- En partenariat avec “Thor : Ragnarok”
Neymar est-il plus important pour le Brésil que Messi pour l’Argentine ?
En sélection d’Argentine, Lionel n'a jamais mené les siens vers les sommets comme il a su le faire avec le Barça. Pas bon signe à un an de la Coupe du monde et alors que Neymar, son ancien collègue du Barça, est devenu le leader incontesté d'un Brésil qui tourne à plein régime. Qui sait : peut-être que ces deux-là s’affronteront pour le titre suprême en 2018, comme Thor devra affronter Hulk, son ancien allié au sein des Avengers, pour sauver le royaume d’Asgard dans le nouveau film Marvel Studios Thor : Ragnarok, qui sortira au cinéma le 25 octobre.
#2 - Neymar x Messi
Plus le temps passe, et plus la balance paraît déséquilibrée. D’un côté, il y a le Messi du Barça et toute la pelletée de titres qui va avec. Les Liga, les coupes d’Espagne, les Ligues des champions, les Ballons d’or, les records et tout le reste… Une armoire à trophées pleine à craquer et qui reçoit son lot de nouveaux pensionnaires chaque saison depuis une douzaine d’années. Et de l’autre, ce qu’il a gagné avec l’Argentine. Un désert où l’on entend les mouches voler et où deux vieux trophées prennent la poussière depuis une éternité : un titre mondial avec les U20 en 2005 et une médaille d’or olympique en 2008. Un palmarès en sélection rachitique qui fait un peu tache quand on prétend être l’un des meilleurs joueurs de ballon de tous les temps. À sa décharge, Lionel Messi est souvent passé à deux doigts des honneurs avec l’Albiceleste. Du côté de l’Amérique du Sud, les Argentins restent sur deux finales perdues d’affilée en Copa América. Mais surtout, ils ont longtemps eu en travers de la gorge cette finale de Coupe du monde perdue 1-0 en prolongation contre l’Allemagne. L’été dernier, écœuré par la poisse qui le poursuivait, Messi a même annoncé sa retraite internationale après la défaite aux tirs au but face au Chili en finale de Copa América. Le coup de sang n’a pas duré bien longtemps, et Leo est revenu depuis. Mais l’épisode a prouvé à quel point le joueur luttait pour trouver sa place avec l’Argentine.
Les larmes de Neymar
Messi ne peut même pas se plaindre d’être moins bien entouré qu’au Barça. En effet, l’Argentine d’aujourd’hui c’est Di María, Higuaín, Dybala et Agüero en attaque, Mascherano et Pastore au milieu, et des gars comme Otamendi ou Zabaleta derrière. Pas vraiment une équipe au rabais. Tandis que deux mille kilomètres au nord de Buenos Aires, au Brésil, Neymar a longtemps eu le problème inverse. Le nouveau chouchou de Paris n’a pas eu à mener un escadron de superstars qui ne savaient pas jouer ensemble, mais plutôt à faire exister une équipe sans âme à lui tout seul. Téléguidé pour être the next big thing depuis son adolescence, Neymar débarque en Seleção alors qu’il est à peine majeur et que la sélection brésilienne s’apprête à connaître un creux générationnel. Nous sommes au début des années 2010, et Ronaldinho et les gars qui ont animé les années 2000 sont partis ou vieillissants. Le Brésil craint par-dessus tout de se craquer lors de son Mondial en 2014, mais Neymar fait des miracles et agite le drapeau brésilien pour mener les troupes. Le gamin n’a que vingt-deux ans lorsque la Coupe du monde commence, mais a déjà quelques dizaines de sélections dans les pattes. Et si c’est Thiago Silva qui porte le brassard de capitaine, la vraie figure de proue de la Seleção s’appelle Neymar. Le Ney termine son Mondial dans les larmes et à l’infirmerie après quatre buts et une vertèbre brisée, mais a surtout prouvé à tout un peuple que le joga bonito n’était pas mort.
Opération Ballon d’or
Trois ans plus tard, le Brésil a repris des couleurs. Neymar et son gang ont déjà composté leur billet pour la prochaine Coupe du monde et regardent de très loin la concurrence dans les éliminatoires de la zone Amérique du Sud. L’Argentine, elle, végète parmi ceux qui vont se battre jusqu’au bout, et le sélectionneur Sampaoli se demande encore comment utiliser Messi dans son équipe : « Nous ne voulons pas qu’il joue de façon isolée Nous allons essayer de faire jouer l’équipe collectivement avec Messi pour tirer le meilleur de lui. La différence entre le Messi de Barcelone et le Messi d’Argentine se trouve là. » Faire que le Messi argentin ressemble un peu plus au Messi barcelonais, l’équation cherche toujours une solution. Loin de tout ça, Neymar a vissé le brassard à son biceps depuis que Thiago Silva a joué les capitaines abandonneurs en 2014 et a filé au PSG pour marcher un peu plus sur les plates-bandes de Messi. Car en plus de l’éclipser sur la scène internationale, Neymar a un nouvel objectif : aller prendre ce Ballon d’or que Messi et Cristiano Ronaldo vampirisent depuis dix ans. Et si tout se jouait l’été prochain lors du mondial en Russie ? Nul doute qu’à l’occasion d’une éventuelle confrontation directe et décisive, les deux amis qui se voient régulièrement, posent ensemble sur Instagram et partageaient des penaltys sous le maillot du Barça mettraient les politesses de côté pour voir l’un prendre le dessus sur l’autre…
Par Alexandre Doskov