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Nemanja Matic, le lion est né ce soir
Rayonnant au milieu de terrain pour sa première sous le maillot de l’OL, Nemanja Matic a grandement contribué à la victoire lyonnaise face à l’OM (1-0) ce dimanche soir au Groupama Stadium. L’illustration même du nouveau souffle que peuvent apporter les renforts de l’ère Textor à ce Lyon-là.
À la vue de son front noyé sous la sueur, Maxence Caqueret a beaucoup couru lors de Lyon-Marseille. Son cœur bat encore au rythme d’une rave party lorsqu’il se présente au micro d’Amazon Prime pour chanter les louanges de son nouveau partner in crime au milieu de terrain, Nemanja Matic. « Oui, on se parle beaucoup, c’est quelqu’un qui a beaucoup d’expérience. Il amène de la sérénité et il est plus derrière moi (sur le terrain, NDLR), donc c’est à moi de compenser, de faire les courses pour qu’on se comprenne bien. » Face à de bien pâles Olympiens, le Serbe s’est baladé en chaussons sur le gazon du Groupama Stadium et affichait un visage bien différent de la moue qu’il faisait, de l’autre côté de la vitre d’une loge présidentielle lyonnaise, il y a de cela une semaine lorsque Rennes, son ancienne écurie, était venu prendre les trois points en écœurant l’OL pendant une grosse heure. Comme s’il était écrit qu’avec lui, et d’autres aussi bien sûr, Lyon allait renaître de ses cendres et proposer autre chose, lors des trois mois restants, que la bouillie footballistique offerte jusque-là à son public depuis le début de saison.
Pardonne Matic si t’avances au ralenti…
S’il est encore bien évidemment trop tôt pour crier victoire, Pierre Sage a certainement fait la même analyse que son lieutenant Caqueret. Pendant une grosse heure, jusqu’à ce que le géant serbe baisse en intensité et rappelle qu’il aura 36 balais en août, l’OL a affiché une maîtrise qu’on ne lui connaissait pas. Au-delà de son contrôle sur le jeu, de sa capacité à perdre peu de ballons et de faire des passes justes (89% ce dimanche soir), on a aussi vu Matic tenter des dribbles et donner une certaine confiance à ses partenaires.
À commencer par Maxence Caqueret, longtemps en deçà de son niveau cette saison, qui a semblé galvanisé et rassuré par la présence de l’ancien Rennais. Si Pierre Sage dira après la rencontre : « J’avais 44 ans avant la rencontre, maintenant j’en ai 58 », il peut s’enorgueillir de la performance de ses ouailles même si tout était loin d’être parfait. Et notamment celle de Matic : « Il est dans la lignée de ce qu’il avait montré avant. Je ne peux que lui souhaiter la bienvenue. » Nul doute qu’après cette première réussie, c’est l’ensemble du peuple lyonnais qui parle en lieu et place du coach Sage.
Des fondations à bâtir
Au-delà du simple cas Matic, c’est l’impact global des recrues de l’ère Textor qui s’est fait ressentir ce dimanche soir. S’il n’est pas arrivé cet hiver, Ernest Nuamah a probablement livré son meilleur match sous les couleurs lyonnaises par sa capacité à être à l’origine de la quasi-totalité des actions dangereuses de l’OL. Clinton Mata a tenu la baraque, Jake O’Brien aussi, tandis qu’Ainsley Maitland-Niles a confirmé son rôle de couteau suisse de luxe et que Gift Orban, à défaut d’avoir brillé par sa justesse, a pesé par ses courses et son énergie sur la défense olympienne.
En attendant que Malick Fofana prenne définitivement ses marques et qu’Orel Mangala ne montre ce qu’il a dans les chaussettes, c’est encourageant. Si l’OL est trop loin pour espérer rattraper l’énorme retard des six premiers mois et rêver d’Europe, il peut en revanche s’offrir une fin de saison loin de la zone rouge et ainsi bâtir de solides fondations afin que la saison prochaine soit plus douce dans le Rhône. Ce qui serait déjà beaucoup.
Par Andrea Chazy