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Newell’s Old Boys, retours gagnants
Au fond du trou l’année dernière, Newell’s Old Boys est leader du championnat argentin depuis ce week-end. Un revirement de situation que le club doit au retour sur le banc de Martino, sans aucun doute le meilleur entraîneur du championnat, et sur le terrain de Scocco, Maxi Rodríguez et Gabi Heinze. Avec Lucas Bernardi comme capitaine.
À 300 kilomètres de Buenos Aires, au nord de la capitale argentine, Rosario s’étend le long de la rive ouest du rio Paraná. Une ville où le football est roi. Une ville coupée en deux. Le Rosarino est soit hincha de Rosario Central, soit de Newell’s Old Boys. À l’instar de Boca et River ou d’Independiente et Racing à Buenos Aires, la rivalité entre les deux clubs est l’une des plus fortes du pays. Sauf que depuis 2010, Central évolue en seconde division. Newell’s, lui, n’a pas quitté la Primera depuis 1964, et depuis ce week-end, il en est le leader. Sa victoire lors de la 8e journée sur la pelouse de Colón, conjuguée à la défaite de Boca Juniors à Lanús, l’a placé seul en tête du championnat, avec 18 points. Le club de Messi, Batistuta et Valdano est aussi le seul encore invaincu cette saison.
Martino, le déclic
Et pourtant, Newell’s a vécu une année 2011 catastrophique. Les Lépreux terminent 19e de la Clausura (de février à juillet) et 18e de l’Apertura (d’août à décembre), se rapprochant dangereusement de la zone de relégation. Les entraîneurs se succèdent, mais les résultats ne changent pas. Pour les cinq dernières journées de la Clausura, Javier Torrente tente même la solution radicale en concentrant un groupe de 32 joueurs pendant un mois. Sorties interditess, sauf en cas de blessure ou de « circonstance exceptionnelle » . Mais rien n’y fait, les défaites s’enchaînent. Guillermo Lorente, le président, fait alors appel à Gerardo Martino, élu joueur de l’histoire du club en 2003 et détenteur du record de matchs joués avec le maillot rouge et noir. Martino, c’est aussi celui qui a envoyé le Paraguay en quart de finale du dernier Mondial et en finale de la Copa América l’année dernière. La Colombie l’attendait avec un contrat en or, mais lui a choisi son club de cœur. Le retour des héros peut commencer à Rosario. Martino convainc Lucas Bernardi, lassé, de continuer à porter le brassard et rapatrie Ignacio Scocco, le mec qui avait foutu Mário Jardel sur le banc à ses débuts en 2004, année du dernier titre du NOB.
Le retour des héros
Depuis le début de l’année, Newell’s est une autre équipe. Après une belle 6e place lors de la Clausura 2012, la vague de retours continue. Cet été, Maxi Rodríguez et Gabi Heinze ont suivi et sont rentrés au bercail. De quoi voir encore plus haut dans un championnat au niveau très moyen. Depuis la reprise, la Lepra ne déçoit pas. Newell’s joue bien et a offert avec River Plate le plus beau match de ce début de saison, un passionnant 3-3 au Monumental. Scocco, lui, est meilleur buteur du championnat avec 6 pions. « L’arrivée du coach a été fondamentale dans ce changement. La façon de jouer et la confiance qu’il nous a données ont été un déclic. Il a réussi à nous faire changer dans les têtes » , explique Bernardi, rentré, lui, en 2009 après sa longue expérience monégasque. Une bonne situation sportive qui permet à Newell’s de s’éloigner du Descenso, la zone de relégation du classement par moyenne, et de rêver du titre, que les Lépreux devraient disputer avec Boca et Vélez Sársfield, leurs deux poursuivants. Martino en saura plus sur la capacité des siens à aller chercher le 6e titre de l’histoire du club la semaine prochaine, lors de la réception de Vélez au stade Marcelo Bielsa. Une belle fête pour ses supporters. En attendant le retour de leur clasico rosarino.
Par Léo Ruiz