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Never mind the bollocks
En 2005, Gavin Henson avait permis aux Diables rouges du pays de Galles de mettre fin à 12 ans de défaites contre l'Angleterre. Un exploit qui donne même lieu à un fait divers sanglant avec comme protagoniste Geoffrey Huish, un supporter gallois qui n'a qu'une parole. Mais plus de testicules.
Ce 5 février 2005, pour cette première journée du Tournoi des VI Nations, le pays de Galles reçoit l’Angleterre. Pas forcément une bonne nouvelle quand on reste sur 12 défaites consécutives. Un statut de victime préférée du XV de la Rose et un scénario de match qui semble devoir se reproduire avec un treizième succès en vue pour des Anglais qui mènent 9 à 8 à 10 minutes de la fin. C’est le moment choisi par Gavin Henson pour obtenir et passer une pénalité de près de 50 mètres entre les perches, performance qui va le propulser comme une des premières rock stars du rugby moderne (pour mieux se cramer par la suite). Et un succès 11-9 au final.
Un résultat qui ne ravit pas tout le monde au pays de Galles. Un Gallois en l’occurrence. Devant les stats imparables des losers de sa sélection face au grand voisin, Geoffrey Huish annonce qu’il se coupera les gonades en cas de victoires des Rouges. L’homme de 29 ans, habitant de Caerphilly, ville de 30 000 habitants au Sud du pays de Galles, se rend donc au Leigh Social Club, lieu typiquement britannique où l’on se rassemble pour s’ennuyer à plusieurs. Et déclare sans ciller à son ami Gethin Probert : « Si le pays de Galles gagne, je me coupe les couilles. » Et son ami de répondre en riant, pensant à une outrance de supporter dépité devant la série de défaites de son équipe.
Les testicules devant la pinte
Huish retourne donc chez lui écouter le match à la radio. Puis après l’inattendu 11-9 en faveur du Quinze au Poireau, il se rend au toilettes pour uriner, voit une paire de pinces, laissée par son ami Gethin pour réparer la chaîne de la chasse d’eau et décide de passer à l’acte : se couper les valseuses. Il retourne ensuite au club habillé d’un kilt avec un sac contenant ses précieuses. Sur place, les membres du club appelle les secours face au spectacle de leur ami pissant le sang et mettent les testicules dans une pinte avec de la glace. Le Gallois, qui a perdu beaucoup de sang, est emmené directement à l’hôpital. Verdict : impossibilité de lui regreffer ses parties mutilées. Il dira plus tard que ce n’était même pas un pari, mais qu’il pensait vraiment que jamais le pays de Galles ne remporterait le match.
Un spectateur de la scène racontera que Huish, en arrivant au club, a « soulevé son kilt pour montrer à tout le monde ce qu’il venait de faire. Il y avait du sang partout, c’était épouvantable. Puis il s’est évanoui. » Une fois remis sur pied, Huish sera interné en service psychiatrique alors qu’il n’avait pas d’antécédents en ce domaine. Geoffrey Huish, dira deux ans plus tard, dans une interview au Sun, qu’il ne peut pas expliquer son geste, seulement la scène fatidique : devant la vision de la paire de pince posée là, il s’est dit : « Oh non, je ne peux pas faire quelque chose comme cela, puis j’ai pensé « tu peux le faire ».Donc, j’ai entamé l’opération » pendant 10 minutes angoissantes en utilisant une paire de pinces coupantes émoussées avant de repêcher ses testicules jetées dans les toilettes. Geoffrey Huish continue de voir un psychiatre et pense tous les jours à ce qu’il a commis sans savoir pourquoi. « Je ne peux pas avoir d’enfants, mais je veux toujours avoir une famille. Peut-être en adoptant. » De quoi relativiser l’adage en vigueur selon lequel faire preuve de courage, c’est avoir des couilles.
Avertissement : La cascade de cette histoire a été réalisée par un professionnel égaré, n’essayez en aucun cas de reproduire ce geste.
Par Vincent Ruellan