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Nasri, vague à l’Ham
Suspendu ces derniers mois pour une perfusion intraveineuse de vitamines et autorisé à revenir sur les terrains à partir de 2019, Samir Nasri devrait bientôt s'engager avec West Ham. En regrettant le temps perdu et en espérant le rattraper, à l'heure où la France championne du monde accapare l'actualité.
La dernière image marquante qu’il a laissée, pour ceux qui ne suivent pas le championnat turc, ressemble à un claquage de porte en bonne et due forme. Un soir de mars 2017, et après que la douce mélodie de la Ligue des champions a été entendue dans tout le King Power Stadium pour annoncer le huitième de finale retour de C1 opposant Leicester à Séville, Samir Nasri prend la sortie avec fracas. Mais le chemin qu’il emprunte ressemble à s’y méprendre à une issue de secours, tant l’ouverture est petite.
Car face aux Foxes, qui se qualifient finalement pour les quarts (1-2, 2-0), le Français se fait expulser à la 74e minute de jeu pour un petit coup de tête tactiquement bien encaissé par Jamie Vardy alors que son équipe a besoin de lui pour arracher la prolongation. Un carton rouge synonyme d’élimination pour les Espagnols, mais aussi d’au revoir pour l’international tricolore. Qui, s’il réapparaîtra encore à cinq reprises en Liga avant la fin de la saison, ne poursuivra pas l’aventure. Ni avec les Andalous, chez qui il était prêté, ni avec Manchester City, qui cherche à s’en débarrasser dès son retour.
Pied immobilisé par l’UEFA, main tendue par Pellegrini
Depuis ? Beaucoup de choses pour le garçon, mais peu ayant à voir avec le ballon. Vendu 3,5 millions d’euros à Antalyaspor Kulübü durant l’été 2017 par les Sky Blues, Nasri ne dispute que huit matchs avec son nouveau club avant de mettre un terme à son contrat dès le mois de janvier. Quelques semaines plus tard, l’ex-Marseillais est attrapé et sanctionné de six mois de suspension par l’UEFA pour une perfusion intraveineuse de vitamines – ce qui n’est pas autorisé par l’agence mondiale antidopage. Une punition exacerbée en août et prolongée qu’en janvier 2019. Date à laquelle il commence enfin à s’approcher.
Spoiler : si le bonhomme de 31 ans a récemment perdu énormément de temps niveau football, le football pense visiblement encore à lui. C’est ainsi que West Ham a dernièrement approché le joueur pour lui proposer une nouvelle pige en Angleterre. La présence de Manuel Pellegrini aidant (l’entraîneur a travaillé avec le milieu de terrain entre 2013 et 2016 chez les Citizens), les Hammers lui offrent en effet une nouvelle occasion de se relancer. Seule condition : indexer son salaire sur son temps de jeu. Réponse de l’intéressé : faisons un test, regardons la gueule de mon physique à l’entraînement, et continuons de négocier rémunération avec ces informations de terrain.
Revoir le Samir de Séville, toujours loin des Bleus
Quoi qu’en disent ses détracteurs, revoir Nasri sur les pelouses de Premier League représenterait d’une certaine façon une bonne nouvelle. Son passage à Séville l’a prouvé : Samir a encore de belles choses à montrer ballon au pied, et le voir prendre sa retraite officieuse à un peu plus de trente balais serait un gâchis sans nom. Ça l’est déjà ? Sans doute, le protagoniste ayant salopé sa carrière (très loin d’être moche, mais qui aurait sûrement mérité mieux au regard du talent présent) en raison de comportements extrasportifs déjà trop longuement évoqués par le passé. Notamment sa carrière avec les Bleus de Didier Deschamps, tacitement achevée dès la fin d’année 2013 à la suite d’une défaite en Ukraine en barrages de Coupe du monde.
« Pas le temps pour les regrets » , répondrait sans doute Lunatic si le groupe de rap existait encore. Ses erreurs n’appartiennent en effet qu’à lui-même. Mais si Nasri est né pour amener sa part de progrès, il devra saisir sa chance à Londres dans un West Ham qui a besoin d’apports qualitatifs pour mener à bien ses ambitions de Coupe d’Europe. C’est peut-être très loin des Pays-Bas, où l’équipe de France aurait pu être guidée par son pied droit dans une autre vie… Mais ça sent très bon le football quand même. Et c’est encore le plus important.
Par Florian Cadu