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Ndoye-M’Bia, battle de revenants
Revenus en Ligue 1 après avoir connu l'étranger, Cheikh Ndoye et Stéphane M'Bia ont un rôle à jouer dans leur équipe respective cette saison. Mais lors du Angers-Toulouse de ce samedi, un seul des deux joueurs sera de la partie.
Été 2012. Cheikh Ndoye, alors encore en National, n’a pas encore mis un seul orteil dans le monde professionnel quand Stéphane M’Bia, considéré de son côté comme un joueur confirmé (huit années de Ligue 1 derrière lui), quitte la France. Six ans plus tard, alors que l’automne va venir fermer la période estivale ce dimanche et que la sixième journée de Ligue 1 s’apprête à battre son plein, ces garçons devaient enfin se faire face pour la première fois. Jusque-là, jamais les deux Africains ne s’étaient croisés, pas même avec leur sélection respective (Sénégal pour le premier, Cameroun pour le second).
Avant que le forfait de la recrue du TFC ne soit officialisée (il reprend avec la réserve), on se disait que le destin avait attendu qu’ils soient sur un pied d’égalité pour les faire se rencontrer sur une pelouse de football. Car aujourd’hui, l’Angevin peut regarder le Toulousain dans les yeux. À 32 ans (comme son rival du jour), et même s’il n’a pas traversé le monde (au contraire de son rival du jour), Cheikh n’a rien à envier au niveau de Stéphane. Ni à sa connaissance de l’élite.
Ndoye, encore plus costaud
Certes, il n’a que deux saisons de L1 au compteur. Mais Ndoye a eu le temps de mettre ce championnat dans sa poche avec le SCO. Capitaine du club de l’Ouest entre 2015 et 2017, le robuste bonhomme (1,92 m pour 90 kilos) a activement participé au double maintien de l’équipe de Stéphane Moulin par son abattage physique, son boulot aérien et sa capacité à être décisif (17 buts toutes compétitions confondues). Récompense immédiate : la découverte du foot anglais avec une signature en faveur de Birmingham (37 matchs de Championship) et une petite embrouille avec John Terry qui a construit sa réputation de dur à cuir outre-Manche. Un rêve pour l’ancien menuisier, qui préfère finalement la réalité et le jeu.
Raison pour laquelle il décide de revenir à son amour angevin, au sein de sa « maison » qui lui a « manqué » , un an seulement après son départ gratuit pour la Grande-Bretagne, tout en ayant beaucoup appris à l’étranger. « Quand j’ai signé à Birmingham, c’était pour durer. J’avais signé un contrat de deux ans. Mais le coach qui m’a fait venir s’est vite fait limoger. J’ai eu trois entraîneurs dans la saison et je ne jouais qu’un match sur deux ou trois. Moi, ce que je veux, c’est jouer, tous les week-ends, souligne-t-il dans Ouest-France. J’ai gagné en expérience, en maturité, par rapport au jeu, au mode de vie. J’ai beaucoup appris là-bas. Et c’est un championnat totalement différent. C’est un championnat de duels, c’est intense, physique. Beaucoup plus qu’en France. »
M’Bia, pour l’instant petits bras
La trajectoire de M’Bia est bien différente. Celui qui a percé dans l’univers du ballon beaucoup plus tôt (première apparition avec le Stade rennais avant ses vingt bougies) quitte l’Olympique de Marseille pour les Queens Park Rangers et ne reste qu’une seule saison en Angleterre. La comparaison avec Ndoye s’arrête là : curieux de vivre d’autres expériences hors des frontières hexagonales, l’ex-Olympien va connaître l’apogée de sa carrière à Séville, où il remporte deux Ligue Europa. S’ensuit une halte en Turquie (à Trabzonsport), un détour en Chine (à Hebei), et enfin un retour dans le pays qui l’a vu éclore, à Toulouse.
?? #DL1⚽ Plongez dans les coulisses du transfert de @StephaneM’Bia à Toulouse ! pic.twitter.com/G56Fi5dRBk
— beIN Ligue 1 Confo (@beINLigue1Confo) 19 août 2018
Mais à l’inverse du Scoïste, le champion de France 2010 (qui devrait jouer en défense centrale avec les Violets) ne semble pas débarquer avec la forme de sa vie dans les valises. « J’ai quitté la Chine fin mars. Mon dernier match remonte à… Je ne m’en souviens même plus ! C’était il y a longtemps, reconnaît-il sur le site officiel du TFC.Entre-temps, j’étais avec un préparateur physique, notamment à Séville où je suis allé en revenant en Europe. C’est certain que je dois retrouver la compétition rapidement. » Le duel contre Angers devait représenter la première rencontre avec les Pitchouns, il n’en sera finalement rien. Ndoye, lui, a déjà 347 minutes dans les pattes. En huit ans, l’avantage a visiblement changé de camp.
Par Florian Cadu