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Nassim Akrour : « Je porterai toujours Grenoble dans mon cœur »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix
Nassim Akrour : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je porterai toujours Grenoble dans mon cœur<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Même en CFA, les légendes ne meurent jamais. Récemment prolongé par son club, le Grenoble Foot 38, Nassim Akrour se lance un nouveau défi d'une année dans sa carrière sportive, commencée en 1995. Une bonne occasion de faire le point avec le buteur, à tout juste 41 ans.

Salut Nassim, comment ça va ?

Ça va bien, merci ! On a repris l’entraînement mercredi, pour l’instant ça se passe bien. Après, c’est le début, la préparation, c’est toujours progressif. J’en ai profité pour prendre des vacances à l’étranger, bien me reposer. La saison dernière était assez longue, donc cette pause était bienvenue. Et puis, quand je suis revenu sur Grenoble, on m’a proposé de prolonger.

Donc tu ne savais pas si tu allais reprendre avec le club, en fait ?

Pas du tout ! Les volontés de certaines personnes dans ma prolongation sont arrivées au moment de mon retour. Comme dans tous les clubs, on a discuté et on est tombés d’accord sur le principe, pour une année supplémentaire.

La saison dernière, tu marques 16 buts en 23 matchs. Quels vont être les objectifs de la saison ?

La saison dernière, on avait cet objectif de monter en National. Le club avait fait beaucoup d’efforts, les joueurs aussi. Et puis bon, il y a eu cette période creuse où l’on a accumulé des défaites à l’extérieur. Finalement, ce n’est pas passé. Maintenant, c’est une nouvelle ère qui commence. Sur le plan personnel, mon objectif sera de jouer et gagner des matchs. Que je sois l’homme qui marque ou non, ce n’est pas le souci. On va surtout chercher ensemble à apprendre de nos erreurs. Il va falloir reformer un groupe soudé, comme l’an passé. Cette année, on doit gérer les départs de Fabien Tchenkoua à Nîmes, Farès Hachi à l’ES Sétif, notre gardien Paul Cattier, Biagui Kamissoko… Ce sont des joueurs qui avaient un certain vécu dans le club. Il faudra trouver la même osmose que l’an passé pour enchaîner les victoires. Sans mettre la charrue avant les bœufs ! Là, c’est de la course, de la course… C’est dur, mais c’est aussi ça la préparation pour une bonne saison.

Le GF38 va débuter cette saison 2015-2016 sans Olivier Saragaglia, votre entraîneur sur les trois dernières années (aujourd’hui sans club, ndlr). Comment est-ce que tu qualifierais ta relation avec lui ?

Je l’ai eu deux ans comme coach, mais en vrai, on se connaissait depuis bien plus longtemps. Olivier, c’est plus qu’un entraîneur pour moi, c’est un vrai ami. À l’entraînement, je faisais tout pour que les jeunes le voient comme leur coach. C’est triste de le voir partir comme ça. La montée en National s’est toujours jouée à un fil, c’est dommage. Mais je ne me fais pas de soucis pour lui, il saura rebondir.

D’ailleurs, Olivier disait de toi que tu « n’avais jamais mis les pieds au Mc Donald’s, que tu ne connaissais pas le goût du Coca » . Même pas un petit Pepsi de temps en temps ?

(Rires) Non, mais c’était plus pour déconner ça ! Du Coca, j’en ai bu cet été hein… J’aime bien les sodas comme les jus de fruit. Mais voilà, une carrière se gère aussi à travers son alimentation. Et si Olivier avait beau rigoler sur le coup, dans le fond il a raison. S’enquiller des burgers dans la semaine avant les matchs, ça m’étonnerait de voir un joueur de Ligue 1 faire ça. Ensuite, pendant les vacances, tu peux te faire plaisir… Il faut savoir goûter de tout dans la vie ! Manger des pâtes toute la semaine, ça ne sert à rien parce qu’il te manquera toujours quelques chose pour te sentir en pleine forme.

Venons-en à ton enfance. Il était comment, le petit garçon des Hauts-de-Seine, à Courbevoie ?

J’étais issu d’une famille nombreuse avec cinq frères et sœurs, dans un HLM, je n’avais pas à me plaindre. J’ai commencé à taper dans la balle au quartier, on s’amusait bien. Ensuite, j’ai rapidement voulu jouer en club, donc j’ai intégré une équipe en minimes au RC Colombes. Après deux ans, des clubs sont venus me voir pour me proposer un centre de formation. Mais il y avait aussi les études à poursuivre, donc j’ai continué dans cette voie. Vers 17-18 ans, j’ai repris le football en club, et ça s’est lancé comme ça.

Tu poursuis ta formation au sein de l’Olympique Noisy-le-Sec, dans le 93. On ne te donne pas de temps de jeu, même en National… Comment tu expliques cela ?

C’était un passage où l’entraîneur ne me faisait pas beaucoup jouer. Ensuite, j’ai eu une discussion, on souhaitait me conserver pour l’année suivante, mais ma situation ne m’allait pas. Donc on s’est quitté cordialement, puis j’ai tenté l’Angleterre.

Et alors, comment s’est passé ton expérience là-bas ?

C’était très positif ! J’ai joué en quatrième division, c’était mon premier contrat payé. C’était différent de ce que j’avais pu voir en France, j’ai marqué mes premiers buts dans un club professionnel, au Woking FC. C’était un bon challenge, la bonne acclimatation m’a permis d’apprendre à parler l’anglais aussi. Puis une fois parti en vacances chez ma tante en France, j’avais envie d’y rester. J’ai passé un essai concluant à Istres, donc j’ai fait le choix de revenir.

Avant d’arriver au GF38 en 2005, tu as commencé par d’autres clubs français : Istres, Troyes, puis Le Havre. Tu étais dans la recherche d’une situation stable au sein d’un club ?

J’ai surtout gravi les échelons grâce à ces clubs. Je monte en Ligue 2 avec Istres, puis je suis transféré d’Istres à Troyes en Ligue 1, où je joue mes premiers matchs dans l’élite. Ensuite, le club est descendu et on n’est pas remonté directement. La situation du club n’était plus très bonne, donc on m’a vendu au Havre, où je ne jouais pas trop. Au bout de 6 mois, l’offre de Grenoble est arrivée. Thierry Goudet avait envie de me recruter, le projet me semblait bon et le directeur sportif Max Marty a tout fait pour me faire venir. Je me suis tout de suite senti aimé.

Au fait, pourquoi le numéro 17 ?

C’est la date de naissance de ma fille, en 2003. J’ai choisi ce numéro par choix.

Tu avais aussi ta fameuse célébration, à la Raúl…

C’est plus une célébration au feeling, en vrai. Des fois je le fais, des fois non. Les célébrations de but au final, tu n’y penses pas vraiment, tu le fais par instinct. Et puis en général, tu vas célébrer un but quand tu ressens le besoin de le faire, parce qu’il y a des matchs plus importants que d’autres. Je me souviens d’un but pour la montée en Ligue 1 contre Troyes, c’était quelque chose de fort. Dans ces moments-là, tu as plein de choses qui te passent par la tête. Un peu comme ce but en Ligue 1 contre Rennes…


Dès tes premiers buts, ta relation avec les supporters du GF38 devient fusionnelle… En quoi Grenoble est-il un club différent de ceux que tu as côtoyés ?

Quand tu arrives dans un club où tu te sens bien, où tu te sens chez toi, tu comprends que les choses vont bien se passer. C’est quelque chose que personne d’autre ne peut comprendre. Avec les autres clubs, j’étais bien accueilli aussi, mais je porterai toujours Grenoble dans mon cœur. C’est comme ça.

Cinq saisons, puis le coup dur : Grenoble descend en Ligue 2. Tu n’es pas conservé pour la saison à venir. Comment se sont passées les choses exactement ?

On m’avait proposé un nouveau contrat, que je n’ai pas trouvé à la hauteur de ce que je donnais pour le club. À un moment donné, il ne faut pas tout accepter. On me demandait de revenir m’entraîner, mais sans avoir le moindre contrat. J’ai dit non. C’est une sécurité professionnelle à penser… Donc voilà, c’était un déchirement, mais j’ai dû partir.

Tu signes de nouveau à Istres, et tu marques au Stade des Alpes contre Grenoble. Le GF38 est en pleine tourmente avec Index Corporation… C’était une forme de revanche sur les dirigeants, ce but ?

Non, pas du tout. Ce doit être le seul match que je joue et où je n’avais pas envie de marquer. Mais bon, il fallait faire son devoir vis-à-vis de son club… D’ailleurs, je m’étais excusé auprès des supporters de Grenoble après la rencontre. Voir le club s’effondrer comme ça et marquer contre lui, c’était hyper triste. C’est même le but le plus triste de ma carrière.

Quelles ont été tes motivations pour revenir à Grenoble, en CFA ?

Je voulais revenir, tout simplement. Du coup, je suis arrivé un peu sur le tard, j’ai fait ma préparation d’avant-saison tout seul, c’était difficile. J’y suis allé sans vraiment avoir connaissance de l’effectif, c’était mon choix.

Tu as aussi une carrière internationale avec l’équipe nationale d’Algérie, entre 2001 et 2004. Comment est-ce que tu as vécu tes matchs internationaux ?

Les matchs internationaux t’apportent du vécu, de l’expérience. Ce n’est pas une chose à prendre à la légère, il faut s’y investir à fond. Grâce à cela, j’ai pu jouer deux CAN, des éliminatoires de Coupe du monde… Ensuite, j’ai pensé qu’à partir de 30 ans, je ne pouvais plus tenir sur la durée. Les matchs internationaux en juin, pendant les vacances, c’est un sacré rythme ! Donc j’ai préféré dire stop. Je reste très heureux de voir que les Fennecs progressent aujourd’hui, c’est devenu une équipe forte en Afrique.

Si tu devais retenir un souvenir de tes années au GF38, ce serait quoi ?

La montée en Ligue 1 en 2007-2008, contre Châteauroux. C’était historique. Voir tous les supporters sur la pelouse après cette saison incroyable, émotionnellement c’était fort.

Et si tu devais retenir un but ?

Je dirais mon but au Parc des Princes, en 2008-2009, où on gagne 1-0. C’était un retour aux sources, on va dire… Et puis le Parc, j’avais l’habitude d’y aller quand j’étais petit, donc c’était une vraie belle joie.


Tu viens de fêter tes 41 ans, bon anniversaire ! Pour célébrer ce 42e tour de piste, ce serait quoi ton plus beau cadeau ?

La montée en National !

Propos recueillis par Antoine Donnarieix

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