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Nasser Larguet : « Je suis sûr que le public de l'OM va adopter Ounahi »

Propos recueillis par Timothé Crépin
5 minutes
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Ancien directeur du centre de formation et entraîneur éphémère de l'OM, Nasser Larguet connaît Azzedine Ounahi depuis son adolescence. Le témoin idéal pour aborder l'histoire, le transfert et le profil du Marocain.

On parie que l’annonce du transfert d’Azzedine Ounahi à l’OM vous a fait un petit quelque chose…
Pour nous, éducateurs, l’avoir vu faire cette performance lors de la dernière Coupe du monde était déjà quelque chose  d’exceptionnel. Voir en plus son arrivée à Marseille où j’ai séjourné trois saisons, c’est vrai que ça fait quelque chose. C’est un énorme plaisir et une grande fierté. Pas de nostalgie, mais de la satisfaction du travail accompli. On se dit qu’on a vu des qualités chez cet enfant. Est-ce qu’on prédisait ce parcours ? Ce serait mentir. Le fait qu’il arrive à l’OM permet simplement de nous dire qu’on n’a pas fait tout ça pour rien.

Le mérite revient à mes scouts, qui l’ont découvert dans une académie qui s’appelait Mirofoot. Ils m’ont dit qu’il fallait absolument que j’aille le voir.

Quel est le premier souvenir du jeune Azzedine qui vous vient à l’esprit ?
Je me souviens quand on me l’a présenté. Le mérite revient à mes scouts, qui l’ont découvert dans une académie qui s’appelait Mirofoot. Ils m’ont dit qu’il fallait absolument que j’aille le voir. J’ai donné mon accord. Il n’avait pas peur de recevoir le ballon et d’être actif sur le terrain. Les deux choses qui m’avaient frappé, c’étaient sa finesse technique et sa personnalité. Les enfants rentraient à l’académie Mohamed VI à l’âge de 13 ans.

Qui était cet ado à cet âge-là ?
Un garçon issu d’un quartier de Casablanca. Avec une famille équilibrée, qui ne roulait pas forcément sur l’or, mais elle valait le coup qu’on aide son enfant dans son épanouissement d’homme. C’est un garçon qui voulait prouver à ses parents qu’il était capable d’aller au plus haut niveau. Il avait vraiment une forte personnalité. Je ne l’ai pas suivi à son intégration, ayant quitté l’académie pour devenir directeur technique national du Maroc. Mais je suivais son évolution à distance bien évidemment. À la DTN, j’avais toute une équipe autour de moi qui surveillait tous les joueurs. Lui, son éclosion a été assez tardive pour les équipes nationales. Il ne figurait pas dans les U15 ou les U17. Il fait partie de ceux qu’on appelle les « tard-mature », qui ont une maturité physique un peu plus tardive. Il a travaillé pour progresser, car c’est vrai que ce n’était pas un monstre athlétique. En revanche, il était très intelligent et très doué techniquement, il arrivait donc à s’en sortir avec ses qualités et son sens du jeu.

C’est à Strasbourg que tout aurait pu commencer. Pourquoi cela n’a pas marché ?
Strasbourg venait souvent le voir aux tournois internationaux organisés par l’académie. Ils avaient fait le premier pas pour le recruter (en 2018, NDLR). Là-bas, ça a été un peu difficile pour lui. Il a découvert la vie en Europe, avec l’exigence du très haut niveau. Il fallait convertir sa technique et son sens du jeu dans un football qui va de plus en plus vite et qui est de plus en plus athlétique. À Avranches (National, 2020-21, NDLR), c’est là qu’il s’est vraiment confronté à un championnat adulte et ça a été très bénéfique pour lui. Puis Angers l’a révélé.

En toute honnêteté, je ne pensais pas qu’il était capable d’atteindre ce niveau.

Ounahi à l’OM, c’est donc aussi le résultat d’une certaine persévérance.
Tout à fait. Je suis vraiment très heureux et fier pour lui. En espérant que ce soit la continuité de quelque chose de grand qu’il va vivre avec Marseille. Avec ce stade, ce public qui va, j’en suis sûr, l’adopter et lui permettre de s’épanouir.

Sincèrement, ses performances à la Coupe du monde 2022 vous ont-elles étonné ?
En toute honnêteté, je ne pensais pas qu’il était capable d’atteindre ce niveau. J’avais quelques doutes après le premier match, puis il est monté crescendo au point de devenir un leader. Il a été, c’est vrai, bonifié par Sofyane Amrabat, qui a effectué un travail énorme dans un secteur qui n’est pas forcément le point fort d’Azzedine, celui de la récupération. Il est capable de récupérer en interceptant les ballons, mais, au duel, Amrabat a amené un plus pour qu’il puisse s’épanouir davantage. Azzedine m’a vraiment épaté par sa disponibilité pour sortir, pour construire le jeu. Ses placements étaient bons et permettaient de récupérer des ballons. C’est surtout dans ses relais entre la récupération et la construction du jeu qu’il m’a vraiment impressionné. Avec, en plus, sa technique qu’il a pu exprimer, même sous haute pression. Il a été formidable. Après le match face à la Croatie, j’ai vu une progression et une évolution qui m’ont épaté, avec en point culminant le match face à l’Espagne.

Ounahi, c’est OM-compatible ?
C’est une équipe qui a besoin de joueurs avec beaucoup de caractère et bons techniquement. Il fait partie de ceux-là. Maintenant, il va falloir qu’il se fasse une place… Quand on voit le nombre de joueurs au milieu, avec par exemple Rongier qui est en train de faire une saison exceptionnelle, Guendouzi, (Pape) Gueye (l’interview a été réalisée avant que l’ancien Havrais ne rejoigne Séville, NDLR), Payet, Veretout… J’espère qu’il ne va pas arriver en territoire conquis, mais, comme à la Coupe du monde, qu’il va se battre pour convaincre son entraîneur.

Une fois que les joueurs sont mis sur les rails du professionnalisme, je les laisse vivre leur vie et je ne les suis qu’à distance.

Le fort caractère d’Ounahi et la personnalité de Tudor : ça s’annonce animé, non ?
Tudor est extrêmement exigeant et il le prouve quand il met Payet sur le banc. Il va falloir aller chercher cette place. Chaque week-end sera un énorme défi. À Azzedine de confirmer tout le bien qu’on pense de lui depuis la Coupe du monde. À lui de le montrer au quotidien dans un club comme l’OM.

Vous a-t-il consulté avant d’y aller ?
Non, pas du tout. Je pense que son choix est très réfléchi. Il a toujours fait des choix qui correspondaient, à l’instant T, à ses qualités et à ce qu’il avait envie de faire. Une fois que les joueurs sont mis sur les rails du professionnalisme, je les laisse vivre leur vie et je ne les suis qu’à distance. C’est toujours du bonheur de les voir évoluer comme lui est en train de le faire.

L’ancien Marseillais Abdelaziz Barrada est mort à 35 ans

Propos recueillis par Timothé Crépin

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