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Nemanja Vidic, le retour du patron
Considéré comme le meilleur défenseur central d'Europe il y a encore peu, Nemanja Vidić vient de traverser deux saisons difficiles, entre blessures et méformes. À 31 ans, le numéro 15 de Manchester United est pourtant en train de se refaire la cerise.
« Si vous avez de bons défenseurs, vous gagnez. Vous avez besoin de bons défenseurs et c’est exactement ce que ce garçon est. » On est en janvier 2006 et Sir Alex Ferguson ne s’emmerde pas avec des détails pour parler de sa nouvelle recrue. Pourtant, personne ne connaît ce Nemanja Vidić, un bûcheron de 24 ans braqué plus de 10 millions d’euros au Spartak Moscou. Un septennat plus tard, force est de constater que Fergie avait raison. Une fois de plus. Outre son palmarès XXL (5 titres de champion d’Angleterre, 3 Coupes de la ligue, une Ligue des champions et un championnat du monde des clubs, entre autres), le Serbe est devenu une véritable référence à son poste. Le genre de joueur que l’on montre en exemple dans toutes les écoles de football. Vidić sait tout faire. Mettre un coup de pression à un attaquant adverse, claquer un caramel sur corner, tacler comme un dératé ou relancer des deux pieds de manière assez propre. Bref, Nemanja, c’est un régal. Enfin, c’était. Car quelque chose s’est cassé depuis deux ans. C’était le 7 décembre 2011 contre le FC Bâle en phase de poules de C1. Outre l’élimination, MUFC perd son défenseur qui se fait les croisés. Vidić va mettre plus d’un an à revenir. Et son retour, la saison passée, n’est pas une réussite. C’est même une souffrance. Constamment dépassé et à la rue physiquement, le capitaine des Red Devils semble lourd sur le terrain. Il ne tient plus la route. À la moindre accélération d’un attaquant adverse, il explose. Sur chaque contact, il vole en éclats. C’est triste. Une rumeur prend même de plus en plus d’importance. Et si le Serbe d’acier était cramé ? Définitivement. Et puis les mois ont passé et le Serbe s’est relevé. Petit à petit. Sans se presser. Un an pour redevenir le patron. Parce que oui, depuis deux mois, Nemanja Vidić est de nouveau le roi. Affûté et bien remis de ses blessures, le stoppeur (re)commence à faire peur. Son début de saison le confirme.
Une succession compliquée
Hasard ou pas, Rio Ferdinand est également en train de vivre une seconde jeunesse. Ferdinand-Vidić, sans aucun doute ce qu’il s’est fait de mieux à Old Trafford et en Angleterre depuis cinquante ans. La justesse, le placement et la relance de l’Anglais. La puissance, l’amour des duels et le jeu aérien du Serbe. Une doublette qui a mangé la moitié des attaquants venus tâter le cuir dans leur zone. Aujourd’hui plus que jamais, les deux trentenaires sont les patrons. 65 ans à eux deux et une santé de fer. La preuve, les jeunes pousses qui devaient prendre la relève du duo se sont, pour le moment, cassé les dents sur le mur. Que ce soit Gerard Piqué, Jonny Evans, Chris Smalling ou Phil Jones, personne n’a réussi à se faire une place durable au soleil alors que les diamants ne sont pas éternels. Récemment, les scouts de MUFC ont été reluquer un certain Martin Hinteregger, un défenseur central autrichien de 21 ans qui évolue au Red Bull Salzburg. À un moment donné, il faudra penser à la suite. Surtout que Vidić arrive en fin de contrat en juin prochain. Pour cet amoureux du Parme de Faustino Asprilla, la saison à venir sera révélatrice de sa capacité à enchaîner les grosses performances. Pour le moment, Nemanja est dans le tempo. Et avec Ferdinand, c’est un vieux couple qui se connaît parfaitement. « Nous jouons ensemble depuis sept ans et nous avons tout gagné, avançait Vidić dans un entretien pour FourFourTwo. Nous nous connaissons par cœur. » Alors, quand il s’agit de verrouiller l’axe, David Moyes n’hésite pas à faire confiance au duo magique. L’Écossais a déjà suffisamment à faire pour s’épargner des soucis de mise en place défensive. Avec Évra, Vidić et Ferdinand, Moyes part à la guerre avec trois cadres. Sur la pelouse de City, Moyes aura besoin d’un énorme Nemanja Vidić. Le genre de match que le bonhomme apprécie. Quand il s’agit de poser ses baloches sur la table, Vidić n’est pas le dernier. Qu’on se le dise, le mec qui viendra prendre la succession du numéro 15 devra être costaud.
Par Mathieu Faure