- L1
- OM/Arles Avignon
Ndiaye : « Au bled, on est pour l’OM »
Une semaine après son but d'anthologie contre le PSG, Deme Ndiaye espère récidiver à Marseille. Et l'OM c'est le club de cœur de l'international sénégalais d'Arles-Avignon.
Derby ce week-end pour Arles-Avignon contre Marseille. Pas trop les chocottes ?
Non ! Moi, j’y crois et mes coéquipiers aussi. Sinon, ça ne sert à rien de continuer. On va aller là-bas pour tenter de faire un résultat. Bon, un nul ce serait déjà pas mal. On a vraiment besoin de points. On est dans une position difficile. Après, parler d’un derby…Si on veut, un derby provençal mais ce n’est pas un grand, grand derby.
Quinze points de retard sur premier non relégable (Nice), ça paraît insurmontable…
On ne va pas lâcher. L’objectif c’est de jouer et de gagner.
Tu les trouves comment l’OM, en ce moment. Pas terrible, hein ?
C’est une belle équipe mais qui va effectivement moins bien depuis quelques matches. C’est justement le moment pour nous d’en profiter. C’est clair que, eux, jouent le titre et nous pas du tout mais lors du dernier match contre le PSG (1-2) on a démontré qu’on pouvait faire quelque-chose contre les bien-classés.
Parle-nous de ton but contre Paris, justement. Quelle patate !
Kermorgant part sur le côté, il lève la tête et il voit que j’étais démarqué. Il centre. Là, je vois le ballon arrivé et je me dis : « Attends, je vais la tenter. » Et j’ai réussi… Je suis content parce qu’en plus c’est mon tout premier but en Ligue 1. Quand j’étais petit, je rêvais de jouer en L1 et mon équipe c’était Marseille. Au bled, on est tous pour l’OM. Alors pour moi, c’était magnifique de marquer contre le PSG…
Tu étais fan de quels joueurs ?
Abedi Pelé ! J’en ai parlé avec André Ayew, déjà. Je l’ai chambré en lui disant : « Ton père était beaucoup plus fort que toi ! » C’est un bon gars, Ayew… J’ai aussi revu les vidéos de JPP. Enorme…
Et du coup, si tu marquais contre Marseille, ça te ferait quoi ?
Mes potes m’ont dit que j’aurais mieux fait de garder mon but et de le mettre contre l’OM. Mais non ! Moi, mon plaisir c’était de marquer contre Paris. Surtout qu’après le match aller (0-4), je m’étais fait chambrer sévère !
Est-ce que tu es vexé du classement du club ?
Bien sûr ! Depuis la deuxième journée on est derniers. Si un joueur ose dire que ce n’est pas vexant… Même en sélection je me fais chambrer et ça m’énerve. Les autres ont des positions plus confortables mais j’espère que ça va s’arranger pour nous…
Tu fais partie des rares joueurs à avoir connu la montée en L1. Comment as-tu vécu tout ce chambardement ?
Difficilement. La quasi-totalité des joueurs qui étaient avec moi la saison dernière sont partis. Je me suis posé la question de ce qu’allait devenir le club. Moi-même, j’étais libre et je n’ai resigné qu’après les vacances. Il y a eu ensuite le départ du coach… Nos résultats sont certainement dus à tout ça.
Avant la France, tu avais déjà traversé une aventure galère au Portugal, avec l’Estrela da Amadora…
C’était un petit club qui venait de monter depuis deux ou trois dans l’élite quand je suis arrivé. Il y avait de bons joueurs mais au Portugal, à part les gros clubs, financièrement les équipes ne sont pas bien. Il y a deux, trois mois de salaires en retard. Le club me doit toujours sept mois de ma dernière saison. Quand j’étais là-bas, au début c’est moi qui envoyait de l’argent à ma famille au Sénégal, après, c’était eux qui m’en envoyaient pour que je puisse vivre…
Propos recueillis par Nicolas Vilas
Par