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Nathalie Chabran : « Gourcuff a le coffre pour les sports d’endurance »
Championne de course en montagne, Nathalie Chabran s'est occupé de Yoann Gourcuff en 2012, lorsque l'international français revenait d'une blessure au genou. Outre ses souvenirs d'un garçon « agréable avec une grosse culture sportive », elle n'a pas oublié les capacités physiques hors normes du joueur.
À l’été 2012, alors qu’il se remet d’une entorse au genou droit, Yoann Gourcuff part s’entraîner avec Nathalie Chabran, championne de course en montagne. La rencontre est immortalisée par les caméras de l’émission Intérieur Sport. « On a été mis en contact par Tiburce Darou. J’étais en équipe de France de course à pied en montagne, c’est lui qui m’a sollicitée pour m’occuper de Yoann. » L’objectif de la semaine que le meneur passe avec elle ? Le préparer à un retour rapide à la compétition, à raison de deux heures d’entraînement quotidiennes. Rapidement, Nathalie Chabran comprend qu’elle a en face d’elle un phénomène : « Il était impressionnant, notamment en foncier. » Quels que soient les exercices, des 400 mètres, des 1000 mètres, des montées de col, Gourcuff tient le coup. « Honnêtement, pour un footballeur, il courait vraiment bien. Par rapport à des spécialistes de la course, il serait dans la moyenne des athlètes de haut niveau en national. Il a le coffre et le moteur pour pratiquer des sports d’endurance à très haut niveau » , se souvient l’athlète.
« Un athlète doué, c’est comme une Ferrari, le moindre grain de sable… »
Une observation qui tranche avec la situation du joueur, régulièrement blessé et donc indisponible en club. Une fragilité difficile à expliquer même pour Nathalie Chabran, qui dégage cependant deux théories : « Les athlètes très doués sont souvent plus fragiles et sujets aux blessures. C’est comme une Ferrari : le moindre grain de sable dans le moteur fait tout partir en vrille. C’est particulièrement vrai dans mon sport. » La seconde ? Le mal-être d’un joueur que beaucoup, à commencer par son président et son avocat, n’hésitent pas à présenter comme malheureux. « Pour faire du sport de haut niveau, il faut être très bien dans sa tête. Quand on a des problèmes personnels, quand il y a un malaise au sein d’une équipe, ou un contexte qui fait que l’athlète n’est pas totalement focalisé sur son sport, cela peut engendrer des blessures. L’esprit impose beaucoup au corps. » Rien à voir donc, selon elle, avec un possible côté bon vivant du joueur, qui ne ferait pas assez attention à son hygiène de vie, comme l’avait sous-entendu un membre du pôle performance lyonnais en début de saison. « Sans un minimum d’hygiène de vie, Yoann ne pourrait pas avoir le coffre que je l’ai vu avoir. Je suis donc un peu sceptique par rapport aux réserves sur son hygiène de vie. Sur ce que j’ai vu, qu’il ne soit pas super strict, pourquoi pas, mais ce n’est pas quelqu’un qui se défonce à l’alcool et à la cigarette. »
« Yoann Gourcuff aime se faire attendre »
Pour la championne de course en montagne, la fragilité physique du joueur découle du Mondial 2010, période depuis laquelle « Yoann en a pris beaucoup dans la figure sans avoir pris la parole pour se défendre, ce qui est peut-être une erreur. » Quand elle lit dans la presse que Yoann Gourcuff est un homme qui ne se fond pas dans le vestiaire, qui reste sur la réserve, elle se remémore « une personne réservée, mais vraiment sympathique » . Au menu des conversations, « beaucoup de sport en général, tous les sports » et de la curiosité, le footballeur se renseignant sur les méthodes d’entraînement et l’alimentation des sportifs d’endurance. « Un curieux et un passionné » pour Nathalie Chabran. Si elle devait lui faire un reproche, ce serait sur sa tendance à être toujours légèrement en retard, « mais rien de très méchant. Il se faisait attendre, mais c’est un mec à la cool, qui ne se prend pas la tête pour rien. »
Retrouvez un dossier complet sur Yoann Gourcuff, dans le SO FOOT #123 actuellement en kiosque.
Par Nicolas Jucha