Neymar va bien. Hier, il s’est entraîné individuellement et, aujourd’hui, avec toute l’équipe. On va voir ce qu’il se passe à l’entraînement ce(lundi)soir sur la pelouse du Marakana, mais il va jouer mardi, c’est clair ! » Capter l’attention de tous, ça, le Ney sait faire.
Par Andrea Chazy, à Belgrade
